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Sociologie du travail créateur - Pierre-Michel Menger

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May 23, 2025 • 1h 1min

Colloque - Boulez : l'invention au pouvoir ? Les années 1975-1995 - Table-ronde conclusive « Where is Boulez now? »

Pierre-Michel MengerCollège de FranceAnnée 2023-2024Sociologie du travail créateurColloque - Boulez : l'invention au pouvoir ? Les années 1975-1995 - Table-ronde conclusive « Where is Boulez now? »Session 5 : Le musicien sur tous les frontsIntervenants :Edward CampbellEmeritus Professor of Music, King's College, University of AberdeenEric DrottUniversity of Texas, AustinJonathan GoldmanProfesseur titulaire de musicologie, Université de MontréalCatherine LosadaProfessor of Music Theory, University of CincinnattiColloque organisé pour le centenaire de la naissance de Pierre Boulez par le Pr Pierre-Michel Menger, chaire Sociologie du travail créateur, et Nicolas Donin, professeur de musicologie à l'université de Genève.Avec le soutien de la Fondation du Collège de France et de son grand mécène LVMH.
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May 23, 2025 • 41min

Colloque - Boulez : l'invention au pouvoir ? Les années 1975-1995 - L'opposition à Boulez, entre ressentiment personnel et contestation d'un modèle

Pierre-Michel MengerCollège de FranceAnnée 2023-2024Sociologie du travail créateurColloque - Boulez : l'invention au pouvoir ? Les années 1975-1995 - L'opposition à Boulez, entre ressentiment personnel et contestation d'un modèleSession 5 : Le musicien sur tous les frontsIntervenant :Christian MerlinUniversité de Lille-Nord de FranceColloque organisé pour le centenaire de la naissance de Pierre Boulez par le Pr Pierre-Michel Menger, chaire Sociologie du travail créateur, et Nicolas Donin, professeur de musicologie à l'université de Genève.Avec le soutien de la Fondation du Collège de France et de son grand mécène LVMH.RésuméRien d'étonnant à ce que celui qui s'est construit dans la désobéissance et le refus de l'autorité, ait très tôt vu la sienne contestée. La virulence de l'opposition à Boulez fut à la mesure de l'intransigeance de l'homme et du pouvoir, réel ou fantasmé, qu'on lui prêtait. Nous reviendrons sur les ressorts d'une polarisation de la vie musicale française.Dès les concerts du Domaine musical, fondés en 1954, se dessine une opposition esthétique dont le chef de file le plus actif et brillant est le journaliste du Figaro Bernard Gavoty. L'opposition esthétique s'accompagne d'une opposition institutionnelle : refus de subvention publique au Domaine musical, hostilité du Conseil national de la musique. L'imbrication entre divergences esthétiques, conflit institutionnel et inimitié personnelle culminera dans l'affrontement avec André Jolivet.De lutte entre l'institution (radio, instances gouvernementales) et l'underground (la niche privée du Domaine musical), l'opposition prend dans les années 1960 l'allure d'une lutte au sein-même de l'institution, lorsque, à la suite du ralliement d'André Malraux, Boulez est écouté au ministère, grâce à des relais d'influence comme Gaëtan Picon ou Emile Biasini. Se constitue alors au sein-même du ministère un courant « contre-révolutionnaire », autour de Marcel Landowski. La victoire de celui-ci aboutit en 1966 au départ de Boulez, qui renonce à toute fonction en France.À son retour, dans les années 1970, à l'initiative de Georges Pompidou, l'opposition prend une autre dimension. Jusqu'ici, Boulez contre l'institution, c'était David contre Goliath. Désormais, l'IRCAM, financé par la puissance publique mais aux frontières de l'appareil d'Etat, Boulez ayant posé comme condition de ne pas dépendre directement du ministère, sera non plus dénoncé comme le jouet d'un agitateur culturel à l'influence somme toute circonscrite, mais celui d'un autocrate détenant tous les leviers de la création. L'hostilité ne vient plus seulement de milieux conservateurs attachés à la tonalité, mais aussi d'avant-gardistes s'estimant lésés, comme Iannis Xenakis ou Jean-Claude Eloy.Se rejoignent alors les deux oppositions : celle de l'institution qui entend garder le contrôle de son administration et fustige ce qu'elle considère comme son détournement à des fins personnelles, et celle des anti-modernes, qui prônent un retour à une esthétique plus consonante et dénoncent désormais en Boulez un homme de pouvoir et un compositeur officiel.
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May 23, 2025 • 34min

