La Maison de la Poésie
Maison de la Poésie Paris
La Maison de la Poésie de Paris est une scène de lectures, de rencontres et de création dédiée à la voix des poètes et des écrivains. Elle s'adresse aussi bien à ceux qui ont toujours un livre en poche qu'à ceux qui découvriront le texte porté autrement, par la scène, la voix, la musique, l'image...
Episodes
Mentioned books

Jun 2, 2022 • 1h 12min
RÉGIS JAUFFRET – MICROFICTIONS 2022
RÉGIS JAUFFRET – MICROFICTIONS 2022
Rencontre animée par Grégoire Leménager
«Je est tout le monde et n’importe qui.»
Régis Jauffret
Livre monstre, Microfictions rassemble cinq cents histoires tragi-comiques comme autant de fragments de vie compilés. De A à Z, d’ « Albert Londres » à « Zoo », ce roman juxtapose le banal de vies ordinaires tout à la fois fascinantes, cruelles, monstrueuses, à travers le quotidien d’un journaliste cynique, d’un cadre déphasé, d’un vieillard pédophile, d’un flic, d’un voyou, d’un SDF, ou d’un enfant mal aimé, incarnations successives d’une humanité minée par la folie, le désespoir, et qui pourtant se bat et espérera toujours. Le lecteur traverse ce livre comme une foule, il reconnaît certains visages, et croit parfois apercevoir sa propre silhouette au détour d’une page.
À lire – Régis Jauffret, Microfictions 2022, coll. « Blanche », Gallimard, 2022.

May 31, 2022 • 50min
CHANTAL THOMAS – JOURNAL DE NAGE
Rencontre animée par Sophie Joubert
« Au sortir du confinement, où le corps était vécu dans la séparation et la contrainte, j’ai tout à coup ressenti l’arrivée de l’été et la nage comme une libération bouleversante. Ce journal de nage (qui va de juin à fin août 2021) comprend des impressions vives notées presque chaque jour à la sortie du bain, les associations d’idées dont il s’est accompagné, des découvertes sur Nice (au 19e siècle en particulier) et les lectures de mon été. Parmi celles-ci, les journaux de Kafka, véritable fil conducteur, avec la question du corps, de la distance par rapport à son corps, de ses ressources de plaisir ou de malheur. Et notamment cette phrase : “Comme sont éloignés de moi par exemple les muscles des bras”, qui fut un déclic. En écrivant ce journal de nage, je poursuis l’entreprise paradoxale, entamée avec Souvenirs de la marée basse, texte sur ma mère en nageuse, de saisir l’insaisissable, de doter d’une mémoire ce qui, tracé sur les flots, est voué à l’effacement immédiat. Je tends à rejoindre le monde, à célébrer sa splendeur dans son éclat le plus fugitif, et donc à l’inscrire. »
Chantal Thomas.
À lire – Chantal Thomas, Journal de nage, coll. « Fiction et Cie », Le Seuil, 2022.

May 20, 2022 • 1h 10min
MARIELLE MACÉ – UNE PLUIE D’OISEAUX
Rencontre animée par Camille Thomine
Nous sommes attachés aux oiseaux, depuis longtemps et par des liens de toutes sortes : par l’émerveillement, la curiosité, la chasse, les rites… Par la langue aussi, car la virtuosité des oiseaux et leur façon d’enchanter les paysages posent aux hommes la question de leurs propres langages, de ce que leur parole à eux sait déposer de bien dans le monde. L’histoire de la poésie est d’ailleurs en grande partie consacrée à dire et entretenir ces attachements.
Or voici que les oiseaux tombent, comme une pluie. En quinze ans, près d’un tiers des oiseaux ont disparu de nos milieux. Alors on tend l’oreille, on essaie de traduire les alertes et d’écouter mieux.
Ce livre explore la force de ces attachements, et pense ce nouveau rendez-vous que nous avons avec les oiseaux, à présent qu’ils disparaissent. Il réfléchit à ce que c’est que se suspendre à ce qui tombe, à la manière dont cela fait tenir autrement au monde.
Il tente donc de nouvelles manières de parler nature, par temps d’extinction : des manières d’exercer nos responsabilités de vivants parlants au beau milieu des paysages, avec des oiseaux à l’esprit, à l’oreille, dans la vue : avec des oiseaux plein la voix.
À lire – Marielle Macé, Une pluie d’oiseaux, coll. « Biophilia », éd. Corti, 2022.

