

La Maison de la Poésie
Maison de la Poésie Paris
La Maison de la Poésie de Paris est une scène de lectures, de rencontres et de création dédiée à la voix des poètes et des écrivains. Elle s'adresse aussi bien à ceux qui ont toujours un livre en poche qu'à ceux qui découvriront le texte porté autrement, par la scène, la voix, la musique, l'image...
Episodes
Mentioned books

Feb 4, 2021 • 50min
LA JOURNÉE SOMBRE OU LE VOYAGE JUSQU’À BRUEGHEL À VIENNE
LA JOURNÉE SOMBRE OU LE VOYAGE JUSQU’À BRUEGHEL À VIENNE
Lecture par l’auteur, Jacques Darras, avec la complicité de Jacques Bonnaffé
Accompagnés de William Schotte, violoncelliste et chanteur
& Olivier Garouste pour les images
Tous les Brueghel sont à Vienne, au Musée de Vienne. Entre autres Les Saisons, célèbre suite dont on connaît l’Hiver, l’Été et l’Automne, moins ou pas La Journée sombre. Brutale résonance en nous sa découverte. À quel titre ? L’humeur, la faute d’attention, le lointain voyage d’Épiphanie etc. On sent le froid, neige et tempête, on frissonne. Des locaux réparent des toits de chaume, feux sans fumée. Se mesure l’extrême fragilité de nos vies au bord de l’Univers. Voyager jusqu’à Brueghel, à Vienne, c’est aller plus loin que le moment présent, mais où ? Le poème risque une proposition.
À lire – Jacques Darras, L’indiscipline de l’eau, Poésie/Gallimard, 2016 – Brueghel les yeux ouverts, Créaphis éd. 2015 – Tout Picard que j’étais. L’exceptionnelle richesse littéraire de la Grande Picardie à travers les âges, éd. Librairie du Labyrinthe, 2020.

Jan 26, 2021 • 1h 6min
SYLVAIN PRUDHOMME – LES ORAGES
Rencontre animée par Colombe Boncenne
« Lorsque j’ai rencontré Ehlmann, il était debout sur le bord de la route, sa voiture garée en catastrophe sur la bande d’arrêt d’urgence, feux de détresse allumés. J’ai vu qu’il souriait, que tout son visage était tordu de larmes et de rires à la fois, j’ai pensé qu’il était fou. »
Avec Les orages, Sylvain Prudhomme explore ces moments où un être vacille, où tout à coup il est à nu. Heures de vérité. Bouleversements parfois infimes, presque invisibles du dehors. Tourmentes après lesquelles reviennent le calme, le soleil, la lumière.
À lire – Sylvain Prudhomme, Les orages, coll. « L’arbalète », Gallimard, 2021.

Jan 22, 2021 • 1h 2min
« ÉCRIRE LE SENSIBLE, UNE ÉCOLOGIE » #1
« ÉCRIRE LE SENSIBLE, UNE ÉCOLOGIE » #1
Emanuele Coccia invite Jacques Tassin & Gilles Clément
Dans son dernier livre Emanuele Coccia décrivait le système de métamorphose perpétuelle dans lequel l’être humain s’inscrit. Dans la lignée de cette réflexion, et sous l’égide du beau titre de Jacques Tassin, Écologie du sensible, Emanuele Coccia invite des écrivains, penseurs, scientifiques, poètes, artistes qui ont fait de l’écriture un moyen de faire éclore des paysages du possible. Le pari de ces rencontres est que la nouvelle écologie devra partir d’une nouvelle manière d’écrire et de décrire le monde.
À lire – Emanuele Coccia, Métamorphoses, Rivages, 2020. Gilles Clément, L’Effaceur, éd. Sens & Tonka, 2020.

Jan 20, 2021 • 1h 19min
SANDRO VERONESI – LE COLIBRI
SANDRO VERONESI – LE COLIBRI
Lecture par Pierre Baux
Rencontre animée par Sylvie Tanette
Marco Carrera est le « colibri ». Comme l’oiseau, il emploie toute son énergie à rester au même endroit, à tenir bon malgré les drames qui ponctuent son existence. Alors que s’ouvre le roman, toutes les certitudes de cet ophtalmologue renommé, père et heureux en ménage, vont être balayées par une étrange visite au sujet de son épouse, et les événements de l’été 1981 ne cesseront d’être ravivés à sa mémoire.
Cadet d’une fratrie de trois, Marco vit une enfance heureuse à Florence. L’été, lui et sa famille s’établissent dans leur maison de Bolgheri, nichée au sein d’une pinède de la côte Toscane. Cette propriété, qui devait symboliser le bonheur familial, est pourtant le lieu où va se jouer le drame dont aucun membre de la famille Carrera ne se relèvera tout à fait. En cet été 1981, celui de ses vingt-deux ans, se cristallisent les craintes et les espoirs de Marco qui devra affronter la perte d’un être cher et connaîtra un amour si absolu qu’il ne le quittera plus.
Grâce à une architecture romanesque remarquable qui procède de coïncidences en découvertes, Veronesi livre un roman ample et puissant qui happe le lecteur dans un monde plus vrai que nature où la vie, toujours, triomphe.
À lire – Sandro Veronesi, Le Colibri, trad.de l’italien par Dominique Vittoz, Grasset, 2021.