Colloque - Boulez : l'invention au pouvoir ? Les années 1975-1995 - Multiactivité et stratégie créatrice

Pierre-Michel MengerCollège de FranceAnnée 2023-2024Sociologie du travail créateurColloque - Boulez : l'invention au pouvoir ? Les années 1975-1995 - Multiactivité et stratégie créatriceSession 5 : Le musicien sur tous les frontsIntervenant :Pierre-Michel MengerProfesseur du Collège de FranceColloque organisé pour le centenaire de la naissance de Pierre Boulez par le Pr Pierre-Michel Menger, chaire Sociologie du travail créateur, et Nicolas Donin, professeur de musicologie à l'université de Genève.Avec le soutien de la Fondation du Collège de France et de son grand mécène LVMH.RésuméAu long de la carrière de Pierre Boulez, l'activité créatrice est assortie de rôles professionnels complémentaires destinés d'abord à favoriser la diffusion de son œuvre et des œuvres de la modernité qu'il soutient : fondateur et directeur d'institutions, chef d'orchestre et directeur musical. Un autre rôle s'ajoute sporadiquement puis plus systématiquement, celui d'enseignant et de pédagogue, sur deux versants, celui du professeur et celui du médiateur cherchant à augmenter le coefficient d'intelligibilité des œuvres présentées en concert auprès d'un public profane. L'enseignement au Collège de France est à l'intersection des activités de pédagogue et de théoricien-poéticien de son propre travail.Le problème qui sera examiné est le suivant. Multiplier les rôles a une courbure typique. C'est d'abord le produit d'une nécessité, c'est un moyen de faire des apprentissages multiples, et c'est enfin une ressource dans la recherche d'un contrôle plus élevé sur les facteurs de production et de diffusion du travail de création. Mais cette démultiplication a des coûts évidents : les tâches multiples peuvent certes être complémentaires sur le plan fonctionnel, mais elles sont rivales sur le plan de l'énergie à dépenser et de l'allocation du temps donné aux différentes tâches à exercer. Je montrerai comment, dans le cours de cette carrière multiactive, l'activité compositionnelle de Boulez acquiert ou renforce des caractéristiques propres à rendre plus complémentaires que rivales, mais non sans difficultés et ambiguïtés, toutes ces fonctions qui, pour chacune d'entre elles, pourraient remplir un agenda complet d'activité.
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May 23, 2025 • 38min

Colloque - Boulez : l'invention au pouvoir ? Les années 1975-1995 - Le réformisme institutionnel de Pierre Boulez