May 20, 2022 • 1h 1min
« LE CORPS DES FEMMES » AVEC EMMANUELLE BAYAMACK-TAM
Un cycle proposé par Camille Froidevaux-Metterie
S’il n’y a pas d’écriture féminine, il y a assurément des écritures incarnées, des livres qui disent l’expérience vécue du corps des femmes. Celle-ci s’éprouve de mille manières singulières, elle est aussi le lieu d’une condition corporelle partagée, longtemps éprouvée sous le signe de l’objectivation, aujourd’hui réinvestie comme le lieu d’une libération. Ce cycle de rencontres fera entendre la voix de ces autrices qui font résonner cette aspiration, en dialogue avec la pensée féministe, dans la mise en commun des récits de soi.
À lire – Camille Froidevaux-Metterie, Un corps à soi, Seuil, 2021.
Emmanuelle Bayamack-Tam, À L’abordage !, P.O.L., 2021 – Arcadie (Prix Inter 2019), P.O.L., 2018

May 13, 2022 • 1h 2min
DURAS INTIME
Avec Colette Fellous & Joëlle Pagès-Pindon
Rencontre animée par Minh Tran Huy
Grâce à elles, nous sommes forts d’archives audiovisuelles et livresques et nous pouvons encore passer de riches heures avec la figure Duras. Dans Le petit foulard de Marguerite D. Colette Fellous nous raconte un après-midi d’automne qu’elle a passé chez elle, rue Saint-Benoît. Simultanément, paraît une correspondance adressée par Duras à Michelle Porte, assortie d’une substantielle évocation par cette dernière de leur dialogue ininterrompu au cours de trente années de collaboration et de complicité amicale. Elle est ici interrogée par Joëlle Pagès-Pindon qui annote et préface le volume. Avant de revoir les beaux films de Michelle Porte (« Les lieux de Marguerite Duras », « Savannah Bay c’est toi », « L’après-midi de Monsieur Andesmas ») ou encore les entretiens préparés par Colette Fellous entre Duras et Godard, et avant de les lire bien sûr, écoutons-les nous livrer leur Duras intime.
À lire – Colette Fellous, Le petit foulard de Marguerite D., Gallimard, 2022 – Marguerite Duras & Michelle Porte, Lettres retrouvées (1969-1989), édition préfacée et annotée par Joëlle Pagès-Pindon, Gallimard, 2022.

May 13, 2022 • 1h 3min
MAUD LÜBECK – « CHRONIQUES D’UN ADIEU »
Avec Clotilde Hesme & Irène Jacob
Dans cette lecture musicale, Maud Lübeck met en résonance son nouvel album « 1988, chroniques d’un adieu » inspiré du journal intime de son adolescence, exhumant un drame survenu durant l’été de ses quinze ans, avec des fragments de journaux de deuil amoureux issus de la littérature, parmi lesquels ceux de Joan Didion, Frédéric Boyer ou encore Jean-Claude Grumberg. Elle sera accompagnée par deux comédiennes qui figurent au casting de son album imaginé comme un roman musical, la BO du film d’une époque, Irène Jacob et Clotilde Hesme.
À écouter – Maud Lübeck, « 1988, chroniques d’un adieu », Finalistes, 2022.

May 10, 2022 • 58min
LAURENT GAUDÉ – GRAND MENTEUR
Lecture par l’auteur, Myriam Boyer & Alice Rahimi
Soirée proposée par le Festival du Livre de Paris
Trois monologues de Laurent Gaudé qui, dans une langue joyeusement chahutée, interrogent et célèbrent la jouissance procurée par les mensonges que les hommes se racontent pour se plaire, pour plaire à l’autre et pour embrasser la vie que leur imaginaire projette sur le réel. Trois voix pour incarner le texte d’un romancier qui n’a jamais oublié qu’il était dramaturge.
Lecture par Laurent Gaudé, Myriam Boyer, deux fois lauréate du Molière de la meilleure comédienne et Alice Rahimi comédienne diplômée du conservatoire d’Art dramatique de Paris.
Soirée proposée par le Festival du Livre de Paris.
À lire – Laurent Gaudé, Grand menteur, Actes Sud-Papiers, 2022.

