
La Maison de la Poésie
La Maison de la Poésie de Paris est une scène de lectures, de rencontres et de création dédiée à la voix des poètes et des écrivains. Elle s'adresse aussi bien à ceux qui ont toujours un livre en poche qu'à ceux qui découvriront le texte porté autrement, par la scène, la voix, la musique, l'image...
Latest episodes

Dec 12, 2024 • 1h 54min
En l’absence de Charles Juliet
Avec Rodolphe Barry, Frédéric Boyer & François Busnel
Lecture par Anne de Boissy
Soirée composée par Arnaud Schwartz
Charles Juliet, né le 30 septembre 1934 à Jujurieux (Ain), est le quatrième enfant d’un couple modeste. À un mois, il est séparé de sa mère, suicidaire et internée dans un hôpital psychiatrique. Délaissé par son père, il sera placé dans une famille d’accueil.
Poète et auteur d’un monumental journal, Charles Juliet est un écrivain de l’intime et de l’introspection. Par sa personnalité et par son style, à la fois dépouillé et solaire, il touche un lectorat large et fervent.
Il a reçu le Grand Prix des lectrices de Elle pour L’Année de l’éveil en 1989, le Prix Goncourt de la poésie pour Moisson en 2013 et le Grand Prix de l’Académie Française pour l’ensemble de son œuvre en 2017.

Dec 12, 2024 • 1h 13min
Karim Kattan & Stéphanie Dujols – Voyages en Palestine, lieu d'impermanence et d'imaginaires
Dans le cadre de Adab – Festival des littératures contemporaines du Maghreb et du Moyen-Orient, organisé par l’iReMMO
L’Eden à l’aube, c’est l’amour fou de Gabriel et d’Isaac dans une Palestine ardue, baroque et fabuleuse. Tandis qu’un étrange vent de sable envahit le pays, Gabriel et Isaac s’aiment, se perdent et se retrouvent, puis décident de partir en vacances… un projet fou dans ce pays morcelé. De Jérusalem à Jéricho, puis au mystérieux village où l’on oublie de mourir jusqu’aux piscines de Salomon, c’est une aventure amoureuse, une recherche de lumière et de liberté.
Karim Kattan, écrivain palestinien né à Jérusalem en 1989 et élevé à Bethléem, est multilingue et publie en français et en anglais. Il est docteur en littérature comparée. Kattan explore une littérature hybride, conjuguant oralité, culture classique, réalisme et merveilleux.
Les espaces sont fragiles, recueil de scènes et de souvenirs de vie de l’auteure en Cisjordanie et à Gaza, dans les décennies 2000 et 2010. De courts chapitres documentent des paysages en voie de disparition ainsi que la vie quotidienne des habitants. L’auteure capture la complexité des lieux et des gens qu’elle a rencontrés, en révélant les réalités politiques sous-jacentes.
Stéphanie Dujols est traductrice et interprète, spécialisée en littérature arabe contemporaine. Depuis plus de trente ans, elle traduit des écrivains arabophones, essentiellement du Proche-Orient, tels Hanan el-Cheikh, Adania Shibli, et Moustafa Khalifé. Elle a enseigné le français à l’université de Naplouse et a été interprète pour des organisations humanitaires.
À lire – Karim Kattan, L’Eden à l’aube, Elyzad, 2024 – Stéphanie Dujols, Les espaces sont fragiles. Carnets de Cisjordanie Palestine 1998-2019, Actes Sud, 2024

Dec 12, 2024 • 1h 30min
TXT fête Jean-Pierre Verheggen
Par la revue TXT, avec Christian Prigent, Anne-Christine Royère, Lambert Castellani, Bruno Fern & Jacques Bonnaffé
Auteur d’une œuvre poétique abondante, marquée par des jeux virtuoses sur la langue, Jean-Pierre Verheggen a participé à l’aventure avant-gardiste TXT. Poète oral, son écriture est un concentré d’humour et de dérision. Il écorne la langue, la détourne, pour en extraire la magie invisible, notamment avec des calembours qui, avec le temps, sont devenus anthologiques. En 1995, il est lauréat du Grand prix de l’humour noir pour Ridiculum vitæ et pour l’ensemble de son œuvre. En 2009, L’Oral et Hardi, joué et mis en scène par Jacques Bonnaffé, est récompensé d’un Molière. En 2011, avec son recueil « Poète bin qu’oui, poète bin qu’non ? », il reçoit le prix Robert Ganzo.
À lire – Jean-Pierre Verheggen, Le sourire de Mona Dialysa, Gallimard, 2023