Pierre-Michel MengerCollège de FranceAnnée 2023-2024Sociologie du travail créateurColloque - Boulez : l'invention au pouvoir ? Les années 1975-1995 - Le réformisme institutionnel de Pierre BoulezSession 5 : Le musicien sur tous les frontsIntervenant :Laurent BayleCommissaire général de l'année Pierre Boulez 2025Colloque organisé pour le centenaire de la naissance de Pierre Boulez par le Pr Pierre-Michel Menger, chaire Sociologie du travail créateur, et Nicolas Donin, professeur de musicologie à l'université de Genève.Avec le soutien de la Fondation du Collège de France et de son grand mécène LVMH.RésuméBien avant que 1977 ne marque l'inauguration de l'Ircam et le début de son enseignement au Collège de France, Pierre Boulez avait posé les bases de son action publique. Il l'avait même fait en suscitant des polémiques retentissantes qui laissèrent peu de doute sur le caractère entier de son engagement. Ainsi du célèbre plaidoyer au titre assassin, Il faut brûler les maisons d'opéra, paru dans Der Spiegel en 1967.À plus d'un titre, les « années Collège » représentent néanmoins un changement d'échelle : fort de son leadership, il abandonne ses modes d'action militants et « artisanaux » des débuts dans le but de mener à bien son dessein de modernisation de l'ensemble du paysage musical ; il n'hésite pas à se retirer partiellement de ses responsabilités planétaires pour mieux assumer, après deux décennies de désamour, son retour sur la scène institutionnelle française (corrélé à la genèse de l'Ircam, l'Ensemble Intercontemporain, l'Opéra-Bastille, jusqu'à la Cité de la musique) ; ou encore, il formalise, dès le lancement du Centre Pompidou, le besoin d'établir de fortes synergies entre des pôles généralistes multiformes et des satellites spécialisés, afin que la recherche se confronte au monde extérieur.Ma communication tentera de cerner les lignes de force qui traversaient sa démarche institutionnelle, en prenant notamment appui sur mes souvenirs personnels, tel que j'ai déjà pu les évoquer dans un petit livre, Pierre Boulez aujourd'hui, paru aux éditions Odile Jacob en janvier 2025. J'ai en effet eu la chance d'accompagner sa trajectoire dès 1986, en assumant d'abord la direction artistique de l'Ircam, puis, en lui succédant à la tête de cet Institut en 1992, avant de prendre la direction de la Cité de la musique en 2001 et de poursuivre son combat pour la construction d'un grand auditorium qui ne verra le jour qu'en 2015. De ma position d'observateur et d'acteur privilégié, j'ai pu mesurer une adversité qui, prompte à dénoncer l'hégémonie supposée de Pierre Boulez, entretenait la thèse d'un renversement de conduite et de valeurs résultant de sa réussite internationale de chef d'orchestre : il serait rapidement passé d'un engagement collectif, souvent associé au clan des « modernes engagés à gauche », à une posture individualiste marquée par le compromis et l'instrumentalisation.L'ambivalence de sa relation avec l'Opéra de Paris représente à cet égard un cas intéressant à observer. Ce projet l'occupa sûrement autant que la mise en place plus tardive de la Cité de la musique. Déjà, au milieu des années 1960, il s'était engagé, avec Maurice Béjart, auprès de Jean Vilar pour transformer l'Opéra Garnier. Le renoncement d'André Malraux avait alors accéléré son « exil » et son activisme international. Plus tard, au cœur des « années Collège », de 1982 à 1989, il tentera à nouveau, malgré son scepticisme grandissant, de réformer l'art lyrique en s'impliquant fortement dans la construction de l'Opéra-Bastille. Ses préconisations dépassaient la problématique de la « correspondance entre les arts », reflétant son attirance pour l'émergence d'une organisation transverse, déjà éprouvée à l'Ircam, à même de s'ouvrir à la création tout en donnant sens à l'exposition d'un répertoire élargi. Les pouvoirs successifs se tinrent à bonne distance, mais cet échec, loin de sonner le glas des visions bouléziennes, motivera au contraire le work in progress de la Villette.Les nombreuses tribunes relatives à la politique culturelle parues au fil du temps dans la presse généraliste sous la signature de Pierre Boulez, incluant celle du Spiegel, parlent d'elles-mêmes : une fois franchie l'équivoque volontaire de l'accroche, il s'est toujours placé dans une perspective visant à améliorer les structures existantes par des aménagements progressifs des usages plutôt que par l'exaltation d'un quelconque schisme. Le temps de la conquête motive des formes de guérilla et des élans polémiques énergisants, faute de quoi rien n'avance [Pourquoi je dis non à Malraux (1966), La Cité unijambiste (1999), etc.]. L'exercice du pouvoir, lui, fixe des règles autrement contraignantes : dès l'aventure du Domaine musical lancée en 1953, pour Pierre Boulez, gouverner, c'est s'engager dans la voie de réformes au long cours, au risque assumé de concessions voire de renoncements passagers.Une forme d'unité se dégage de sa pratique de responsable empreinte de hasard et de détermination. Allusion faite à la formule jaurésienne de « réformisme révolutionnaire », il est possible d'affirmer que Pierre Boulez, fin dialecticien de « l'ordre et du chaos », a pensé avant tout l'institution en termes d'évolution et non de rupture radicale.
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May 23, 2025 • 28min

