

lundisoir
lundimatin
Chaque lundi soir, sur lundimatin, une discussion, une rencontre, un débat...
Episodes
Mentioned books

Feb 27, 2023 • 1h 46min
Pour un communisme des ténèbres - Annie Le Brun
Envers et contre elle, Annie Le Brun traverse l'époque. Elle occupe ce point où sensible et politique, littérature et subversion, restent indissociables. L'expérience du surréalisme dont elle témoigne est tout le contraire d'un mythe, le contraire d’un passé. On y entend le vif des rencontres et de le plein des singularités, la puissance du collectif quand il chemine vers l’inconnu. Autant dire que sa manière de soutenir les désirs, de chasser toute tendance à la résignation ou de faire entendre la joie d’être ensemble, nous a beaucoup parlé à lundisoir. On y a parlé d’esthétique critique, de communisme des ténèbres et de ces lignes de crête sur lesquelles il faut se tenir pour rester inaccaparé. Ou encore, pour reprendre un passage des Vases communicants qu’elle nous avait apporté, de ces « réserves monstrueuses de beauté » dans lesquelles puiser pour « se garder de reculer et de subir » .Vous aimez ou au moins lisez lundimatin et vous souhaitez pouvoir continuer ? Ca tombe bien, pour fêter nos dix années d’existence, nous lançons une grande campagne de financement. Pour nous aider et nous encourager, C’est par ici.

Feb 6, 2023 • 1h 44min
Philosophie de la vie paysanne - Mathieu Yon
Mathieu Yon, après avoir mené une quête existentielle et mystique d’inspiration chrétienne, mais qui l’a aussi bien conduit en Inde, est devenu, à la trentaine, un paysan maraîcher qui cultive de manière autonome un hectare. Il est par ailleurs impliqué dans la vie syndicale du monde paysan, puisqu’il est membre de la Confédération paysanne. Dans un livre intitulé Notre lien quotidien. Le besoin d’une spiritualité de la terre (Nouvelle cité), il raconte son parcours existentiel, évoque son expérience du travail de la terre et esquisse une vision de la société fondée sur le « temps vécu ».Contre l’arraisonnement de l’agriculture par le grand capital, il milite notamment pour une alliance de la paysannerie et des classes populaires. Et plus singulièrement, plus intimement, il travaille aussi à retrouver le sens de certains mots : « Mon métier est fait d’imprévus et de petits riens, de ces moments qui tendent à disparaître, dans le monde de contrôle incontrôlé que nous avons édifié. Dans mon champ à l’aube, il y avait une gelée blanche sur l’herbe. Je ne l’avais pas anticipée, me fiant aux prévisions météorologiques. J’avais oublié la présence de la rivière en bordure de la parcelle. En voyant mes courges marquées par le gel, je me suis senti comme un écolier qui apprend à lire et bute sur un mot : ’’Rivière’’. Un mot simple, dont j’avais oublié le sens paysan ». Nous avons profité de l’un de ses passages à Paris, dans le cadre de ses activités syndicales, pour nous entretenir avec lui.Vous aimez ou au moins lisez lundimatin et vous souhaitez pouvoir continuer ? Ca tombe bien, pour fêter nos dix années d’existence, nous lançons une grande campagne de financement. Pour nous aider et nous encourager, C’est par ici.

Jan 30, 2023 • 1h 19min
Défaire le mythe de l'entrepreneur - Anthony Galluzzo
Elon Musk et Jeff Bezos aujourd’hui, Steve Jobs et Bill Gates hier, Thomas Edison et Andrew Carnegie un siècle plus tôt… De nombreuses célébrités entrepreneuriales peuplent nos imaginaires. Ces grands hommes seraient des créateurs partis de rien, des visionnaires capables d’imaginer des innovations révolutionnaires, des génies aux capacités hors du commun. C’est cette mythologie que vient démolir Anthony Galluzzo dans son excellent Le Mythe de l’entrepreneur, défaire l’imaginaire de la Silicon Valley qui vient de paraître aux éditions Zones. Car ce que recouvre toujours la figure sympathique de l’entrepreneur, c’est la brutalité du monde de l’économie et l’antagonisme fondamental qui le traverse.Vous aimez ou au moins lisez lundimatin et vous souhaitez pouvoir continuer ? Ca tombe bien, pour fêter nos dix années d’existence, nous lançons une grande campagne de financement. Pour nous aider et nous encourager, C’est par ici.

