

Le Nouvel Esprit Public
Philippe Meyer
Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr
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Apr 25, 2021 • 1h 6min
La gauche et la perspective d’une union pour la présidentielle / Ukraine : Poutine au défi / n°190 / 25 avril 2021
LA GAUCHE ET LA PERSPECTIVE D’UNE UNION POUR LA PRÉSIDENTIELLE A l'initiative de l'eurodéputé Europe Ecologie Les Verts, Yannick Jadot, les forces de gauche et écologistes se sont retrouvées le 17 avril à Paris « in vivo », pour discuter de 2022. Socialistes, écologistes, communistes, insoumis ... les principales formations ont été représentées ainsi que des partis de taille plus modeste. Lors de cette réunion, trois points d'accord ont pu être dégagés : un pacte de « non-agression » pour mettre fin aux batailles entre les différentes familles de gauche, l'ouverture de débats publics autour des programmes, et la mobilisation collective autour de sujets fédérateurs comme le climat, la lutte contre la réforme de l'assurance chômage, ou contre la réforme des retraites. Il a également été convenu que cette réunion serait la première d'une longue série.La prochaine devrait se tenir fin mai et la plupart des formations présentes ont souhaité que la question d'une plateforme programmatique commune et « un contrat de gouvernement » soit réglée cet automne. Le premier secrétaire du parti socialiste, Olivier Faure a annoncé que le plus dur était fait, assurant quesocialistes, écologistes, radicaux et le mouvement Génération·s avaient pris l’engagement, d’ici un an de désigner un candidat commun pour la présidentielle. Le député de la France insoumise, Éric Coquerel a aussitôt corrigé cette annonce : « Ce n'est pas ce qui sort en commun de cette réunion, et beaucoup des présents, notamment du pôle écologiste, ont refusé de s'enfermer avec le Parti socialiste pour une candidature de centre gauche. » En effet, entre le chef de La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon candidat aux présidentielles depuis novembre dernier, le secrétaire national du parti communiste Fabien Roussel qui s'est lui aussi lancé, tandis qu’Anne Hidalgo y réfléchi sérieusement et ceux des Verts qui prévoient des primaires fin septembre, une candidature unique de la gauche semble compromise. Pour l'heure, dans les enquêtes d'opinion, le chef de La France insoumise devance ses rivaux Yannick Jadot et Anne Hidalgo avec 9 à 13 % des intentions de vote. Un sondage Odoxa Backbone Consulting réalisé pour Le Figaro et Franceinfo révèle que 82 % des Français considèrent que la situation de la gauche est « mauvaise ». Même les Français se positionnant à gauche ne sont pas plus positifs, puisque 78 % d'entre eux jugent « mauvaise » la situation de leur famille idéologique. Quand on observe les courbes du positionnement politique des Français, le recul de la gauche dans l’opinion publique est flagrant : seuls 13% se disaient de gauche en juillet 2020, contre 23% en mars 2017. La désaffection est têtue et s'observe aussi dans les dernières enquêtes d'opinion pour la présidentielle de 2022. Tous rassemblés derrière un candidat unique, la gauche ferait entre 13 et 15%. Partant divisés, les candidats de gauche ne pèsent additionnés ensemble que 27%. Contre 44% en 2012. Actuellement, 81 % des sympathisants de gauche souhaiteraient que les partis de gauche et les écologistes présentent un candidat commun pour l'élection présidentielle de 2022. L'union est souhaitée par 80 % des Insoumis, 72 % des socialistes, et 87 % des sympathisants écologistes.***UKRAINE : POUTINE AU DÉFI Après plusieurs semaines de tension, jugeant ses exercices terminés, la Russie a annoncé qu’elle amorçait le 23 avril le retrait de ses troupes massées près de l’Ukraine et en Crimée annexée. Jamais depuis l'annexion de la Crimée et la guerre dans le Donbass, à l’est de l’Ukraine, en 2014, la Russie n'avait massé autant de forces militaires à la frontière ukrainienne : plus de 100.000 hommes le long des lignes, des milliers de tanks, une centaine de missiles balistiques Iskander et des renforts en Transnistrie et en Crimée. Le 13 avril, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, avait donné corps aux inquiétudes de Kiev et des Occidentaux en confirmant l'ampleur des déplacements de troupes aux frontières ukrainiennes : « En trois semaines, deux armées et trois divisions de troupes aéroportées ont été transférées avec succès aux frontières ouest de la Russie pour des exercices », avait indiqué SergueïChoïgou, invoquant comme justification les « activités militaires menaçantes » de l'OTAN. Le même jour, le secrétaire américain à la défense, Lloyd Austin, annonçait l'envoi de 500 militaires supplémentaires en Allemagne. Depuis sept ans, le conflit dans le Donbass a fait plus de 13.000 morts. La Russie est considérée comme le parrain des séparatistes au Donbass à qui elle livre troupes, armes et financement ce qu'elle nie, qualifiant le conflit de « guerre civile ». Depuis, pas moins de 30 cessez-le-feu se sont succédé. Le dernier, instauré le 27 juillet 2020, a tenu le plus longtemps. Reçu le 16 avril à Paris, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, 43 ans, élu en mai 2019, a estimé que son