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Sep 19, 2022 • 1h 19min

Rêver quand vient la catastrophe - Nastassja Martin

Ce lundisoir, nous accueillons l’anthropologue Nastassja Martin qui vient de publier le fabuleux À l’est des rêves : Réponses even aux crises systémiques. Il s’agira de parler de ses recherches sur la tribu Even du Kamtchatka, sédentarisée pendant l’ère soviétique et dont certains membres ont décidé, depuis l’effondrement de l’URSS, de repartir en forêt et d’y recréer un mode de vie autonome fondé sur la chasse, la pêche et la cueillette. À mille lieux de tout exotisme, ce que les travaux de Nastassja Martin viennent éclairer, c’est la persistance, dans les interstices du capitalisme, de rapports singuliers au monde, de formes-de-vie. Et ce que tout cela nous indique, c’est qu’il existe, entre le folklore de la tradition et l’étouffement de tout par l’économie, la possibilité de composer et recomposer des mondes inédits.Vous aimez ou au moins lisez lundimatin et vous souhaitez pouvoir continuer ? Ca tombe bien, pour fêter nos dix années d’existence, nous lançons une grande campagne de financement. Pour nous aider et nous encourager, C’est par ici.
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Sep 12, 2022 • 2h 9min

Comment les fantasmes de complot défendent le système - Wu Ming 1

À l’occasion de la publication en français de Q comme qomplot, son auteur Wu Ming 1 est passé nous rendre visite. L’origine de ce fascinant pavé théorico-politico-journalistico-littéraire de 550 pages est en elle-même une intrigue déconcertante. Au fil des premiers messages diffusés sur les réseaux sociaux par le fameux Q qui déclenchera la vague de délire Qanon et accidentellement l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021, Wu Ming reconnaissent de très nombreuses références à leur roman lui aussi nommé Q et paru en 1999. Connus et reconnus de l’autre côté des Alpes pour avoir organisé des canulars subversifs gigantesques et piégé des pelletés de journalistes, la question s’est immédiatement retrouvée sur toutes les lèvres : le phénomène Qanon est-il une œuvre et une blague de Wu Ming qui auraient dégénérées ? (spoiler: la réponse est non)C’est-à-partir de ces coïncidences mystérieuses que Wu Ming 1 s’est attelé pendant 3 ans à comprendre, décrypter et historiciser ce phénomène dont tout le monde parle mais ne dit jamais grand-chose : le complotisme. A mille lieux de la condescendance et de l’anti-complotisme du parti de l’ordre, à rebours de la complaisance opportuniste des esprits malins qui espèrent y trouver une nouvelle rente, Wu Ming a travaillé l’histoire, les concepts et le phénomène afin de le comprendre et l’appréhender politiquement, c’est-à-dire éthiquement. Q comme Qomplot propose une boîte à outils pour lutter contre les narrations toxiques qui prolifèrent et abîment les esprits, jusqu’à leur faire oublier le monde. De ceux qui étaient convaincus que Paul McCartney était mort ou que Kennedy ne l’était pas à ceux qui réduisent le Covid 19 à une grippette ou croient que la pandémie a été planifiée (ou les deux). Avec une érudition impressionnante, l’auteur analyse un phénomène politique qui capte l’immense malaise dans la civilisation, court-circuite la colère et propage le ressentiment, la paranoïa et l’impuissance. C’est de tout cela dont nous avons parlé avec l’auteur. L’entretien a été mené par Yves Pagès, qui a beaucoup travaillé sur ces questions. Merci au traducteur et la traductrice à l’interprétariat.Vous aimez ou au moins lisez lundimatin et vous souhaitez pouvoir continuer ? Ca tombe bien, pour fêter nos dix années d’existence, nous lançons une grande campagne de financement. Pour nous aider et nous encourager, C’est par ici.
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Sep 5, 2022 • 1h 18min