Colloque - Boulez : l'invention au pouvoir ? Les années 1975-1995 - « …quasi vidua … ». On Anthèmes 2

Pierre-Michel MengerCollège de FranceAnnée 2023-2024Sociologie du travail créateurColloque - Boulez : l'invention au pouvoir ? Les années 1975-1995 - « …quasi vidua … ». On Anthèmes 2Session 4 : La musique en questionIntervenant :Gerald BennettFondateur et Ancien Directeur de l'Institute of Computer Music and Sound Technology, Université des Arts de ZurichColloque organisé pour le centenaire de la naissance de Pierre Boulez par le Pr Pierre-Michel Menger, chaire Sociologie du travail créateur, et Nicolas Donin, professeur de musicologie à l'université de Genève.Avec le soutien de la Fondation du Collège de France et de son grand mécène LVMH.RésuméPierre Boulez reminds us that one of the sources of the form of Anthèmes 1 is the plainchant Lamentations of Jeremiah, which he sang in his youth during the First Nocturne service on Holy Thursday. The most striking feature of this piece is the setting of the Hebrew letters that separate the various verses of the text. Boulez translates this idea by using the harmonics of the solo violin to separate the sections of Anthèmes, referring to the harmonics as "letters." He insists that he uses only the structure of the Lamentations in his music, not their content. In reality, however, the music itself often suggests the opposite, as examples will show. It is unlikely that a reader as sensitive as Boulez would refer to a work with such expressive content solely for formal reasons.During a discussion of Anthèmes 2 with Peter Szendy on the occasion of its first French performance in October 1997, Boulez explains why he abandoned his belief that music had to be athematic. Jonathan Goldman has admirably described and illustrated what constitutes a "theme" in the Anthèmes pieces. It is important to note how the use of themes influences the task of composition by adding an expressive dimension. At the same time, the choice of digital techniques to create the electronic accompaniment in Anthèmes 2 strongly defines and limits its expressive potential. The thematic material in the piece fulfills many functions: the articulation of large-scale form, the furnishing of coherent musical patterns on which to elaborate, dramatic contrast, historical reference, the creation of a musical-metaphorical context for the composition. All of these will be discussed with examples.
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May 23, 2025 • 38min

Colloque - Boulez : l'invention au pouvoir ? Les années 1975-1995 - Réinventer la musique en laboratoire : l'Ircam comme expérience collaborative

Pierre-Michel MengerCollège de FranceAnnée 2023-2024Sociologie du travail créateurColloque - Boulez : l'invention au pouvoir ? Les années 1975-1995 - Réinventer la musique en laboratoire : l'Ircam comme expérience collaborativeSession 4 : La musique en questionIntervenant :Andrew GerzsoCollaborateur de Pierre Boulez pour les œuvres réalisés à l'Ircam, ancien directeur de département à l'IrcamColloque organisé pour le centenaire de la naissance de Pierre Boulez par le Pr Pierre-Michel Menger, chaire Sociologie du travail créateur, et Nicolas Donin, professeur de musicologie à l'université de Genève.Avec le soutien de la Fondation du Collège de France et de son grand mécène LVMH.Résumé« La musique n'a pas besoin d'un laboratoire ». C'est dans ces termes que le célèbre physicien et Prix Nobel Werner Heisenberg à l'institut Max Planck a rejeté en 1970 le projet de Pierre Boulez de collaboration entre sciences et musique. Werner Heisenberg pensait-il que la musique est uniquement le domaine de la subjectivité et de l'intuition (alors même que la lutherie, par exemple, implique une haute technicité guidée par des critères musicaux) ? Que scientifiques et musiciens ne pouvaient pas établir un dialogue et se stimuler mutuellement ?Dans une première partie, ma communication reviendra sur les différentes tentatives – fructueuses et infructueuses – au sein de l'Ircam dans ses premières années pour organiser cette fameuse collaboration entre scientifiques et musiciens afin d'explorer les nouvelles possibilités offertes à la musique par les technologies émergentes, notamment dans le domaine de l'informatique.Dans une deuxième partie, j'évoquerai les différentes modalités de travail qui ont caractérisé ma collaboration avec Pierre Boulez entre 1980 et 2011, lors de la production de ses œuvres à l'Ircam : Répons, Dialogue de l'ombre double, …explosante-fixe… et Anthèmes 2. Notre collaboration s'est mobilisée tantôt sur la recherche d'un vocabulaire musical électronique, tantôt autour d'une idée musicale, tantôt sur une métaphore qui devrait guider la réalisation électronique. Ces derniers points seront illustrés par quelques exemples tirés des œuvres de Pierre Boulez.
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May 23, 2025 • 34min

