Le Grand Témoin – Radio Notre Dame

Nathalie Heinich, sociologue au CNRS, membre de l’Observatoire des idéologies identitaires, auteur de «Le wokisme serait-il un totalitarisme ?» (Albin Michel) Aux Etats-Unis, le conflit est aigu entre les partisans du wokisme et ceux qui y résistent, comme le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, étoile montante de la droite dure américaine qui s’est lancé dans une offensive contre la culture « woke ». Il a mis fin en février au statut spécial dont bénéficiait Disney dans son État depuis les années 1960. La France découvre depuis quelque temps cette histoire de wokisme et certains journaux ont pu noircir des pages entières sur le sujet, comme s’il était question de jouer les lanceurs d’alerte, et qu’un tsunami, celui de la culture de l’annulation, allait emporter le monde blanc et européen dans les oubliettes de l’histoire. Il y a une part d’exagération. Néanmoins, l’université, plus globalement, les structures d’influence sont perméables à cette nouvelle forme d’idéologie, une forme un peu informe, pourrions-nous dire, tant son logiciel récupère tous azimuts tout ce qui ressemble à de la discrimination.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Florence Bergeaud-Blackler, anthropologue, chargée de recherche au CNRS, et au groupe Sociétés, religions, laïcité à l’Ecole pratique des hautes études. Auteur de : «Le frérisme et ses réseaux – l’enquête» (Odile Jacob) Elle est menacée de mort et estime n’avoir rien à perdre. Néanmoins, Florence Bergeaud-Blackler s’est dite rassurée après sa rencontre au ministère de l’Intérieur avec Gérald Darmanin. L’anthropologue, chercheuse au CNRS, est sous protection policière depuis que la polémique sur son livre consacré aux Frères musulmans l’a exposée médiatiquement, au point que la conférence qu’elle devait donner en Sorbonne le 12 mai avait été annulée et reportée au 2 juin, jeudi prochain. Dans son livre le Frérisme et ses réseaux, l’universitaire explore le projet de “société islamique mondiale” promue par les Frères musulmans dans un contexte européen et selon des méthodes pacifiques jugées plus efficaces que le terrorisme.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Avec Guillaume Cuchet, historien des religions, professeur d’histoire contemporaine à l’université Paris-I-Sorbonnel. Auteur de Comment notre monde a cessé d’être chrétien (Seuil) Bien que l’Eglise dise annoncer une Bonne Nouvelle, la réalité est là aujourd’hui, du moins en France : le catholicisme risque de ne plus rester longtemps la première religion du pays, selon l’historien des religions Guillaume Cuchet, professeur à la Sorbonne, qui se fonde sur l’enquête Trajectoires Et Origines (TEO) rendue publique le mois dernier. Il est assez singulier que les statistiques publiques s’intéressent au phénomène religieux, lequel, en vertu de la laïcité, est le plus souvent renvoyé dans l’espace privé. C’est la seconde enquête de ce type réalisée conjointement par l’Insee et l’Ined, la première TEO datant de 2008. En douze ans, le déclin du catholicisme s’est fortement accéléré, passant de 43 à 25 %, soit une quasi-division par deux. Les protestants évangéliques sont passés de 2,5 à 9% et l’islam de 8 à 11 %. Cet effacement sociologique rapide, s’il contredit les mobilisations catholiques de la Pentecôte, ne manque pas d’interroger. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

L’abbé Grosjean est cofondateur du Padreblog et des universités d’été Acteurs d’avenir et auteur de «Être prêt – repères spirituels» (Artège)Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Ecrivain, membre de l’Académie française, romancier, journaliste et diplomate. Daniel Rondeau est l’auteur de Beyrouth sentimental (Stock) Il y a des peuples qui pourraient être saisis “en flagrant délit de désespérance”, selon l’expression de Daniel Rondeau, parlant du Liban, pays avec lequel il entretient une passion ancienne. Sur le mode d’un reportage, l’écrivain-voyageur, académicien, raconte ce pays qui souffre mais ne plie pas. Les personnages dont il fait les portraits nous laisse entrevoir, au-delà du chaos, le visage souriant d’un Beyrouth sentimental, toujours debout malgré la corruption, la crise économique et une souveraineté en perpétuel recul.