Les Couilles sur la table

Depuis les années 2000, les brouteurs ont fleuri par milliers pour commettre des arnaques sentimentales en ligne, mêlant récits romantiques, manipulation collective et réseaux de complices. Aujourd’hui, leurs méthodes se perfectionnent, leurs scripts circulent, et certaines victimes se retrouvent entraînées dans un cycle infernal, tiraillées entre réalité et fantasme amoureux, jusqu’à devenir des mules financières. Qui sont ces hommes qui se forment à l’arnaque comme à un métier ? Quelles motivations nourrissent leurs pratiques ? Comment leurs victimes finissent-elles par s’enfermer dans le déni, et que faire pour les aider à en sortir ?Pour en parler, Tal Madesta retrouve ses invité·es : Valentina Péri, anthropologue et autrice du « Brouteur galant : manuel de l’arnaqueur sentimental » (Éditions UV, 2024), et Alexandre Kauffmann, journaliste et auteur de « La captive » (Goutte d’Or, 2025). Dans le second volet de cet entretien, ils et elle décortiquent l’écosystème des brouteurs, ces hommes qui se vivent comme des travailleurs offrant un “service de compagnie” à des femmes et des hommes qu’ils considèrent… comme des client·es.RÉFÉRENCES CITÉES DANS L’ÉMISSION Retrouvez toutes les références citées dans l’épisode à la page : https://www.binge.audio/podcast/les-couilles-sur-la-table/les-escrocs-de-lamourCRÉDITSLes Couilles sur la table est un podcast créé par Victoire Tuaillon produit par Binge Audio. Cet entretien a été préparé, mené et monté par Tal Madesta et enregistré le 27 novembre 2025 au studio Virginie Despentes de Binge Audio (Paris, 19e). Prise de son, réalisation et mixage : Paul Bertiaux et Jude Rigaud. Supervision éditoriale et de production : Naomi Titti. Production et édition : Marie Foulon. Communication : Lise Niederkorn. Rédacteur en chef : Thomas Rozec. Direction de production : Albane Fily. Responsable administrative et financière : Adrienne Marino. Musique originale : Théo Boulenger. Identité graphique : Marion Lavedeau (Upian). Composition identité sonore : Jean-Benoît Dunckel. Voix identité sonore : Bonnie El Bokeili. Direction des programmes : Joël Ronez.Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Dans ce dialogue captivant, Valentina Péri, anthropologue spécialisée dans les arnaques sentimentales, et Alexandre Kauffmann, journaliste et romancier, explorent les mécanismes sournois des brouteurs. Ils examinent comment ces escrocs exploitent les vulnérabilités affectives, notamment chez les femmes de plus de 50 ans. Le duo analyse des scénarios types et la théâtralisation de faux profils, tout en dévoilant les techniques d'emprise utilisées pour soutirer des fonds aux victimes. Une immersion troublante dans l'amour illusoire.

Leïla Mignano, journaliste d'investigation, et Mathilde Darley, sociologue spécialisée sur la police, mettent en lumière les violences policières, notamment les violences sexuelles. Elles explorent comment la culture de la virilité influence la répression, ainsi que les biais discriminatoires présents dans les contrôles d'identité. Leïla évoque des cas de victimes et les obstacles au dépôt de plainte, tandis que Mathilde discute des formations policières et des alternatives à la répression. Ensemble, elles appellent à une réelle justice et à la reconnaissance des victimes.

Leïla Minano, journaliste d'investigation et co-fondatrice du collectif Youpress, et Mathilde Darley, sociologue spécialisée dans la police, discutent des violences policières et de la culture virile au sein des commissariats. Elles décryptent comment la camaraderie masculine favorise des comportements violents et l'impunité. Minano évoque des victimes ciblées et les méthodes de prédation des policiers, tandis que Darley aborde la féminisation de la police et ses impacts. Ensemble, elles explorent les conséquences tragiques des dysfonctionnements systémiques.

Nelly Quemener est professeure en sciences de l'information et de la communication, et autrice de *Le Pouvoir de l'humour*. Elle s'entretient avec Sophie-Marie Larrouy, humoriste et créatrice du podcast *À bientôt de te revoir*. Elles analysent comment l'humour a longtemps été dominé par les hommes, tout en explorant l'impact de l'émergence du stand-up qui redéfinit cette dynamique. Elles parlent des stéréotypes de genre dans la comédie et de l'importance de la représentation des minorités, tout en abordant les défis contemporains du milieu comique.

Myriam Château, docteure en sociologie spécialisée dans la paternité, discute des évolutions des rôles paternels et remet en question l'idée des 'nouveaux pères'. Elle explore l'écart entre les attentes sociétales et les réalités pratiques des pères, soulignant les inégalités persistantes dans le partage des tâches. Myriam plaidoyer pour un congé paternité obligatoire et partage des anecdotes sur la façon dont les pères apprennent à s'occuper de leurs enfants, tout en questionnant les mythes de l'instinct maternel versus l'apprentissage.

Hélène Fisch, chercheuse en histoire et autrice de « Ce que le féminisme fait au cinéma », explore l'évolution des sex-symboles masculins tels que Timothée Chalamet et Harry Styles. Elle discute de la façon dont ces figures modernes remettent en question les codes traditionnels de virilité, en favorisant une esthétique queer et la vulnérabilité. Fisch aborde également les implications politiques de cette évolution et l'impact de la marchandisation sur l'image masculine contemporaine, tout en soulignant le rôle d'alliés comme Pedro Pascal.

Hélène Fisch, docteure agrégée d'histoire et spécialiste des représentations genrées au cinéma, explore les sex-symboles masculins. Elle analyse l'évolution historique de ces figures, des classiques comme Clark Gable aux modernes comme Brad Pitt. Hélène discute des normes sociales qui régissent la désirabilité masculine, en mettant en lumière la dominance des hommes blancs et cis. Elle aborde également le male gaze, l'érotisation des corps masculins et la façon dont le cinéma façonne ces icônes de virilité, tout en examinant les implications de ces représentations.

Édouard Louis, écrivain et essayiste engagé, partage sa vision audacieuse sur la littérature et la violence sociale. Il questionne l'hégémonie des récits privilégiés et appelle à une littérature qui confronte le réel. Louis défend l'émotion comme moyen de représenter les injustices et critique la dévalorisation de l'autobiographie. En s'inspirant de l'esthétique politique de Godard, il propose d'utiliser des dispositifs militantes pour renouveler le récit littéraire. Un plaidoyer puissant pour un art véritablement révolutionnaire.

Édouard Louis, écrivain et transfuge de classe, partage sa trajectoire fascinante vers la bourgeoisie culturelle. Il aborde son coming-out et la quête d'appartenance à travers son désir pour les hommes. Son témoignage éclaire sur les privilèges de l'intimité et le dégoût pour la superficialité bourgeoise. Louis évoque l'importance des communautés gays qui lui ont offert refuge et soutien face aux inégalités sociales. Il explore aussi le rôle des transfuges de classe comme témoins critiques de la violence sociale.