Le pouvoir du son - Juliette Volcler

On a parfois le sentiment que la pensée critique tourne en rond. Que chaque petit détail de notre quotidien comme toute méga-structure institutionnelle ont déjà été décortiqués, analysés et contextualisés dans les régimes de pouvoir qui nous enserrent, nous calibrent, nous tiennent. Juliette Volcler vient justement prouver le contraire. Depuis plusieurs années, la chercheuse s’intéresse à une dimension du réel à la fois proche et omniprésente mais impensée : le son. Le son comme arme et ses usages policiers et militaires, le son comme dispositif de contrôle et de manipulation et plus récemment dans son dernier ouvrage paru à La Découverte , le son comme orchestration du quotidien. De la musique d’ascenseur, aux annonces de la SNCF, des publicités au maintien de l’ordre, Juliette Volcler raconte et explique comment nos oreilles sont elles aussi un champs de bataille.Vous aimez ou au moins lisez lundimatin et vous souhaitez pouvoir continuer ? Ca tombe bien, pour fêter nos dix années d’existence, nous lançons une grande campagne de financement. Pour nous aider et nous encourager, C’est par ici.
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Jul 4, 2022 • 1h 7min

Anthropologie du désert (australien) - Barbara Glowczewski

Dans un entretien avec Jean Vioulac, nous remarquions que l’anthropologie est devenue peu à peu le refuge de la philosophie anarchiste. Depuis Clastres, Scott, Graeber - renouant avec un courant de dissidence qui commence peut-être avec Rousseau ou Montaigne, mais dont la filiation est plus récemment inscrite en Mauss, Radcliff-Brown, Salhins et même le Levi-Strauss de Tristes tropiques - les anthropologues ne furent que rarement de simples théoriciens en fauteuils, et depuis leurs carnets de notes, avec les concepts autochtones qu’ils rencontraient, en essayant de suivre et d’écouter ce que les Bororos, les Nambikuaras, les Guyakis, les Achuars, les archives des sociétés des collines de l’Asie du sud-est, avaient peut-être à dire du “simple fait de vivre”. C’est aussi par l’anthropologie, entre autre, que les prétentions de l’occident furent une à une disloquées, parce que venaient du dehors des témoins de vérités bien autres, qui, renforcées théoriquement par le contraste avec l’Empire étouffant des maîtres et possesseurs et ses citoyens affadis, n’ont cessé de ventiler d’ondées sensibles le désert halluciné. Hier on accusait les cultures sur abattis-brulis de détruire les forêts, aujourd’hui les maîtres et destructeurs de l’agriculture de chez nous reconnaissent que ces pratiques conjurent les ravages des méga-feux.Barbara Glowczewski ne se dit pas anarchiste, mais sa manière d’appréhender la question de la vie collective, avec ses amis et amies du désert central australien, sa famille et ses proches de Lajamanu, les gens qu’elle est partie connaître et regarder tracer leurs trajectoires-chantées dans les sables d’un désert plus vivant que le notre, et qui ont lié leur destin au sien sans que les parts respectives de ce qui revient au même et à l’autre soient discernables, sans que nous puissions vraiment décréter que ce sont les aborigènes Warlpiri qui pensent comme Deleuze et Guattari ou Deleuze et Guattari qui, grâce à Barbara Glowczewski, qui a été leur amie, pensent avec et comme elles et eux.  L’anarchisme n’a pas besoin de se dire anarchiste ou libertaire. Il ne ferait que refaire du slogan, de l’identité, du marketing. Ce sont des formes de vie fort variées qui l’expriment, et leurs pratiques sont des théories. Lorsque les Warlpiris conçoivent leurs territoires d’existence comme de vastes trajets constellés de noeuds ou d’étapes où, dans les temps reculés, et depuis l’espace virtuel du dessous, des êtres du Rêve (leur totem de patriclan) se sont fossilisés dans des roches et des points d’eau, des arbres ou des crevasses, dont ils et elles sont les gardiens et les gestionnaires, ils et elles proposent des formes d’habitation du monde, qui peuvent servir de point d’Archimède, à des luttes pour leurs terres colonisées, de puissances tactiques qui prennent corps à partir d’un ailleurs et non pas au coup par coup d’une situation sans issue. Bien entendu, la perfection n’est pas de ce monde. L’hostilité et la hiérarchie peuvent de temps à autre ressurgir. Mais on peut alors se séparer. Devant l’omnicide, écocide, ethnocide, genocide, il y a bien entendu de la vie. Et elle se lève. Non parce qu’elle aurait une force mystique en elle. Mais parce que les gens n’aiment pas être dominés, c’est comme ça, et qu’ils cherchent à ce qu’on leur foute la paix. C’est peut-être le premier axiome de l’anthropologie anarchiste.Vous aimez ou au moins lisez lundimatin et vous souhaitez pouvoir continuer ? Ca tombe bien, pour fêter nos dix années d’existence, nous lançons une grande campagne de financement. Pour nous aider et nous encourager, C’est par ici.
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Jun 27, 2022 • 1h 34min

Retours d'Ukraine - Romain Huët, Perrin Poupin...