Dec 12, 2024 • 1h 1min
Monique Valcke Strauss – Cours Mirabeau
Entretien mené par Cécile Ladjali
Pris dans la tourmente de la terrible année 1942, deux jeunes enfants nés dans une famille exilée en France, séparés de leurs parents, tentent d’échapper à la barbarie nazie. Dans un élan d’abord intime, Monique Valcke Strauss raconte cette fuite – elle a six ans, elle suit son frère Michel, de quatre ans son aîné, ils se retrouvent en Suisse.
« Qui témoigne pour le témoin ? » (Celan). En réponse au “Poète des poètes”, les étudiants du Programme Baudelaire, sous la direction de Cécile Ladjali, ont échangé avec Monique Valcke Strauss, et l’ont accompagnée dans l’établissement de ce texte. Ainsi ce travail de mémoire à usage personnel devient un document exceptionnel et bouleversant. Un dialogue entre les cultures et les âges qui, à l’heure des séparatismes, recouvre un sens particulier.
À lire – Monique Valcke Strauss, Cours Mirabeau, Actes Sud, 2024

Dec 12, 2024 • 59min
Rachel Cusk & Delphine de Vigan, une complicité
Entretien mené par Olivia Gesbert
Rachel Cusk et Delphine de Vigan s’apprécient et se lisent mutuellement. Pour fêter la sortie de « Parade », le nouveau roman de l’autrice britannique, les deux écrivaines ont eu envie de partager un moment complice avec le public de la Maison de la Poésie.
Au programme, une lecture à deux voix d’extraits de « Parade » de Rachel Cusk, suivie d’un échange autour de leurs univers littéraires et artistiques, leurs « ateliers d’écriture », leurs influences.
Dans « Parade », quatre destins d’artistes se croisent et se mêlent. Ils ont tous en commun de porter la même initiale, G, et d’être confrontés à la violence dans leur élan créatif. Création artistique, féminité, violence et deuil sont au cœur de ce texte radical et fascinant, toujours à la frontière entre fiction et réalité. Rachel Cusk, qui a reçu le Prix Femina étranger 2022 pour La Dépendance, signe un nouveau roman intellectuellement virevoltant.
À lire – Rachel Cusk, « Parade », trad. de l’anglais (Royaume-Uni) par Blandine Longre, Gallimard, 2024 – Delphine de Vigan, Les Figurants, Gallimard, 2024

Dec 5, 2024 • 1h 14min
Sylvain Prudhomme – Coyote
Lecture par l’auteur accompagné par Seb Martel
Festival Paris en toutes lettres 2024
Pour écrire ce livre, Sylvain Prudhomme a parcouru en autostop les 2500 km qui séparent les deux extrémités de la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Un périple qui lui a fait croiser des ouvriers, des camionneurs, un trafiquant de drogue, un artiste, une employée de station-service… Coyote restitue la voix de ces inconnus rencontrés au hasard de la route et donne à voir leurs visages, saisis à la volée.
À travers ces fragments de vie, Sylvain Prudhomme brosse un portrait sensible et humain de cette zone frontalière, qu’on ne connaît que par l’hyper-violence des faits divers et les discours de campagne de Trump.
« On a le coucher de soleil pour nous. Tu veux que je te dise mon avis ? On a eu du bol de naître dans cette vie. »
À lire – Sylvain Prudhomme, Coyote, éd. Minuit, 2024

