La Maison de la Poésie

Maison de la Poésie Paris
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Jul 12, 2023 • 1h 3min

Hélène Frappat & Alice Diop

Rencontre animée par Sylvain Bourmeau Alice Diop est réalisatrice. En 2022, elle réalise Saint Omer, film qui retrace le procès d’une mère qui en 2013 avait laissé sa fille de 15 mois sur une plage de Berck-sur-Mer. Avant cette première fiction, Alice Diop a réalisé plusieurs documentaires, dont Nous (2021), voyage, en suivant le tracé du RER B, dans ces lieux indistincts qu’on appelle la banlieue. Elle est membre du Collectif 50/50 qui œuvre à la parité, l’égalité et la diversité dans le cinéma et l’audiovisuel.Dans son nouveau roman, Trois femmes disparaissent, Hélène Frappat s’intéresse à une lignée de stars hollywoodiennes, Tippi Hedren la grand-mère, la fille Melanie Griffith, et la petite fille Dakota Johnson. Une enquête sur la place des femmes à Hollywood, qui révèle les défis auxquels elles sont confrontées de génération en génération. La réalisatrice et l’autrice se connaissent, elles ont travaillé ensemble autour de la sortie de Saint Omer. Cette soirée sera donc l’occasion de mettre à jour les échos et points de rencontres entre leurs thématiques et démarches respectives. « Les absents sont les personnes ni vivantes, ni mortes, dont un jugement a constaté “la présomption d’absence” depuis dix ans, la personne ayant « cessé de paraître au lieu de son domicile ou de sa résidence, sans que l’on en ait eu de “nouvelles.” » Trois femmes disparaissent, Hélène Frappat À lire – Hélène Frappat, Trois femmes disparaissent, Actes Sud, 2023.
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Jul 12, 2023 • 1h 29min

Didier Eribon – Vie, vieillesse et mort d’une femme du peuple

Rencontre animée par Antoine Idier Il y a quelques années, la mère de Didier Eribon est entrée en maison de retraite. Après plusieurs mois au cours desquels elle a peu à peu perdu son autonomie physique et cognitive, Didier Eribon et ses frères ont dû se résoudre à l’installer, malgré ses réticences, dans un établissement médicalisé. Mais le choc de l’entrée en maison de retraite fut trop brutal et, quelques semaines seulement après son arrivée, elle y est décédée. Après la mort de sa mère, Didier Eribon reprend le travail d’exploration personnelle et théorique qu’il avait entrepris dans Retour à Reims après la mort de son père. Il analyse le déclin de sa mère, ce qui l’amène à réfléchir sur la vieillesse et la maladie, sur nos rapports aux personnes âgées et à la mort, mais aussi sur l’expérience du vieillissement. Il s’interroge également sur les conditions de l’accueil des personnes dépendantes. Il montre que si l’expérience du vieillissement nous est très difficile à penser, c’est parce qu’il s’agit d’une expérience-limite dans la philosophie occidentale, dont l’ensemble des concepts semblent se fonder sur une exclusion de la vieillesse. Eribon reparcourt également la vie de sa mère, et notamment les périodes où elle était femme de ménage, ouvrière puis retraitée, la saisissant dans toute sa complexité, de sa participation aux grèves à son racisme obsessionnel. Il conclut sa démarche en faisant de la vieillesse le point d’appui d’une réflexion sur la politique : comment pourraient se mobiliser des personnes qui n’ont plus de mobilité ni de capacité à prendre la parole et donc à dire « nous » ? Les personnes âgées peuvent-elles parler si personne ne parle pour elles, pour faire entendre leur voix ? À lire – Didier Eribon, Vie, vieillesse et mort d’une femme du peuple, Flammarion, 2023.
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Jul 12, 2023 • 1h 22min