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Jun 20, 2022 • 1h 31min

Démissionner, bifurquer, déserter - rencontre avec des ingénieurs

« Fuir, ce n’est pas du tout renoncer aux actions, rien de plus actif qu’une fuite. (...) Fuir c’est produire du réel, créer de la vie, trouver une arme. » DeleuzeDémissionner, bifurquer, déserter... pour ne plus alimenter la machine, pour ne pas contribuer à la destruction du monde en cours. C’est le choix que certains ingénieurs ont fait : trahir ce à quoi leurs études les prédestinaient.L’énorme écho rencontré par l’appel à déserter et à bifurquer de jeunes diplomés d’AgroParisTech indique à quel point ce qui se joue dans cette épidémie de « pas de côté » ne peut être réduit à une somme de prises de conscience individuelles en vue de réorientations professionnelles plus « responsables ». Si la figure de l’ingénieur est couramment associée aux classes supérieures, sa fonction dans le capitalisme contemporain est pourtant très différente de celle de la bourgeoisie classique. L’ingénieur ne détient pas de capital ou des moyens de production, il est capital et moyen de production. Décider de déserter après de longues études d’ingénieur, c’est manifester la violence de sa déception vis-à-vis de ce à quoi l’on sait que l’on va être employé. C’est s’apercevoir de ce à quoi l’on va servir au fil de son propre apprentissage. Mais qu apprend-on précisément dans ces écoles ? Quelles connaissances et compétences sont à se réapproprier ou à oublier ? S’agit-il de bifurquer ou de déserter ? A partir de quels seuils une somme de retraits du monde se transforme en constructions de mondes ? Comment faire sécession comme on mène un assaut ? Toutes ces questions tiraillent l’époque, elles en sont même probablement le cœur. Comme elles n’appellent pas de réponses toutes faites et prêtes, il s’agit de les ouvrir, de les déplier et de voir ce qu’elles appellent de nous et là où elles nous mènent. Pour ce lundisoir nous avons convié Romain Boucher, ingénieur diplômé de l’École des Mines, membre de l’association Vous n’êtes pas seuls, Eva et Sam des Désert’heureuses ainsi que Tité des Pluri-versité.Vous aimez ou au moins lisez lundimatin et vous souhaitez pouvoir continuer ? Ca tombe bien, pour fêter nos dix années d’existence, nous lançons une grande campagne de financement. Pour nous aider et nous encourager, C’est par ici.
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Jun 13, 2022 • 1h 5min