Jan 23, 2023 • 1h 13min
Parcoursup : conseils de désorientation - Aïda N’Diaye, Johan Faerber et Camille
S’il y a bien un sujet dont il est difficile de parler en France, c’est l’école. On en bavarde évidemment, on s’en plaint même beaucoup mais toujours et presque immédiatement on se retrouve face à une contradiction qui apparaît insoluble . L’école, quand on n’y est pas ou plus, c’est la possibilité d’apprendre, de se former ; cette mythologie républicaine, méritocratique, imparfaite mais pleine de bons sentiments. Lorsqu’on y est, qu’on y est soumis ou qu’on y travaille, c’est à une toute autre réalité que l’on doit se confronter : l’école comme institution qui discipline les corps, calibre les subjectivités, trie, ordonne, sélectionne et parfois broie la vie, les « compétences » et les aspirations de millions d’enfants. On se retrouve alors tiraillé entre la nécessité d’y croire pour y survivre et l’impossibilité d’y échapper faute de dehors. Si l’on peut reconnaître un seul mérite à l’opacité du dispositif Parcoursup, c’est d’avoir rendu transparent ce processus de sélection. Dans ce lundisoir, nous essayons de comprendre plus précisément ce qui se joue dans l’expérience de cette plateforme. Comment les logiques d’auto-management imprègnent désormais chaque lycéen, comment les professeurs deviennent petit à petit les supplétifs de la sélection algorithmique, comment l’angoisse continue de l’évaluation devient une norme à laquelle on ne peut plus échapper. Pour en discuter, nous accueillons Aïda N’Diaye, professeur de philosophie et autrice de Ai-je vraiment du mérite ? (Gallimard), Johan Farber qui vient de publier Parlez-vous le Parcoursup ? (Seuil) et Camille, lycéen auteur d’un article très remarqué sur lundimatin : Rejeter l’école, le quotidien de la génération Parcoursup.Vous aimez ou au moins lisez lundimatin et vous souhaitez pouvoir continuer ? Ca tombe bien, pour fêter nos dix années d’existence, nous lançons une grande campagne de financement. Pour nous aider et nous encourager, C’est par ici.

Jan 16, 2023 • 1h 3min
Une histoire du sabotage - Victor Cachard
Ce lundisoir, nous allons parler de sabotage. Le sabotage comme pratique politique au fil de l’histoire, comme technique asymétrique contre l’ordre des choses, comme tactique voire comme stratégie contre le pouvoir. Pour cela nous accueillons Victor Cachard qui vient de publier deux livres importants aux éditions Libre : Emile Pouget et la révolution par le sabotage ainsi que le premier tome d’une Histoire du sabotage, des traines-savates aux briseurs de machines.Vous aimez ou au moins lisez lundimatin et vous souhaitez pouvoir continuer ? Ca tombe bien, pour fêter nos dix années d’existence, nous lançons une grande campagne de financement. Pour nous aider et nous encourager, C’est par ici.

Jan 9, 2023 • 59min
La fabrique du muscle - Guillaume Vallet
Depuis quelques années, nous voyons éclorent des salles de musculation à tous les coins de rue. Leur succès repose toujours sur la même promesse. Dans l’ambiance moite et surpeuplée des salles, il est possible de se faire un corps puissant, performant et transformé. Une industrie de la rationalisation et du perfectionnement du corps (complément alimentaire, coaching, etc.) accompagne l’injonction de se faire un corps débarrassé de ses lourdeurs pour être en capacité d’assumer la brutalité de la vie ordinaire.La fabrique du muscle a rarement été investie politiquement. Au mieux, cette pratique serait le symptôme du désespéré qui, à mesure qu’il expérimente son impuissance, se tourne vers la seule chose appropriable dans un monde inappropriable : son corps. Au pire, elle n’est que l’affaire de quelques activistes virilistes qui, aux côtés des agents de sécurité, des néo-fascistes et des petits policiers, gonflent le torse et se cherchent une certaine allure dont la visée n’est autre que d’apparaître. Plutôt que de disqualifier d’emblée une pratique qui s’est popularisée, Guillaume Vallet se propose de réfléchir la fabrique du muscle. Qu’est-ce que la généralisation de cette pratique dit de notre société ? Comment ressaisir politiquement la fabrique du muscle pour en faire autre chose qu’un corps dressé et conforme à l’ordre social ?Vous aimez ou au moins lisez lundimatin et vous souhaitez pouvoir continuer ? Ca tombe bien, pour fêter nos dix années d’existence, nous lançons une grande campagne de financement. Pour nous aider et nous encourager, C’est par ici.

Jan 8, 2023 • 35min
Au travers du visible, un parcours du regard - Damien Brohon
Les passants se sont immobilisés devant le coucher de soleil. Sans un mot. Tous regardent. Cette jeune femme aux cheveux rouges. Cet homme âgé en chemise à carreaux qui tient un sac de toile usé. Ces employés en costume-cravate qui sortent juste de la banque. Pause générale ! Plus de garagiste à appeler « pour voir où ça en est avec la voiture ». Plus de relation conjugale au bord de l'explosion. Plus de pizzas à partager ce soir avec les copains. Plus de « je dois faire ceci ou cela ». Peut-être même plus de « je suis un tel ou une telle ».Nous habitons une même expérience et ce partage est bouleversant.Réalisation : Nicolas ZurstrassenVous aimez ou au moins lisez lundimatin et vous souhaitez pouvoir continuer ? Ca tombe bien, pour fêter nos dix années d’existence, nous lançons une grande campagne de financement. Pour nous aider et nous encourager, C’est par ici.

