

La Maison de la Poésie
Maison de la Poésie Paris
La Maison de la Poésie de Paris est une scène de lectures, de rencontres et de création dédiée à la voix des poètes et des écrivains. Elle s'adresse aussi bien à ceux qui ont toujours un livre en poche qu'à ceux qui découvriront le texte porté autrement, par la scène, la voix, la musique, l'image...
Episodes
Mentioned books

Mar 18, 2021 • 1h 2min
ANNE-MARIE GARAT - HUMEUR NOIRE
Rencontre animée par Sophie Joubert
Rencontre
C’est lors d’une visite au musée d’Aquitaine de Bordeaux, dans l’exposition consacrée à la traite négrière, qu’Anne-Marie Garat tombe en arrêt devant un certain cartel aux termes pour le moins équivoques. Né d’une colère qui aurait pu rester passagère, ce livre revient, avec toute l’honnêteté et l’énergie qu’on connaît à son auteur, sur l’humeur noire qui s’installe, qu’elle a beau raisonner, jusqu’à ce qu’elle vire à l’obsession, ouvrant sur une infinité de questionnements. Aux premiers rangs desquels le rapport d’une ville à son histoire, l’amnésie ou le mensonge collectif, le très actif et toxique déni du passé esclavagiste et colonial. Réflexion qui interroge aussi et autant son propre rapport, intime et conflictuel, à sa ville natale, à son appartenance et donc à son enfance, sa famille, sa propre trajectoire. Et, bien sûr, le nerf de la guerre pour un écrivain : les mots, le langage, leur rôle et leur puissance ou leur nuisance dans nos représentations de l’Histoire et de la vérité. Où se vérifie que tout est lié, que tout importe au même titre.
À lire - Anne-Marie Garat, Humeur noire, Actes Sud, 2021.

Mar 18, 2021 • 1h 2min
JOY SORMAN – À LA FOLIE
JOY SORMAN – À LA FOLIE
Lecture à deux voix avec Constance Dollé suivie d’un entretien avec Colombe Boncenne
« Ce jour-là j’ai compris ce qui me troublait. Peut-être moins le spectacle de la douleur, de la déraison, du dénuement, que cette lutte qui ne s’éteint jamais, au bout d’un an comme de vingt, en dépit des traitements qui érodent la volonté et du sens de la défaite, ça ne meurt jamais, c’est la vie qui insiste, dont on ne vient jamais à bout malgré la chambre d’isolement et les injections à haute dose. Tous refusent, contestent, récusent, aucune folie ne les éloigne définitivement de cet élan-là. »
Durant toute une année, Joy Sorman s’est rendue au pavillon 4B d’un hôpital psychiatrique et y a recueilli les paroles de ceux que l’on dit fous et de leurs soignants. De ces hommes et de ces femmes aux existences abîmées, l’auteure a fait un livre dont Franck, Maria, Catherine, Youcef, Barnabé et Robert sont les inoubliables personnages. À la folie est le roman de leur vie enfermée.
À lire – Joy Sorman, À la folie, Flammarion, 2021.

Mar 18, 2021 • 1h 3min
OCEAN VUONG - UN BREF INSTANT DE SPLENDEUR
En duplex de Los Angeles
Rencontre animée par Florence Noiville - Traductrice : Marguerite Capelle
Lecture par Olivier Martinaud
Un bref instant de splendeur se présente sous la forme d’une lettre qu’un fils adresse à sa mère qui ne la lira jamais. Fille d’un soldat américain et d’une paysanne vietnamienne, elle est analphabète, parle à peine anglais et travaille dans un salon de manucure aux États-Unis. Elle est le pur produit d’une guerre oubliée. Son fils, dont la peau est trop claire pour un Vietnamien mais pas assez pour un Américain, entreprend de retracer leur histoire familiale : la schizophrénie de sa grand-mère traumatisée par les bombes ennemies au Vietnam, les poings durs de sa mère contre son corps d’enfant, son premier amour marqué d’un sceau funeste, sa découverte du désir, de son homosexualité et du pouvoir rédempteur de l’écriture.
Ocean Vuong signe une plongée dans les eaux troubles de la violence, du déracinement et de l’addiction, que la tendresse et la compassion viennent toujours adroitement contrebalancer.
À lire - Ocean Vuong, Un bref instant de splendeur, Gallimard, 2021.