Anarchisme et philosophie - Catherine Malabou

Ce lundi on a voulu savoir si l’anarchisme était pensable. Nous on ne s’était pas posé la question. On ne savait pas que, peut-être, il ne l’était pas. Grâce à Catherine Malabou et son livre Au voleur ! Anarchisme et Philosophie on a eu une réponse.  En fait, on a appris que l’anarchisme n’était pas tout à fait pensable dans les conditions posées par les six principaux philosophes « mâles et blancs » en charge de le faire : Schürmann, Lévinas, Derrida, Foucault, Agamben, Rancière. Pourquoi ? Parce que nos six philosophes, en réfléchissant sur l’anarchie, ont dérobé quelque chose à l’anarchisme. En voulant conceptualiser l’Anarchie et penser théoriquement la possibilité de l’anarchisme, ils n’ont réussi qu’à jeter le bébé et garder l’eau du bain, c’est-à-dire à dénier l’éventualité réelle des formes de vie que ce mot recouvre tout en gardant faisant triompher le concept. Malabou nous a appris combien la pensée philosophique était imprégnée d’un préjugé : le « préjugé gouvernementaliste » - la croyance qu’au fond sans gouvernement, c’est le chaos. Elle nous a expliqué alors comment ce préjugé se rattache au « paradigme archique » ; paradigme selon lequel on ne peut penser rationnellement ni vivre en commun sans Archè – c’est-à-dire sans principe qui à la fois commence et commande, et façonne l’ordre à partir du chaos. Une fois élucidé ce paradigme et ce préjugé, on a ensuite découvert que le concept d’ingouvernable n’était jamais que l’envers du gouvernement et même son objet propre. Gouverner étant, justement, gérer de l’ingouvernable. Malabou nous a fait comprendre que l’anarchisme, aujourd’hui, n’est pas une position depuis laquelle critiquer ou attaquer la domination, mais le champ de bataille lui-même. En effet, ce qui marquerait l’époque, ce ne serait pas la crise de la verticalité de l’État, mais la « crise de l’horizontalité ». Non pas une crise de l’horizontalité confrontée à la verticalité autoritaire de l’État, mais bien une crise interne à l’horizontalité elle-même : le capitalisme serait lui-même en train de s’aplatir – de se prétendre et revendiquer « anarchiste ». À partir de là, Malabou nous a offert des distinctions pour nous repérer dans cette crise. D’abord en distinguant anarchisme de fait (qui rassemble tout ce qui prétend à un fonctionnement horizontal – les ZAD comme les Libertariens) et anarchisme d’éveil (un anarchisme vraiment émancipateur). Ensuite, en fondant l’anarchisme d’éveil sur un concept plus adéquat que celui d’ingouvernable : le concept du « non-gouvernable », qu’elle définit comme ce qui ne peut qu’être écrasé ou dressé mais jamais gouverné. Sa proposition consistant à éveiller l’anarchisme, à la dimension du « non-gouvernable ». Ce que Barbara Glowczewski  appelle aussi de ses vœux, à sa manière, lorsqu’elle invite à « éveiller les esprits de la terre ». Pour finir on peut résumer brièvement ce que Malabou définit comme les trois figures qui servent de conditions sine qua non à une théorie de l’anarchisme sans déni et attentive au « non-gouvernable » ; les figures du Témoin, du Colonisé, de l’Esclave :  L’anarchisme est toujours de témoignage : c’est-à-dire, il n’est pas justifié ou fondé a priori par une pensée qui en décrète les conditions de possibilité mais, pour reprendre Wittgenstein, « il est là – comme la vie ». « Tous les anarchistes sont des témoins » écrit Malabou. De même que l’on prouve le mouvement en marchant, on atteste de l’anarchisme en anarchisant : par l’exemple et le témoignage. En criant : « On est là ! Vous aimez ou au moins lisez lundimatin et vous souhaitez pouvoir continuer ? Ca tombe bien, pour fêter nos dix années d’existence, nous lançons une grande campagne de financement. Pour nous aider et nous encourager, C’est par ici.
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May 16, 2022 • 1h 12min

Assigné à résistance - Kamel Daoudi

Kamel Daoudi est le plus ancien assigné à résidence de France. Depuis 14 ans, il ne peut quitter la commune où on l’assigne, doit pointer deux, trois ou quatre fois par jour au commissariat et respecter, chaque soir, un couvre-feu. Interpelé au lendemain du 11 septembre 2001, il est soupçonné d’appartenir à une association de malfaiteur qui aurait projeté de s’en prendre à des intérêts américains. Beaucoup a déjà été dit et écrit sur le fonctionnement et la probité de l’antiterrorisme de ces années-là. Condamné à 6 années de détention, la justice le déchoit aussi de sa nationalité et ordonne son expulsion vers l’Algérie. Cependant, la Commission Européenne des Droits de l’Homme, bloque l’application de cette mesure, M. Daoudi se retrouve donc, avec toute sa famille, dans les limbes de la citoyenneté. Indésirable aux vues des autorités mais inexpulsable légalement, il va devenir l’objet d’une expérimentation inédite de la part du ministère de l’Intérieur : irréprochable devant la loi, sa peine effectuée, il s’agit de le laisser libre tout en réduisant au maximum cette liberté, de le laisser vivre tout en lui rendant la vie impossible. 14 années d’assignation, donc, soit plus de 5135 jours, 26 160 pointages et plus de 58 359 kilomètres parcourus pour s’y rendre, c’est-à-dire une fois et demi la circonférence de la Terre, sans jamais franchir les limites de sa ville d’assignation.Cette épopée, il la raconte dans un livre paru ce 13 mai aux éditions du bout de la ville et intitulé « Je suis libre... dans le périmètre qu’on m’assigne ». Nous sommes allés le rencontrer à Aurillac pour en parler.Vous aimez ou au moins lisez lundimatin et vous souhaitez pouvoir continuer ? Ca tombe bien, pour fêter nos dix années d’existence, nous lançons une grande campagne de financement. Pour nous aider et nous encourager, C’est par ici.
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May 2, 2022 • 1h 23min