Dec 19, 2022 • 1h 18min
Violences judiciaires - Raphaël Kempf
Des quartiers populaires aux Gilets jaunes, la question des violences policières est désormais centrale dans la société française. La transition entre une démocratie représentative, fondée sur la séparation des pouvoirs, et un État policier les fusionnant commence à être documentée par des sociologues et historiens, montrant qu’en laissant les coudées franches aux forces de l’ordre, le pouvoir politique révèle sa nature profonde.Or, si les violences policières peuvent se systématiser, c’est qu’elles sont sous-tendues par d’autres abus, moins spectaculaires, plus raffinés et éloignés des caméras, qu’il faut bien nommer pour ce qu’ils sont : des « violences judiciaires ». L’interpellation, la garde à vue, le jugement et l’emprisonnement des opposants politiques, d’un côté ; l’immunité accordée aux forces de l’ordre, de l’autre : c’est à chaque fois le pouvoir judiciaire qui valide ou actionne les agissements de la police. Dans un état d’urgence permanent, où la lutte contre le terrorisme semble tout autoriser, on assiste à une surenchère des arrestations, procès politiques et condamnations, qui brisent tant de vies.C’est depuis son expérience « intime » d'avocat que Raphaël Kempf analyse cet autre pan de la répression : le pouvoir judiciaire.Vous aimez ou au moins lisez lundimatin et vous souhaitez pouvoir continuer ? Ca tombe bien, pour fêter nos dix années d’existence, nous lançons une grande campagne de financement. Pour nous aider et nous encourager, C’est par ici.

Dec 12, 2022 • 1h 20min
L'aventure politique du livre jeunesse - Christian Bruel
Si elle se donne souvent comme paisible et consensuelle, l’offre de lecture adressée aux enfants et aux jeunes est toujours politique, qu’elle conforte l’ordre des choses ou qu’elle lui résiste.Dans L'aventure politique du livre jeunesse, Christian Bruel partage nombre de ses lectures jubilatoires, admiratives ou circonspectes et souligne tant la fécondité luxuriante d’une production créative à la marge, que l’inlassable travail des idéologies s’agissant de la famille, de l’école, du genre, de la sexualité, de l’économie, des discriminations, de l’esthétique, de la compétition, de l’écologie et de l’avenir.Entre le relevé commenté des frilosités sociales, des évitements manifestes et des conformismes rentables, se glissent des propositions pour une autre formation littéraire des destinataires… et aussi une mère célibataire épanouie, une mare collectivisée par ses canards, des enfants solidaires résistant à « ceux qui décident », un chien libertaire se disant conservateur, l’indispensable travail du texte et ses articulations nouvelles avec les images, quelques masculinités moins hégémoniques, des filles rebelles plus nombreuses, et de possibles mondes entrevus ! C'est d'un peu tout cela dont nous avons discuté avec l'auteur.Vous aimez ou au moins lisez lundimatin et vous souhaitez pouvoir continuer ? Ca tombe bien, pour fêter nos dix années d’existence, nous lançons une grande campagne de financement. Pour nous aider et nous encourager, C’est par ici.

Dec 5, 2022 • 1h 10min
À quoi bon encore le monde? La Syrie et nous - Catherine Coquio
Mars 2011. Aux lendemains des révolutions en Tunisie et en Égypte, le peuple syrien se soulève. Partout dans le pays, les corps joyeux dansent au rythme des chants qui en appellent à la dignité et à la liberté. Aux corps insouciants et enivrés par cette soudaine puissance retrouvée, succèderont les corps déchiquetés et jetés dans des fosses communes. En quelques mois seulement, la résistance est devenue tragédie. Catherine Coquio a publié « À quoi bon le monde ? La Syrie et nous » (Actes Sud, 2022). Elle saisit l’histoire syrienne comme une expérience effroyable de la néantisation du monde.Alors que les syriens n’ont eu de cesse de s’adresser au monde, de parler du monde, ils ont fait l’expérience d’un monde terriblement silencieux et indifférent. C’est le « silence glacial du monde civilisé » face à l’atrocité des crimes et la destruction massive du pays. Le peuple syrien s’est alors trouvé à la merci des forces nihilistes de Bachar Al Assad puis des intégrismes islamistes. Ces deux forces ont en commun de nier le « monde » et d’atteindre profondément les possibilités de croire au monde, à ce monde-là.Catherine Coquio affronte la tragédie syrienne en plongeant le lecteur dans les pensées construites par de nombreux artistes syriens avant et pendant la guerre. Elle ne regarde pas seulement avec amertume l’histoire d’une révolution saccagée, brisée et avortée. Elle ouvre aussi à toutes ces productions artistiques, cette documentation inédite de la guerre qui donne à penser l’expérience de la néantisation du monde. C’est à partir de la voix de ces artistes syriens que s’ouvre un chemin étroit pour continuer à penser et à imaginer après un monde défait. Continuer à penser ce qui est arrivé est aussi une manière de ne pas sombrer dans l’ennemi de la pensée : le nihilisme.Vous aimez ou au moins lisez lundimatin et vous souhaitez pouvoir continuer ? Ca tombe bien, pour fêter nos dix années d’existence, nous lançons une grande campagne de financement. Pour nous aider et nous encourager, C’est par ici.