Camille Laurens – Inventer le désir

Rencontre animée par Gisèle Sapiro Camille Laurens est l’autrice de dix romans, parmi lesquels Dans ces bras-là (prix Femina 2000), Romance nerveuse et Celle que vous croyez, adapté au cinéma par Samy Nebbou. Elle a aussi écrit des récits, dont Philippe, des essais, notamment Les fiancées du diable, consacré aux femmes terrifiantes dans l’art, et La petite danseuse de 14 ans, autour de la célèbre sculpture de Degas. Elle est traduite en une trentaine de langues. Nous la recevons à l’occasion de la publication d’une partie de son œuvre en collection Quarto. Écrire, pour Camille Laurens, c’est enfreindre la loi du silence – et la recommandation familiale, celle de se taire. Écrire, c’est jouer avec la richesse des mots et les circonvolutions de la langue. Écrire, c’est sa réponse à un désir impérieux, celui de vivre et d’être en vie. Par les documents personnels et le choix d’entretiens rassemblés dans ce volume s’érige un pont entre vie et écriture, fiction et réalité, présence et absence, véritable fil d’Ariane tendu au lecteur, destiné à déambuler dans l’œuvre « labyrinthique » de Camille Laurens, depuis son premier roman Index (1991) jusqu’à Fille (2020). « Il n’y a jamais eu pour moi de grande différence entre le désir d’aimer et le désir d’écrire. C’est le même élan vital, le même besoin d’éprouver la matérialité de la vie. Aimer, écrire : rester vivante. » Inventer le désir, Camille Laurens À lire – Camille Laurens, Inventer le désir, Gallimard (Quarto), 2023.
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Jul 12, 2023 • 1h 27min

L’Île Équinoxe, Anthologie poétique de Jean Fanchette

Lecture par Anna d'Annunzio Entretien avec Philippe Rey & J.M.G. Le Clézio (en duplex des Etats-Unis) Entretien animé par Julien Viteau « La poésie de Jean Fanchette est exigeante, elle est authentique dans chacune de ses paroles, dans la richesse de son rythme, la valeur de ses mots. Il n’est pas indifférent que dans le monde moderne, imbu de théorie et assourdi de certitudes, ce soit cette voix très ancienne, qui charrie toute la complexité et l’originalité de la culture mauricienne, il n’est pas indifférent que ce soit cette voix-là qui nous donne foi dans la poésie. » J. M. G. Le Clézio L’Île Équinoxe, anthologie poétique de Jean Fanchette, (Île Maurice 1932 – Paris 1992) poète, éditeur et neuro-psychanalyste rassemble, selon le plan laissé par avant sa mort, les différents recueils composant son œuvre poétique. Empreints de rigueur formelle, ces écrits disent la nostalgie de l’île d’origine, abandonnée très tôt pour la patrie d’exil : « Je ne suis pas d’ici. Je ne suis plus d’ailleurs. » Cet arrachement ne laisse plus au poète qu’une « identité provisoire ». L’Île Équinoxe est traversée par la voix vibrante d’un homme qui, grâce à l’aventure du poème, peut se réapproprier un monde perdu. « Je suis debout dans la trouble lumière Arrimé à de petites choses, une odeur, une couleur L’odeur du vent traverse l’espace salé de la lagune qui habite en moi, Qui bat dans mon sang vagabond d’hémisphères » L’Ile Equinoxe : Poèmes 1954-1991, Jean Fanchette À lire – Jean Fanchette, L’Île Equinoxe, (préface de J.M.G. Le Clézio, postface de Michel Deguy), réédition chez Philippe Rey, 2023.
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Jul 12, 2023 • 1h 6min

Violette d’Urso – Même le bruit de la nuit a changé

Lecture musicale par l’autrice & Adrian Edeline Rencontre animée par Camille Thomine « J’ai passé des années à être déçue par tout le monde parce que tout le monde n’était pas mon père. » Anna, l’héroïne du premier roman de Violette d’Urso, est encore une enfant quand son père meurt brutalement. Elle remplit son absence par quelques objets hétéroclites, par des histoires qu’on lui a racontées et par son puissant imaginaire. Jeune femme, elle comprend qu’elle ne sait pas quoi faire de cette « souffrance de déracinée ». Cette douleur se révèle à elle par le corps : sans le savoir, « j’avais commencé la destruction de ma vitalité à tout juste six ans. » À partir d’un répertoire qui lui a appartenu, elle arpente les villes d’Italie, d’où son père était originaire, et remonte pas à pas l’histoire de sa famille. C’est à la rencontre de cet homme qu’elle doit aller. Et c’est un véritable personnage de roman qui l’attend. À lire – Violette d’Urso, Même le bruit de la nuit a changé, Flammarion, 2023.
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Jul 12, 2023 • 1h 23min