Colloque - Boulez : l'invention au pouvoir ? Les années 1975-1995 - (Re)penser le concept de recherche musicale : Boulez et la création de l'Ircam

Pierre-Michel MengerCollège de FranceAnnée 2023-2024Sociologie du travail créateurColloque - Boulez : l'invention au pouvoir ? Les années 1975-1995 - (Re)penser le concept de recherche musicale : Boulez et la création de l'IrcamSession 4 : La musique en questionIntervenant :François-Xavier FéronChercheur, laboratoire Sciences et Technologies de la Musique et du Son, Ircam / CNRS / Sorbonne UniversitéLaura ZattraProfesseure titulaire d'histoire de la musique, Conservatoire d'UdineColloque organisé pour le centenaire de la naissance de Pierre Boulez par le Pr Pierre-Michel Menger, chaire Sociologie du travail créateur, et Nicolas Donin, professeur de musicologie à l'université de Genève.Avec le soutien de la Fondation du Collège de France et de son grand mécène LVMH.RésuméSollicité par le président Georges Pompidou, Pierre Boulez s'attelle en novembre 1970 à l'élaboration d'un projet visant à intégrer, dans le futur centre d'Art du plateau Beaubourg, un institut de recherche sur la musique. Au cours des trois années suivantes, Boulez fait des consultations et constitue l'équipe avec laquelle il va enrichir et consolider son projet. Le 7 mars 1974, celui-ci est dévoilé au public au cours d'une conférence de presse et à travers une brochure dans laquelle on peut lire: "Le musicien rêve d'un autre monde, mais ce monde, il ne pourra jamais en créer lui-même la technologie. Le scientifique, lui, peut accélérer l'avènement de ce monde s'il est capable de comprendre les lendemains que le musicien balbutie."Unir ces deux mondes dans une recherche commune est ainsi la raison d'être de l'Ircam. Mais en quoi le projet boulézien se démarque-t-il totalement de celui du Groupe de recherches musicales (GRM) ou de celui du Centre d'études de mathématique et automatique musicales (CEMAMu) ? Comment Boulez parvient-il à mettre en œuvre sa vision de la recherche musicale en promouvant l'interdisciplinarité et le travail collectif ? Comment certains aspects architecturaux, logistiques et organisationnels contribuent-ils à renforcer cette union entre scientifiques et musiciens ?Pour répondre à ces questions, nous nous intéresserons à la genèse de l'Ircam et à ses premières années d'existence, jusqu'à la tenue, en février 1983, du séminaire international intitulé "Le concept de recherche en musique". En nous basant sur l'étude des archives – le Fonds Pierre Boulez à la fondation Paul Sacher, les archives de l'Ircam et celles du Centre Pompidou – ainsi que sur les récits inédits collectés dans le cadre du projet RAMHO (Recherche et acoustique musicales en France : une histoire orale), nous analyserons les stratégies et actions que Boulez met en place à cette époque pour "remettre en question".
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May 23, 2025 • 34min

Colloque - Boulez : l'invention au pouvoir ? Les années 1975-1995 - Boulez, the Leninist

