Le Cours de l'histoire

Pierre Péfau, chercheur en archéologie au CNRS, et Mélanie Marcel, archéologue spécialisée dans l'habitat méditerranéen, explorent les maisons gauloises. Ils discutent des techniques de construction en terre et bois, des variations régionales et des influences méditerranéennes. La maison est aussi présentée comme un reflet des us et coutumes des habitants. Ils mettent en lumière les foyers centraux, les animaux domestiques et la richesse architecturale en contrastant vie quotidienne et structures monumentales.

Emanuele Arioli, archiviste paléographe et spécialiste de littérature arthurienne, partage sa passion pour son projet monumental : reconstituer le roman perdu "Ségurant, le chevalier au dragon". Il dévoile comment il a découvert le manuscrit à la Bibliothèque de l'Arsenal et sa quête de dix ans à travers l'Europe pour rassembler les fragments. Arioli analyse les raisons de l'oubli de ce texte fascinant et situera Ségurant dans l'univers arthurien tout en explorant les valeurs chevaleresques et l'influence sur la littérature ultérieure.

Camille Robcis, historienne à l'Université de Columbia, explore la psychothérapie institutionnelle et son héritage. Elle parle de l'impact du contexte historique de Saint-Alban pendant la Seconde Guerre mondiale sur les soins psychiatriques. La discussion aborde François Tosquelles et ses innovations, ainsi que la vision de la folie comme un concept universel. Les transformations nécessaires pour humaniser les soins et l'influence de figures comme Frantz Fanon sur le traitement psychiatrique sont également soulignées. Enfin, Robcis évoque les défis actuels de la psychiatrie, notamment l'absence de perspectives sur le genre et la race.

Laurent Joly, historien sur Vichy, explique la complexité du régime de Pétain et ses mécanismes d'oppression. Bénédicte Vergé-Chagnon apporte un éclairage sur comment les Français ont perçu l'arrivée au pouvoir de ce dernier, révélant un mélange de soulagement et d'angoisse. Raphaël Spina analyse l'impact social du Service du travail obligatoire, explorant les effets de ces réquisitions sur les familles. Ensemble, ils déconstruisent les mythes entourant l'histoire de France, dévoilant des nuances essentielles encore largement méconnues.

Le débat sur le poil féminin traverse l'histoire, de l'Antiquité à nos jours. L'épilation, souvent imposée par des normes esthétiques, devient un symbole de résistance et de liberté. On explore les méthodes douloureuses du Moyen Âge et les justifications sociales liées à la domination masculine. Des figures féminines comme Sainte Vilgefort et des saintes hirsutes remettent en question les normes. Aujourd'hui, des artistes revendiquent leur poil sur les réseaux sociaux, marquant ainsi un acte politique et de rébellion.

Dans cet échange captivant, Claude Gauvard, historienne émérite du Moyen Âge, explore l’émergence tardive de la notion de France. Jean-François Sirinelli, spécialiste d'histoire culturelle, discute des temporalités historiques et des rythmes économiques qui structurent notre compréhension. Christine Dousset-Seiden présente la collection 'Cette année-là', révélant son format innovant. Ensemble, ils débattent des identités régionales et de la construction civique, tout en soulignant l'importance des historiens dans le vivre-ensemble national.

Patrick Boucheron, historien au Collège de France et directeur de l'Histoire mondiale de la France, et Gérard Noiriel, spécialiste de l'immigration à l'EHESS, partagent leurs réflexions sur l'écriture d'une histoire plurielles de la France. Ils débattent de la nécessité de concilier histoire globale et populaire pour contrer le populisme et les narratives identitaires. Le duo aborde également l'importance de la pédagogie dans la transmission de l'histoire et l'interaction entre chercheurs et grand public, tout en se penchant sur les impacts contemporains comme la crise du débat public.

Éric Anceau, professeur d'histoire contemporaine, discute des motivations derrière l'écriture d'une nouvelle histoire de France, visant à rendre l'histoire plus accessible. Jacqueline Lalouette, professeure émérite, explique la signification des symboles républicains comme le drapeau et la Marseillaise dans le récit national. Ensemble, ils explorent les défis de créer un récit commun et l'importance de la diversité des voix dans la transmission de l'histoire. Ils abordent également les enjeux contemporains des valeurs républicaines et l'héritage culturel.

Laurence De Cock, historienne spécialisée en didactique de l'histoire, et Sylvain Venayre, historien contemporain et expert en bande dessinée historique, discutent de la nécessité d'une histoire populaire de la France. Ils explorent comment l'image et la bande dessinée peuvent rendre l'histoire accessible au grand public. Laurence parle de l'importance de représenter les voix souvent invisibles, tandis que Sylvain évoque l'usage du graphisme pour déjouer les stéréotypes. Ensemble, ils montrent comment décrire un récit inclusif et séduisant tout en étant rigoureux historiquement.

durée : 00:51:47 - Le Cours de l'histoire - par : Xavier Mauduit, Maïwenn Guiziou - Entre les XVIe et XIXe siècles, artistes de grand nom, soldats et touristes anonymes ont creusé dessins et inscriptions au-dessous d’œuvres majeures à Rome. Acte de dégradation ou symbole d'adoration ? Comment interpréter ces graffitis ? - réalisation : Clément Nouguier - invités : Charlotte Guichard Historienne de l'art, directrice de recherche au CNRS et professeure attachée à l’École normale supérieure