« Dans la splendeur d’une nuit haïtienne » avec Dany Laferrière

« J’ai toujours rêvé d’une biographie qui exclurait les dates et les lieux pour ne tenir compte que des émotions ou des sensations, mêmes fugaces. La première fois que j’ai vu une libellule. La fois que je suis entré dans la mer en ignorant qu’il fallait savoir nager. La fois que j’ai assisté à l’exécution d’un prisonnier politique près du cimetière de Port-au-Prince. Le dernier regard de ma mère me voyant partir en exil. Ma première promenade dans la cour de l’Académie. Et toutes les fois que j’ai regardé dans un ciel étoilé en espérant trouver la Niña Estrellita. » Dany Laferrière Dany Laferrière nous entraîne dans une merveilleuse lecture-conférence-projection avec sa poésie et ses poètes préférés. Une façon joyeuse de saluer un parcours exceptionnel d’écrivain (37 livres et de multiples distinctions depuis 1985) et de conjuguer un compagnonnage ainsi que nos anniversaires : il y a dix ans tout juste il ouvrait la programmation de la Maison de la Poésie devenue “scène littéraire”, il y a dix ans également, il entrait à l’Académie Française. Pardon pour les dates, place à l’émotion. « Je marcherai s’il le faut toute la nuit afin de me rendre disponible à l’imprévu. » Dans la splendeur de la nuit, Dany Laferrière À lire – Dany Laferrière, Vers d’autres rives, éd. de l’Aube 2019 – Dans la splendeur de la nuit, Points, 2022 – Petit traité du racisme en Amérique, Grasset, 2023.
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Jul 12, 2023 • 59min

Maylis de Kerangal – « Rouge »

Lecture par l’autrice À l’occasion d’un prix littéraire canadien qui lui a été attribué, Maylis de Kerangal a été invitée à composer un recueil de textes : c’est cet Archipel qui paraît aujourd’hui. Y sont rassemblés des fictions, des essais et des récits, des « îles » aux formes et histoires différentes, qui tiennent ensemble par une unité sous-jacente, un « même climat, un même idiome, une même origine géologique. » En ouverture, la novela « Rouge » serait l’île principale où s’ancre la langue, sa possibilité d’exploration et de suspension. La narratrice y déploie un souvenir, une expérience personnelle vécue à la fin des années 1980 d’un dimanche où elle a été embauchée comme hôtesse à l’hippodrome de Longchamp. Différencier, spécifier, individualiser : il s’agit toujours d’en découdre avec les généralités, de rompre avec les stéréotypes qui débrident la haine, là où singulariser apporte l’affect qui la combat. “Danseurs, plongeurs, descripteurs” – Un archipel, Maylis de Kerangal À lire – Maylis de Kerangal, Un archipel. Fiction, récits, essais, Les Presses de l’Université de Montréal, 2023.
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Jul 7, 2023 • 50min