Mar 1, 2021 • 1h 40min
PIERRE VINCLAIR – LE CONFINEMENT DU MONDE
Rencontre animée par Martin Rueff
Pierre Vinclair est l’auteur jeune d’une œuvre considérable : nombreuse, plurielle, décisive et toute entière engagée dans l’aventure du poème. À l’occasion de la parution de Le Confinement du monde, livre tripartite qui se saisit en sonnets du monde confiné, il est temps de se tourner vers une entreprise si singulière : vers la trilogie formée par Barbares (2009), Les Gestes impossibles (2013) et Le Cours des choses, (2018) publiée dans la collection Poésie/Flammarion, ainsi que vers le doublet formé par La Sauvagerie (Corti, Biophilia, 2020), épopée de cinq cents poèmes en douze chants, « concernant l’enjeu le plus brûlant de notre époque : la crise écologique » et par agir non agir, éléments pour une poésie de la résistance écologique (Corti, 2020).
Mais cette œuvre réserve d’autres surprises agissantes et bien des intensités adressées.
Il est temps. Il est temps.
À lire – Pierre Vinclair, Le confinement du monde, Lurlure, 2020.

Mar 1, 2021 • 54min
SANDRA MOUSSEMPÈS – CASSANDRE À BOUT PORTANT
Rencontre animée par Hugues Robert
Cassandre à bout portant poursuit cette quête obstinée de Sandra Moussempès des objets féminins non identifiés à travers les clichés de l’imaginaire contemporain (celui des séries américaines en particulier), détournés avec une ironie teintée de tendresse. Le ciel s’est éclairci dans l’univers de l’autrice, l’humour semble désormais maintenir à distance les monstres du passé. Ce qui n’ôte rien à l’étrangeté des images que son écriture parvient à susciter, avec une innocence qui n’exclut pas un soupçon de perversité. Jusqu’où peut aller une pin-up assortie à sa fourchette, endormie sur le sol d’une maison hantée ? Telle est l’une des questions que pose ce livre grave, joyeusement décalé.
À lire – Sandra Moussempès, Cassandre à bout portant, Poésie Flammarion, 2021.

Mar 1, 2021 • 1h 3min
« ÉCRIRE LE SENSIBLE, UNE ÉCOLOGIE » #2
Emanuele Coccia invite Frédérique Aït-Touati, Alexandra Arènes & Axelle Grégoire
Dans son dernier livre Emanuele Coccia décrivait le système de métamorphose perpétuelle dans lequel l’être humain s’inscrit. Dans la lignée de cette réflexion, et sous l’égide du beau titre de Jacques Tassin, Écologie du sensible, Emanuele Coccia invite des écrivains, penseurs, scientifiques, poètes, artistes qui ont fait de l’écriture un moyen de faire éclore des paysages du possible. Le pari de ces rencontres est que la nouvelle écologie devra partir d’une nouvelle manière d’écrire et de décrire le monde.
Après une première séance « tutélaire », avec Gilles Clément et Jacques Tassin, Emanuele Coccia invite les autrices de Terra Forma, un livre-expérience dans lequel il est proposé de repenser la cartographie, en modifiant les points de vue et le vocabulaire traditionnel.
Résultat d’une collaboration entre deux architectes dont la pratique se trouve à la croisée des questions de paysage et de stratégie territoriale et une historienne des sciences, il ouvre la voie à un nouvel imaginaire géographique et se faisant politique.
À lire – Alexandra Arènes, Axelle Grégoire et Frédérique Aït-Touati, Terra Forma, éd. B42, 2019.

Feb 17, 2021 • 60min
« BORDER GHOSTS » D’EMMANUELLE DESTREMAU (ALIAS RUPPERT PUPKIN)
« BORDER GHOSTS » D’EMMANUELLE DESTREMAU (ALIAS RUPPERT PUPKIN)
Par l’auteure, Laetitia Spigarelli & Benoit Perraudeau
À l’occasion d’un déménagement, Emmanuelle Destremau retrouve de vieux carnets de route, avec les souvenirs de plusieurs créations dans les territoires palestiniens entre 1998 et 2001. Les visages resurgissent, les anecdotes reprennent vie, les paysages se réécrivent. S’y ajoutent le doute et la recherche de soi, l’autodérision, le rapport au temps et à l’espoir dans ce territoire tourmenté et la force d’une amitié qui s’écrit sur 20 ans.
La chanteuse Ruppert Pupkin, double de l’auteure, déroulera la bande son de ce road-trip dans le passé incarné par la voix et la présence vibrantes de Laetitia Spigarelli.
À lire – Emmanuelle Destremau, Border ghosts, Quartett, 2020.