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Avec le Dr Jean Marie Gomas, médecin généraliste, gériatre, président du comité scientifique de la Société française de soins palliatifs (Sfap), ancien responsable d’une unité de soins palliatifs à Paris. Co-auteur de «Fin de vie, peut-on choisir sa mort ?» (Artège 2022, prix du salon du livre des AFC) Comment le projet de loi sur la fin de vie se prépare-t-il ? Et si on donnait la parole aux professionnels de santé, à ceux qui réfléchissent et qui savent comment cette question peut être le mieux appréhendée dans une société civilisée et protectrice, laquelle ne doit pas s’accommoder de toutes les revendications qui prétendent émanciper l’homme pour mieux l’asservir ? Le Dr Jean-Marie Gomas est une autorité, enseignant à l’université, médecin généraliste, gériatre, ancien président du comité scientifique de la Société française de soins palliatifs (Sfap). Il a accompagné des milliers de personnes atteintes de maladies graves comme la SLA dite maladie de Charcot. Il alerte l’opinion sur les dérives gravissimes qui se produisent au Québec, en Hollande ou en Belgique, estimant qu’aucune loi ne pourra encadrer l’euthanasie. Promouvoir la liberté et l’autonomie, les pousser à l’extrême et ne leur opposer aucune limite, est une manière d’enterrer la solidarité et fait le lit d’une société violente et régressive. Observons aussi qu’il y a un déséquilibre médiatique entre les partisans d’une évolution de la loi et ceux qui, prudents, en perçoivent toutes les conséquences.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Pierre Rigoulot, historien, spécialiste du monde soviétique et auteur (avec Florence Grandsenne) de « Quand Poutine se prend pour Staline » (Ed. Buchet Chastel) L’armée ukrainienne affirme mener des contre-attaques dans la ville dévastée de Bakhmout, dont le président Volodymyr Zelensky a démenti la capture revendiquée par la Russie. Le chef du groupe paramilitaire russe Wagner Evguéni Prigojine, dont les hommes sont en première ligne dans les combats, puis le ministère russe de la Défense avaient pourtant assuré samedi avoir « totalement libéré » Bakhmout, ville minière de l’est de l’Ukraine et épicentre de la bataille la plus longue et la plus meurtrière de la guerre débutée en février 2022. Une guerre dont il est toujours intéressant de sonder les causes et les discours qui la nourrissent. Celui de Vladimir Poutine n’a de cesse d’intriguer, le mot est faible, des spécialistes de la Russie, en particulier du monde soviétique – qui voient trop de parenté entre l’URSS et le régime actuel. Pierre Rigoulot s’est ainsi employé à décrypter les discours du chef du Kremlin et de montrer que sa référence à la Grande guerre patriotique se nourrit elle-même d’un discours mythique sur ce que fut l’antinazisme affiché alors par Moscou.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Charles Onana, docteur en sciences politiques, spécialiste de l’Afrique des grands lacs et des conflits armés, auteur de «Holocauste en Afrique – L’omerta de la communauté internationale» (L’Artilleur) Mais que se passe-t-il dans l’est de la République démocratique du Congo ? Encore récemment, Médecins sans frontières (MSF) alertait sur des viols de masse perpétrés par des hommes armés : il y a ”48 nouvelles victimes de violences sexuelles par jour”, selon l’ONG. L’effroyable situation des quelque 600.000 réfugiés du Nord-Kivu n’a d’égale que le silence dont l’entourent les media internationaux, alors que la guerre y a fait, selon des certaines sources, 10 millions de morts depuis 30 ans. Un silence que certains attribuent à l’influence que Paul Kagame exerce sur une partie des journalistes. Aidé par les Etats-Unis, le chef de l’Etat rwandais a non seulement conquis le Rwanda en 1994 mais a par la suite mis la main sur les richesses minières de l’est de la RDC dont le très convoité coltan. Et la France n’a pas beaucoup protesté contre la stratégie prédatrice dont profitent les grandes sociétés anglo-saxonnes, alors que notre pays n’a pas d’intérêts vitaux à défendre, selon Charles Onana.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Père Paul Valadier, jésuite, docteur en philosophie et en théologie. Auteur de «Bienheureux sommes-nous d’être minoritaires – Du catholicisme en France» (Mame) Cela a beau être l’Ascension, statistiquement en Europe, pour le christianisme, c’est une chute, et particulièrement en France. Cela fait longtemps que l’Eglise essaie de se consoler en esquivant le poids du nombre, en vantant le petit troupeau et on sait qu’au départ, ils étaient douze. Mais enfin quand même : être minoritaire, ce n’est pas rien. Bien qu’il n’y ait pas que des inconvénients à cette situation, comme l’observe le père Paul Valadier, figure de renom des jésuites en France, jésuite, docteur en philosophie et en théologie.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Michel Zink, membre de l’Institut, écrivain, médiéviste, philologue et professeur de littérature française. Auteur de Parler aux simples gens – un art médiéval (Cerf)Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.