Dec 5, 2024 • 1h 3min
Mazarine M. Pingeot – 11, quai Branly
Entretien mené par Amélie Cordonnier
Festival Paris en toutes lettres 2024
« J’ai vécu avec mes parents quai Branly de neuf à seize ans. Ce qui correspond à ce qu’on appelle une adolescence. Ça n’en était pas seulement le décor, mais également le tombeau. L’appartement de fonction était vide, et rien ne parvenait à le remplir. Surtout pas moi. Un fantôme. Dont nul ne pouvait connaître la présence en ce lieu qui n’était ni chez elle, ni chez lui, ni chez eux. J’ai vécu mon adolescence dans un logement de passage où personne ne passait. Chez moi, c’était chez personne. »
En revenant à « l’Alma », Mazarine M. Pingeot revisite une page de sa vie personnelle qui est devenue collective quand d’autres ont raconté à sa place cette jeunesse secrète et « dorée ». Le temps a passé, l’enfance s’est éloignée mais l’autrice peut aujourd’hui la raviver en faisant l’expérience du retour. Est-il possible, bien des années après, de repenser plus justement son enfance et de s’en émanciper ?
À lire – Mazarine M. Pingeot, 11, quai Branly, Flammarion, 2024

Dec 2, 2024 • 59min
Mosab Abu Toha – Ce que vous trouverez caché dans mon oreille
Lecture par Mouna Soualem
Accompagnée par Charbel Babel
Rencontre animée par Sylvie Tanette
Interprète : Tania Georgi
En restituant les peines et les joies des habitants de Gaza dans sa poésie-reportage, Mosab Abu Toha donne chair à une terre en guerre, et à sa beauté insoupçonnée. Sa plume concrète, fulgurante, raconte la violence qui s’infiltre dans tous les recoins de l’existence. Comme Gaza elle-même, ces textes sont remplis de décombres. Mais ils sont aussi empreints de beauté et d’une profonde humanité, lesquelles sont nichées dans les objets du quotidien, les amitiés qui se nouent et la nature immuable. Ils sont imprégnés de l’odeur du thé et des roses en fleurs. Des enfants naissent, des étudiants vont à l’université, des bibliothèques sortent de leurs ruines, tandis que les Palestiniens trouvent de nouvelles façons de survivre et de créer de l’espoir.
À lire –
Mosab Abu Toha, Ce que vous trouverez caché dans mon oreille, trad. par Ève de Dampierre-Noiray, Julliard, 2024.

Dec 2, 2024 • 42min
Archipels - Lecture musicale avec Hélène Gaudy & Xavier Mussat
Dans son nouveau livre, Hélène Gaudy, part sur les traces de son père qui porte le nom d’une île. Au gré des objets et autres traces qu’elle découvre dans l’atelier de cet artiste engagé et secret, une exploration mémorielle commune se construit, une géographie intime s’écrit. La romancière s’engage là dans une voix autobiographique où l’on retrouve sa sensibilité et sa délicatesse. Elle construit une lecture musicale avec la complicité de Xavier Mussat, partageant aussi quelques images qui ont été des jalons de l’écriture.

Nov 18, 2024 • 47min
Yannick Haenel – Pierre Bonnard. Le feu des solitudes charnelles
Lecture par l’auteur
« C’était le printemps et je regardais des Bonnard. Je contemplais ses nus chaque jour sur des catalogues, des monographies, des cartes postales ; j’allais chercher sur Internet d’autres nus — des nus que je ne connaissais pas — pour les imprimer et les avoir avec moi. »
Récit d’une fascination et exploration d’une obsession, le texte de Yannick Haenel nous plonge dans la sollicitation invincible des nus peints par Pierre Bonnard. Circulant de tableau en tableau, Yannick Haenel restitue l’intensité de sa passion avec la générosité du peintre : « […] Nu au gant bleu, Nu devant la cheminée, Nu rose tête ombrée : je me récitais ces titres comme les vers d’un poème qui me promettait son érotisme clair, sa limpidité classique ». Chez Bonnard, nulle appropriation du modèle pour en faire le jouet de l’éros, au contraire : ce don ultime qui est celui de l’amour.
À lire – Yannick Haenel, Pierre Bonnard. Le feu des solitudes charnelles, L’Atelier contemporain, 2024