Pierre-Michel MengerCollège de FranceAnnée 2023-2024Sociologie du travail créateurColloque - Boulez : l'invention au pouvoir ? Les années 1975-1995 - Boulez, the LeninistSession 4 : La musique en questionIntervenant :Eric DrottUniversity of Texas, AustinColloque organisé pour le centenaire de la naissance de Pierre Boulez par le Pr Pierre-Michel Menger, chaire Sociologie du travail créateur, et Nicolas Donin, professeur de musicologie à l'université de Genève.Avec le soutien de la Fondation du Collège de France et de son grand mécène LVMH.RésuméIn an interview published in February 1966, Pierre Boulez famously declared himself a "300% Leninist"—at least in connection to the reform of musical life in the country. In ensuing years Boulez frequently returned to this self-description, and it has since become a staple of biographical accounts of the composer. But while authors often quote Boulez's "exaggerated claim" to Leninism (to cite Dominique Jameux's characterization), this is typically chalked up as one example among many of his penchant for provocative rhetoric. The remark thus joins the ranks of other incendiary utterances made by Boulez over the years, regarding the uselessness of certain composers, for instance, or the necessity of destroying opera houses.This paper reconsiders Boulez's self-avowed Leninism. His habitual recourse to this particular trope in a series of interviews from the mid-1960s to the mid-1970s suggests that it possessed a utility that went beyond mere provocation. Rather, Boulez's frequent invocation of Lenin provides insight into how he conceived his aesthetic project, and how this project related to the broader field of contemporary music in the years around May '68. But just as importantly, this trope offered Boulez a means of negotiating his changing position within this same field. Among other things, it offered him a way of forestalling the threat posed by his "artistic aging" – the process identified by Pierre Bourdieu according to which an existing cohort of artists is threatened with obsolescence by the emergence of a newer one. At the same time, the metaphor authorized a division of labor that legitimized his pursuit of professionalism in music, not just artistically but politically. For what it implied was that the best way that composers like himself can act on their political engagements is to leave politics to other professionals—namely to the militants whose area of expertise is revolutionary action.
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May 22, 2025 • 34min

Colloque - Boulez : l'invention au pouvoir ? Les années 1975-1995 - Pratique de l'inachèvement et discours sur le fragment. Deux études de cas : Incises et le Livre pour quatuor

Pierre-Michel MengerCollège de FranceAnnée 2023-2024Sociologie du travail créateurColloque - Boulez : l'invention au pouvoir ? Les années 1975-1995 - Pratique de l'inachèvement et discours sur le fragment. Deux études de cas : Incises et le Livre pour quatuorSession 3 : Spirales, dérives, fragments : le style compositionnel des années 1980Intervenant :Jean-Louis LeleuProfesseur émérite, Université Côte d'AzurColloque organisé pour le centenaire de la naissance de Pierre Boulez par le Pr Pierre-Michel Menger, chaire Sociologie du travail créateur, et Nicolas Donin, professeur de musicologie à l'université de Genève.Avec le soutien de la Fondation du Collège de France et de son grand mécène LVMH.RésuméLa majeure partie du dernier cours de Boulez au Collège de France – « L'œuvre : tout ou fragment » – porte sur les divers types de relation que peuvent entretenir le fragment et le tout au sein de l'œuvre selon le degré d'intégration du premier dans le second (on va du simple recueil – de l'album composé de feuillets détachables – à l'œuvre savamment organisée, s'affirmant comme totalité close sur elle-même). Ce n'est qu'à la fin du cours qu'est opéré un renversement de perspective, l'œuvre apparemment finie révélant sa nature fragmentaire : paradoxe d'un tout in-fini pour lequel Boulez forge le concept de forme spirale. Boulez s'attarde peu, ce faisant, sur le rôle que joue dans sa musique – et les formes qu'y prend – l'inachèvement provisoire : beaucoup de ses œuvres, y compris lorsqu'elles se présentent comme achevées, ne sont que les états d'un projet dont la réalisation est restée partielle – le non abouti, et même le provisoire, y étant, pour des raisons contingentes, devenu définitif, ou resté définitivement provisoire. On se fondera, pour illustrer la réflexion, sur deux cas de figure très différents, appartenant l'un à la première, l'autre à la dernière période de la production du compositeur : le Quatuor à cordes devenu Livre pour quatuor, et Incises (développé en sur Incises).
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May 22, 2025 • 30min