May 3, 2022 • 1h 2min
« JUSQU’À QUAND – CHRONIQUE D’UNE DIVINE PANDÉMIE »
Textes et voix : Marc Delouze
Musique : Maxime Perrin
Invitée : Nancy Huston
Cette lecture musicale, comme l’album dont il est issu, est le fruit d’une rencontre datant de 20 ans. Le poète confirmé accueille le jeune musicien, ouvrant la porte générationnelle. S’ensuivent une amitié et une complicité dont témoigne cet opus, où le dialogue entre poésie et musique devient duo et même trio. Ils s’entourent de la voix et de la présence – et d’un poème inédit – de Nancy Huston.
Les confinements de ces longs mois nous ont intimé de réagir, afin de lutter contre la morosité, voire la désespérance. La traversée d’une époque où la fonction essentielle de l’art s’est vue remise en cause. Créer des perspectives, inventer des images, des couleurs, des sons, ont fait office de contrepoison.
Textes de Marc Delouze extraits de Deuil du singe, Petits Poèmes Post-It et de Chronique d’une Divine Pandémie (inédits, 2019- 2021).
Un poème inédit de Nancy Huston.
Musique originale composée par Maxime Perrin (accordéon)
À lire – Marc Delouze, Deuil du singe, Lieux-dits, 2018. Petits poèmes post-it, Maelstrom, 2018 – Nancy Huston, Reine du réel, Nil éditions, 2022.

May 2, 2022 • 57min
HALA MOHAMMAD – LES HIRONDELLES SE SONT ENVOLÉES AVANT NOUS
Avec Noma Omran & Bruno Doucey
La poésie de la syrienne Hala Mohammad tient à jamais le cap de l’espérance. Elle ne dit pas l’effroi des bombardements, les corps démembrés, la route boueuse de l’exil ; elle dit l’arbre et l’oiseau, le chagrin des maisons, le miroir de l’absence. Elle ne filme pas les colonnes de soldats en route pour la guerre, ne fait pas le procès des monstres, ne pleure ni Alep ni Damas ; elle dit simplement que « l’aube n’abandonne pas la terre », que les hirondelles font leur nid « avec la paille du silence », que l’amour demeure le premier alphabet. Bien sûr, le fleuve de la vie ne sait plus ce qui lui arrive, les chansons roulent sur les chemins, la lune est la maison de l’exilé. Mais une femme, assise sur la rive de la poésie, fait entendre sa voix.
Hala Mohammad sera accompagnée pour cette soirée par la chanteuse lyrique et compositrice syrienne Noma Omran. L’une est née à Lattaquié, l’autre à Homs, mais toutes deux se connaissent depuis bien longtemps. Leur exil en France a renforcé leur complicité en un combat commun pour leur pays. Elle sera également sur scène en duo avec son éditeur, Bruno Doucey.
À lire – Hala Mohammad, Les Hirondelles se sont envolées avant nous, trad. de l’arabe (Syrie) par Antoine Jockey, éd. Bruno Doucey, 2021.

Apr 28, 2022 • 1h 22min
ANNE SEXTON – TU VIS OU TU MEURS
Avec Sabine Huynh & Patricia Godi
Lecture par Dominique Reymond
Rencontre animée par Francesca Isidori
Figure majeure de la poésie américaine, Anne Sexton (1928-1974) est l’autrice d’une œuvre poétique composée de plus d’une dizaine de recueils précurseurs.
Prix Pulitzer en 1967, Tu vis ou tu meurs est reconnu comme un chef-d’œuvre.
« Si l’exploration des liens de parenté occupe une place centrale dans la poésie d’Anne Sexton, sa nouveauté réside aussi, fondamentalement, dans la venue à l’écriture de l’autre relation qui a interrogé la psychanalyse, la relation des mères et des filles. Dès lors que le sujet lyrique se situe en tant que fille dans nombre de poèmes, de même qu’en tant que génitrice, l’œuvre entreprend doublement de pallier le silence qui a entouré les généalogies féminines »
Patricia Godi
Les quatre recueils présents dans cette édition sont traduits pour la première fois en français par Sabine Huynh, qui a fait de la traduction de l’œuvre d’Anne Sexton un projet de vie.
À lire – Anne Sexton, Tu vis ou tu meurs, trad. de l’anglais (États-Unis) par Sabine Huynh – présenté par Patricia Godi, éditions des femmes – Antoinette Fouque, 2022.