Feb 17, 2021 • 56min
FRÉDÉRIC FORTE – NOUS ALLONS PERDRE DEUX MINUTES DE LUMIÈRE
FRÉDÉRIC FORTE – NOUS ALLONS PERDRE DEUX MINUTES DE LUMIÈRE
Lecture par l’auteur accompagné de Patrice Soletti (guitare) & de Leïla Brett (images)
« La phrase Nous allons perdre deux minutes de lumière, je l’ai entendue prononcée un jour à la télé par une présentatrice de la météo. Je l’ai aussitôt perçue comme un titre de livre potentiel. Et plus qu’un titre, un modèle de phrase et de vers. Durant les sept mois de l’écriture du poème, j’ai essayé de saisir à chaque instant, dans un flux, ce qui, dans ma vie de tous les jours, pouvait être « la phrase suivante ». D’une phrase à une autre plusieurs heures ou toute une nuit pouvaient parfois s’écouler. Le poème est donc une sorte de journal en coupe. Avant même d’avoir terminé l’écriture du texte, j’avais déjà envie de le lire en public, in extenso. Et pour pouvoir immerger plus avant le public dans le poème, j’ai proposé à deux artistes – le guitariste Patrice Soletti et la plasticienne Leïla Brett, tous deux maîtres dans l’art de la répétition, de la variation, du jeu avec le temps… – de créer avec moi une pièce qui dépasserait la simple lecture, mêlant le poème à la guitare jouée en direct et à un diptyque vidéo pour nous faire vivre plusieurs mois en moins d’une heure. »
Frédéric Forte
À lire – Frédéric Forte, Nous allons perdre deux minutes de lumière, P.O.L, 2021.

Feb 17, 2021 • 59min
LE DÉSIR AUX COULEURS DU POÈME, ANTHOLOGIE DU 23E PRINTEMPS DES POÈTES
LE DÉSIR AUX COULEURS DU POÈME, ANTHOLOGIE DU 23E PRINTEMPS DES POÈTES
Avec Nawel Ben Kraïem, Caroline Boidé, Nassuf Djailani, Louis-Philippe Dalembert, Bruno Doucey & Murielle Szac
« A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles… » Pour le 23e Printemps des Poètes, les éditions Bruno Doucey ont suivi la voie ouverte par Rimbaud parce que le désir donne des couleurs à la vie. Dans cette anthologie qui rassemble des poètes français et étrangers, contemporains pour la plupart : un désir blanc de silence, d’absence et d’éternité ; un désir jaune de fraîcheur, d’éveil et de rayonnement ; le rouge désir des lèvres qui s’unissent et du sang qui pulse en nos veines ; un désir bleu de voyage, d’espace et de mer… Sans omettre ces orangers qui font aimer la pulpe de la vie, ou le désir obscur, né des profondeurs de la nuit, que tant d’êtres ont approché dans une brûlure. 88 poètes, dont la moitié sont des femmes… Et la main verte de Thierry Renard et Bruno Doucey lorsqu’il s’agit de satisfaire notre désir de poèmes.
À lire – Le désir aux couleurs du poème, Anthologie du 23e Printemps des Poètes établie par Bruno Doucey et Thierry Renard, éd. Bruno Doucey, 2021.

Feb 17, 2021 • 1h 31min
CYCLE ÉDITION ALTERNATIVE : LES ÉDITIONS ANAMOSA
CYCLE ÉDITION ALTERNATIVE : LES ÉDITIONS ANAMOSA
Avec Christophe Granger & Chloé Pathé, éditrice
Lecture par David Sidibé
Rencontre proposée & animée par Jean-Luc d’Asciano
En 2020, le Prix Femina Essai a été attribué à Christophe Granger pour Joseph Kabris ou les possibilités d’une vie 1780-1822, publié aux éditions Anamosa, que nous avons déjà invitées dans ce cycle. Ne boudant pas notre plaisir, nous invitons ce soir et l’auteur et son éditrice, Chloé Pathé, à nous parler de ce livre.
Né à Bordeaux vers 1780, embarqué sur un baleinier anglais, Joseph Kabris a vécu durant sept années sur une petite île du Pacifique. Il s’est intégré à la société des « sauvages », a appris leur monde, leur langue, a été tatoué de la tête aux pieds. En 1804, une expédition scientifique russe l’arrache à son île ; il devient russe, avant de regagner la France. Là, il donne à sa vie les traits d’une épopée et fascine les foules, avant de mourir à l’âge de 42 ans. L’historien et sociologue Christophe Granger signe une enquête fascinante et troublante sur ce qui fait une vie.
À lire – Christophe Granger, Joseph Kabris ou les possibilités d’une vie 1780-1822, Prix Femina Essai 2020, éd. Anamosa, 2020.