Colloque - Boulez : l'invention au pouvoir ? Les années 1975-1995 - Spirals in the Harmonic and Formal Structure of Répons

Pierre-Michel MengerCollège de FranceAnnée 2023-2024Sociologie du travail créateurColloque - Boulez : l'invention au pouvoir ? Les années 1975-1995 - Spirals in the Harmonic and Formal Structure of RéponsSession 3 : Spirales, dérives, fragments : le style compositionnel des années 1980Intervenant :Catherine LosadaProfessor of Music Theory, University of CincinnattiColloque organisé pour le centenaire de la naissance de Pierre Boulez par le Pr Pierre-Michel Menger, chaire Sociologie du travail créateur, et Nicolas Donin, professeur de musicologie à l'université de Genève.Avec le soutien de la Fondation du Collège de France et de son grand mécène LVMH.RésuméA landmark work, Pierre Boulez's Répons (1980-82) was written to showcase the technological potential of IRCAM, the Parisian Institute for Research and Coordination in Acoustics/Music that Boulez founded in 1977. This piece, like many others, was considered a work-in-progress at the time of the composer's death in 2016. Existing associated scholarship for the most part builds on Boulez's commentary, which encompasses the five chords that generate the first two sections of the work and the concept of a spiral. On the aesthetic level, the spiral clearly illustrates the idea of a constantly evolving, unfinished work (DiPietro 2000), but Boulez's explanation of how it applies to the musical materials is somewhat vague "Répons is a set of variations in which the material is arranged is such a way that it revolves around itself" (Derrien 1988). In this paper, I will show how the model of a spiral is essential to the conception of this piece in two additional ways, one at a technical, pitch generation level, the other a larger formal level. In this way, I will elucidate interesting aspects of the harmonic structure of the piece, its overall form, and their relationship to Boulez's broader aesthetic outlook.The third version of Répons (1984) consists of an introduction, eight sections and a coda. An early version of the piece (1981) ended after the fourth section. My paper will comment on the evolving quality of Boulez's works by examining the relationship between section four and the immediately ensuing section—added in the following version (1982) (Jameux, 1989). The material for both sections is based on a chord that presents the SACHER hexagram in a precise registral disposition. Common to many of Boulez's later works, the use of this hexagram constitutes an homage to Boulez's benefactor, Paul Sacher. Although several sources note the importance of the hexagram for this piece, none explain its precise function. Boulez uses this chord as a basis for a fascinating technique (Example 1) that is related to, but distinct from techniques he used previously in his career, a spiral-like adaptation of a rotational array. The spiraling process creates precise registral invariances illustrated by the fixed boundary pitches and the arrows shown on the sketch. I will show how the array generates the instrumental material (discussed in Williams 1994, Tissier 2011) as well as the superimposed recorded material (the "wallpaper") for section four. Significantly, the material for the fifth section is based on a retrograde reworking of this material. This is the essence behind the formal concept of a spiral: a new, intensified cycling through materials that are related at a deep level. Finally, I will show how Boulez's application of this array creates a background pitch organization with a flexibility that successfully addresses the main challenge he sought to resolve in this piece: that of maintaining the vitality of live performance in a work that includes recorded materials (Boulez 1985). This was one of the most striking and influential aspects of this work.RéférencesBoulez, Pierre. 1985. "Pierre Boulez: Über Répons: ein Interview mit Josef Häusler." InTeilton. Schriftenreihe der Heinrich-Strobel-Stiftung des Südwestfunks. Ed. Josef Häusler. Kassel: Bärenreiter: 7-14.Boulez, Pierre. 2005. "The System and the Idea." In Pierre Boulez Music Lessons : The Collège de France Lectures. Ed. Jonathan Dunsby, Jonathan Goldman and Arnold Whittall. Chicago: University of Chicago Press. Originally published as "Le Système et l'idée." In InHarmoniques 1 (1986) : 62-104.Boulez, Pierre and Andrew Gerzso. 1988. "Computers in Music." Scientific American 258.4: 44-51.

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