Arnaldur Indridason – Le roi et l’horloger

Rencontre animée par Alain Nicolas Interprète : Éric Boury Un chef d’œuvre créé à la Renaissance repose en pièces détachées dans les sous sol du palais du Roi à Copenhague, on décide de confier la reconstruction de l’extraordinaire horloge astronomique à un horloger islandais taciturne et parait-il habile. Le Roi Christian VII s’ennuie et va voir la progression du travail, il questionne cet homme sur sa vie en Islande, il entend une histoire terrible dans laquelle ses représentants appliquent des lois qui pourraient le remettre lui-même en question. Une sorte d’amitié commence à se nouer entre ces hommes qui n’avaient aucune chance de se rencontrer. Arnaldur Indridason met tous ses talents d’auteur de roman noir mondialement reconnu, sa maitrise de l’intrigue, du découpage, du rythme de l’action ainsi que du suspens, au service d’un grand roman historique et d’une œuvre littéraire magnifique, sur la paternité et sur les relations des hommes qui ne savent pas se parler. Importants ou non, les livres voyagent partout. Bons ou mauvais, ils ne choisissent pas leurs propriétaires, pas plus que le genre de maison dans laquelle ils vont se retrouver ou l’étagère sur laquelle on les rangera. Arnaldur Indriðason, Le livre du roi À lire – Arnaldur Indridason, Le roi et l’horloger, traduit de l’islandais par Éric Boury, Métailié, 2023.
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Jul 7, 2023 • 1h 5min

Erri De Luca – Itinéraires

Rencontre animée par Olivia Gesbert De la bibliothèque paternelle à l’ombre de laquelle il a grandi jusqu’aux chantiers où il a été ouvrier, Erri De Luca a noué avec la lecture, puis avec l’écriture un rapport particulier pour bâtir une œuvre double, celle d’une fiction romanesque aux forts accents autobiographiques et celle d’une réflexion sur l’Écriture. Depuis trente ans, c’est une œuvre foisonnante et protéiforme qu’il bâtit, caractérisée par un style limpide, poétique, épuré. Ponctués de pensées, de métaphores, d’aphorismes, ses récits endossent souvent la forme d’une fable, d’une parabole empreinte d’une touche de merveilleux, dans une langue unique. Pour cette édition Quarto, ont été retenus une dizaine de textes publiés auxquels s’adjoignent cinq textes inédits, qui portent en eux la puissance de l’écriture d’Erri De Luca dans des genres littéraires variés, sa réflexion sur l’appartenance et l’identité, le poids du passé et l’importance de l’histoire, sur la fragilité et l’importance des relations humaines. « Nous apprenons des alphabets et nous ne savons pas lire les arbres. Les chênes sont des romans, les pins des grammaires, les vignes sont des psaumes, les plantes grimpantes des proverbes, les sapins sont des plaidoiries, les cyprès des accusations, le romarin est une chanson, le laurier une prophétie. » Trois chevaux, Erri De Luca À lire – Erri De Luca, Itinéraires, Gallimard, coll. « Quarto », 2023.
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Jul 7, 2023 • 2h 16min

La Résistance et ses poètes – Soirée Pierre Seghers

Avec Pascal Ory, Albert Dichy, Antoine Caro & Virginie Seghers Lecture par Frédéric Almaviva, Emmanuel Dechartre & Paule d’Héria Éditeur des poètes, Pierre Seghers (1906-1987) est le fondateur de la Maison de la Poésie, dont il fut le premier directeur, de 1983 à sa mort en 1987. Il créa en 1944 la célèbre collection « Poètes d’aujourd’hui » qui rendit la poésie accessible au plus grand nombre. Résistant de la première heure, il eut un rôle actif dans le combat que menèrent poètes et gens de plumes contre l’occupant, avec sa célèbre revue Poètes casqués (P.C.) puis Poésie (40, 41, 42, 43). A l’occasion de la réédition de La Résistance et ses poètes par les éditions Seghers, une soirée-lecture est organisée en présence de Pascal Ory, historien, membre de l’Académie Française et auteur de la préface et nous accueillerons également Albert Dichy, directeur littéraire de L’IMEC qui détient un riche fonds d’archives sur les poètes de la Résistance, Antoine Caro, Directeur des éditions Seghers et Virginie Seghers, fille de l’éditeur. Une adaptation pour la scène de La Résistance et ses poètes sera proposée par Frédéric Almaviva, en lecture. « Contre l’occupant, l’avilissement, la mort, la poésie n’est ni refuge, ni résignations, ni sauvegarde : elle crie. » Pierre Seghers, La Résistance et ses poètes. À lire – Pierre Seghers, La Résistance et ses poètes, éd. Seghers, 2022.

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