Ouvrir grandes les vannes de la psychiatrie ! - Martine Deyres

La savante composition du film s’accorde parfaitement avec son sujet. A partir des bobines de films retrouvées dans la bibliothèque de Saint Alban, Martine Deyres nous fait voir, nous fait sentir ce que fut la vie dans le désormais légendaire hôpital. Comment des psychiatres liés à la révolutions catalane et à la Résistance trouvèrent des manières de rompre avec les logiques asilaires qui conduisirent à la mort des dizaines de milliers d’internés psychiatriques, pendant l’Occupation.On y retrouve des patients, des paysans, des nonnes, des villageois devenus des infirmières et infirmiers. On y retrouve bien sûr les voix du Catalan Francesc Tosquelles, du couple Balvet, de Lucien Bonnafé, de Jean Oury... On entend parler de Georges Canguilhem, de Paul Eluard, de Georges Dubuffet... Mais on y retrouve aussi des paysages, des processions, des fêtes votives comme des carnavals, des travaux des champs, des élevages, une imprimerie, des ateliers, un journal interne à l’hôpital fait avec les patients...Ce film ne verse pas dans l’hagiographie, ne veut pas conforter le caractère légendaire de la psychothérapie institutionnelle dont le travail de Tosquelles à Saint Alban en fut le berceau. Il nous invite à penser ce que pourrait être aujourd’hui une psychiatrie qui s’ouvre à son dehors malgré l’implosion du secteur psychiatrique.Il y a aujourd’hui le désinvestissement de l’État dans l’hôpital, la gestion managériale de celui-ci conduisant à un cruel manque de moyens. Mais ce que nous apprend Tosquelles, lorsqu’on songe à l’état du monde asilaire sous l’occupation qui fit des hôpitaux des mouroirs, c’est que la psychiatrie peut se réinventer en se sortant elle-même de son propre enfermement...Vous aimez ou au moins lisez lundimatin et vous souhaitez pouvoir continuer ? Ca tombe bien, pour fêter nos dix années d’existence, nous lançons une grande campagne de financement. Pour nous aider et nous encourager, C’est par ici.
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Apr 25, 2022 • 1h 27min

La barbarie n'est jamais finie - Louisa Yousfi

« Je baiserai la France jusqu’à ce qu’elle-même. » On trouve cette citation du duo de rap Tandem au cœur du chapitre que Louisa Youfi consacre à Booba dans Rester barbare, son premier livre. Un livre qui commence par un portrait de Kateb Yacine, dans lequel on pourrait vouloir lire une sorte d’autoportrait. Et puis, en fait, peu importe les autoportraits. Ceci dit, en revanche, le passage qui, parlant du rap, saisit au plus près en même la nature de ce livre – peut-être sans faire exprès mais, là encore, peu importe – est celui qui déclare l’impossibilité de rendre compte de la puissance du rap, puissance de création et de démolition, qui n’existe qu’en acte, en flow, et qui laisse son auditeur pantois, finalement comme ce livre. En voulant résumé ou chroniquer celui-ci, on se retrouve face à cette impossibilité. À ne pas pouvoir l’évoquer sans le réduire. Nous ne ne saurions trop inviter nos spectateurs à lire ces quelque cent pages. Plutôt que de le résumer, on a essayé de composer une sorte de playlist de textes et de sons à partir de laquelle on aurait pu comprendre ce que signifie cette position esthético-éthique : celle du barbare. On y est d’autant mieux parvenu qu’on n’a pas réussi. Bienvenue en Barbarie.Vous aimez ou au moins lisez lundimatin et vous souhaitez pouvoir continuer ? Ca tombe bien, pour fêter nos dix années d’existence, nous lançons une grande campagne de financement. Pour nous aider et nous encourager, C’est par ici.

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