Jan 20, 2021 • 1h 4min
LAURENT MAUVIGNIER – HISTOIRES DE LA NUIT
LAURENT MAUVIGNIER – HISTOIRES DE LA NUIT
Rencontre animée par Nathalie Crom
Dans une maison d’un hameau isolé, un dîner de fête se prépare, on doit célébrer les quarante ans de Marion. Son mari Bergogne, sa fille Ida et leur voisine Christine s’activent. Et autour, des inconnus rôdent… Le dernier roman de Laurent Mauvignier est une prouesse littéraire, où le suspens vient autant de la tournure de la phrase que de la scène décrite. Huis-clos saisissant qui tient le lecteur en haleine jusqu’à la dernière goutte.
À lire – Laurent Mauvignier, Histoires de la nuit, éd. de minuit, 2020.

Jan 14, 2021 • 1h 15min
MANUEL VILAS – ALEGRÍA
MANUEL VILAS – ALEGRÍA
Lecture par Pierre Baux
Rencontre animée par Sophie Joubert - Interprète : Manuela Corigliano
« Je suis arrivé par la douleur à la joie », écrit le poète José Hierro.
De chambres d’hôtel en aéroports, assailli par une profusion de souvenirs, Manuel Vilas poursuit la mise à nu de son narrateur. Il orchestre la symphonie de la mémoire et enrichit son tableau de nouveaux motifs comme celui de l’allégresse. Toujours entouré de ses musiciens, ombres de son passé, en dialogue incessant avec les doubles de ses fantômes, auxquels il ajoute Arnold (pour Schönberg), sa part sombre, son ange de la dépression. Le passé coule partout, vague sans cesse rabattue, il est dans les machines à presser les oranges, dans les chemises jamais assez blanches, dans les cours d’eau, comme sous le sol que l’on foule.
Alegría tend résolument du côté de la lumière et Manuel Vilas offre, après Ordesa (Prix Femina étranger 2019), un grand livre solaire. Son audace littéraire et sa capacité à transfigurer l’intime en universel le désignent comme un de nos écrivains et poètes contemporains majeurs.
À lire – Manuel Vilas, Alegria, trad. de l’espagnol par Isabelle Gugnon, éd. du sous-sol, 2021.

Dec 23, 2020 • 20min
Anne Mulpas - Abécéd'Air et de Feu - P de Porte
Abécéd’Air et de Feu - P de Porte
Une chronique sonore d'Anne Mulpas - poème 6. Une lettre > un mot et le voyage commence, l'imaginaire se déplie, combine intime, social et politique, récit vrai et fictif, le quotidien et l'utopie au creux du poétique.
Enfant-moi/Poète/femme qu’elle est > un seul et même heurtoir.
Des mains qui s’obstinent à pénétrer la page, s’égratignent aux battants de mémoire.
La Porte a contracté la lèpre, les paumes qui l’étreignent voient fleurir des lèvres.
P de Porte baigne dans le Sang d’un Poète.
Imagerie Jean Cocteau. Musique Georges Auric, s’il vous plaît.
Porte-parole — porte comme un visage. Dès lors s'entrebâille, le temps d’une ritournelle. Ritournelle d’enfant-moi : je fais le tour de la maison, je ferme les volets, je ferme la porte, j’éteins les lumières et je tourne à clé.
On tire sur les lobes des oreilles avant de choper le bout du nez entre ses doigts. L’enfant rit au seuil de l’Autre aimé qui s’incline vers lui.
On l’ouvre, l’enfant, on le ferme à volonté.
Et l’enfant rit !
Mécanisme intérieur. Bobinette-chevillette, c’est bien avant d’avoir vu le loup tout ça. Poète n’aime pas du tout du tout l’idée qu’on ouvre le ventre du loup, qu’on en sorte la grand-mère
— et tout ça.
Merci au compagnon de chemin, le conteur Fred Pougeard pour le souffle de Rainer Maria Rilke, les jupons d’Alice au Pays de Lewis Caroll et les mémoires de Sa Majesté Louis XIV.

Dec 23, 2020 • 29min
Anne Mulpas - Abécéd'Air et de Feu - I d'Instinct
Aujourd'hui, l'Abécéd'Air est un Abécéd'Autres et c'est le I d’Instinct en compagnie de la danseuse Léa Salomon.
Léa Salomon est née en 1996 à Paris.
En 2015, elle obtient le Prix du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris et entre au Junior Ballet du CNSMDP.
L’année suivante, elle rejoint le Ballet du Capitole pour la production de "Giselle". Elle expérimente également, à l’étranger, des répertoires nouveaux (Nederlands Dans Theater , Batsheva Dance Compagny…).
En 2017 elle intègre la compagnie de Blanca Li et danse "Solstice", sa nouvelle création, toujours en tournée aujourd'hui.
En 2019, elle rencontre Karl Paquette et intègre le corps de ballet de "Mon premier Lac des Cygnes", créé et produit au Théâtre Mogador.
À 24 ans aujourd'hui, Léa continue de s'enrichir et de se découvrir dans une carrière mêlant le répertoire classique et contemporain.
...
Le feu découle de terres séquestrées, de semences stérilisées.
Instinct de feu dans l’œuf
— une consolation dernière pour réchauffer du froid premier.
Notre imagination est une blague brûlante et carnassière. Une nuée d’oiseaux est un nuage qui danse et les oiseaux sont d’anciens dinosaures.
Instinct d’ailleurs et morsure du ciel.
Entre deux eaux, deux rives, un souffle — devenir ce que l’on est.
...
Merci à l’amie comédienne, Bénédicte Lesenne, glissant Jenny Litzelmann et Konrad Lorenz, serpentant Charles Baudelaire, et plumant/déplumant le Quetzalcoatl aussi bien qu’Eluard.

Dec 17, 2020 • 49min
HUGO LINDENBERG – UN JOUR CE SERA VIDE
HUGO LINDENBERG – UN JOUR CE SERA VIDE
Lecture d’extraits par Grégoire Leprince-Ringuet
Un enfant de 10 ans est confié à sa grand-mère en Normandie. C’est un garçon inhibé, mais au regard acéré. Il se choisit un ami pour l’été : Baptiste. Honte sociale, traque de substituts affectifs : l’amitié naissante se mue en fascination. Une amitié d’autant plus forte qu’elle se fonde sur un déséquilibre : la famille de Baptiste est l’image d’un bonheur que le narrateur cherche partout, mais qui se refuse à lui. Cet été-là, déchiqueter une méduse échouée avec un bâton devient une épopée et sauver son camarade des sables mouvants une fresque romantique. Un premier roman d’initiation très réussi, servi par une écriture admirable.
À lire – Hugo Lindenberg, Un jour ce sera vide, éd. Christian Bourgois, 2020.

Dec 17, 2020 • 56min
FRÉDÉRIC BOYER – SOUS L’ÉCLAT DES FLÈCHES
FRÉDÉRIC BOYER – SOUS L’ÉCLAT DES FLÈCHES
Lecture & rencontre animée par Élodie Maurot
« Je suis reconnaissant d’être encore en vie et en même temps terrifié de l’être toujours. Mais je n’ai pas d’idée exacte envers qui ou quoi je devrais être reconnaissant d’être toujours là. C’est bien une question que je me serais toujours posée. Quelle serait la dette à payer. Cette question m’a frappé, percé comme une flèche invisible, après la mort accidentelle, tragique, en juillet 2017, de la femme que j’aimais, et celle tout autant terrible et inattendue, quelques mois plus tard, en janvier 2018, de mon éditeur et ami, Paul Otchakovsky-Laurens. Les blessures sont toujours là, sous le soleil de la vie.
Les flèches brillent. Leur éclat m’aveugle encore. »
Voici réunies les chroniques que Frédéric Boyer – écrivain, traducteur et directeur des éditions P.O.L. – a tenues dans le quotidien La Croix puis dans l’hebdomadaire La Croix-L’hebdo. Partant de sa vie personnelle, il y déploie son rapport au monde en un humanisme précieux.
En partenariat avec le journal La Croix.
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À lire – Frédéric Boyer, Sous l’éclat des flèches, Bayard, 2020.