pays confronté aux agressions de la Russie « ne peut pas rester indéfiniment dans la salle d'attente de l'UE et de l'Otan ». Les dirigeants allemand, français et ukrainien ont partagé le même jour« leurs préoccupations quant à l'augmentation des troupes russes à la frontière avec l'Ukraine ainsi qu'en Crimée illégalement annexée », et appelé à un retrait de « ces renforts de troupes afin de parvenir à une désescalade ». Déjà, le 14 avril, Angela Merkel et Joe Biden avaient demandé de concert à la Russie de réduire sa présence militaire à la frontière ukrainienne. Joe Biden avait fait part de son « soutien inébranlable à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de l'Ukraine » et mis Moscou en garde en menaçant de déployer des destroyers de l'US Navy en mer Noire. Toutefois, en Ukraine la pression ne vient pas seulement de l'extérieur. Sept ans après la révolution de Maïdan, porteuse de tant d'espoirs de libertés politiques et économiques, Kiev se débat dans la crise. Le Produit intérieur brutdécroit, les réformes sont en panne, le confinement lié au Covid-19 est dévastateur pour les populations les plus pauvres, la popularité du président se retrouve en berne. Quant à la société, elle demeure encore divisée entre l'Est, dont une partie penche toujours vers Moscou et l'Ouest, qui regarde vers l'Europe et l'Occident. En attendant, l'Ukraine se rapproche de la Turquie. À Ankara, la semaine dernière, Zelenski et Erdogan ont renforcé la coopération militaire entre leurs deux pays. En réaction, Moscou a interrompu ses lignes aériennes avec Ankara.
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Apr 21, 2021 • 35min
Bada # 81 : Si c’est pour la Culture, on a déjà donné (18) ... Avec Vincent Poymiro et David Elkaïm (2/2) / 21 avril 2021
Avec David Elkaïm et Vincent Poymiro, principaux scénaristes de la série d’Arte « En Thérapie ». Le succès en boule de neige de cette succession de 35 huis-clos en pleine période de restriction des possibilités de circuler et d’avoir une vie sociale donne la mesure de la densité que lui confèrent sa réalisation, son interprétation, son scénario et ses dialogues. Impressionné, comme près de 3 millions de téléspectateurs, par cette série inspirée d’un original israélien ("Be Tipul"), j’ai voulu faire la connaissance de ce duo de scénaristes seniors, connaître leur formation, leurs influences, leurs rencontres, leur première complicité au lycée Montaigne de Bordeaux et leur incessante collaboration depuis : c’est la 1ère partie de notre bada, mis en ligne le 14 avril. Le 21 avril, nous mettrons en ligne la seconde partie consacrée à « En Thérapie », à leurs méthodes de travail et d’écriture, aux distances prises avec la série matrice, Be Tipoul et avec son avatar étasunien (In Therapy), à leurs rapports avec les comédiens, à leur méthode d’écriture à quatre mains, aux difficultés propres à tel ou tel épisode ou à tel ou tel des 7 personnages principaux.
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Apr 18, 2021 • 1h 3min
Thématique : avec Thierry Breton, Commissaire européen / n°189 / 18 avril 2021
Merci de nous avoir rejoints pour cette troisième et dernière thématique de printemps pour laquelle avec Jean-Louis bourlanges, David Djaïz et Nicole Gnesotto, nous recevons Thierry Breton. Vous avez été entrepreneur, et vous avez notamment réussi un redressement spectaculaire de Thomson, vous avez été ministre de l’économie et des finances, et vous avez axé votre politique sur la modernisation de l’économie, sur la réduction de la dette et sur la valorisation du patrimoine immatériel. Depuis novembre 2019 vous êtes commissaire européen chargé de la politique industrielle, du marché intérieur, du numérique, de la défense et de l'espace. Au cours des douze derniers mois, c’est l’industrie pharmaceutique qui a occupé le devant de la scène. Si les laboratoires ont réussi à développer très rapidement des vaccins, l’outil industriel n’a pas suivi. « La science a dépassé l'industrie » a déclaré la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, devant le Parlement européen, le 10 février dernier. Autre souci : en juin 2020, pour garantir l’approvisionnement et faciliter le déploiement des vaccins, la Commission et les États membres ont adopté une approche européenne commune. 2,3 milliards de doses de vaccins ont été commandées à six fournisseurs différents (Pfizer-BioNtech, Moderna, AstraZeneca, Curevac, Janssen, Sanofi). Pour le moment, quatre d’entre eux ont obtenu l’autorisation de mise sur le marché, délivrée par l’Agence européenne des médicaments. Confrontés début 2021 à une troisième vague épidémique aggravée par des variants plus contagieux et plus mortels, et à des retards de livraison des vaccins commandés par l’UE, certains Etats membres ont rompu les rangs et se sont tournés vers Moscou. La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré le 19 mars : « En ce qui concerne le vaccin russe, je suis d'avis que tout vaccin autorisé par l'Agence européenne du médicament devrait être utilisé dans l’UE ». Mais « si celle-ci n'intervenait pas alors l'Allemagne devrait agir pour elle-même et c'est ce que nous ferions ». Le Premier ministre italien, Mario Draghi, a tenu un discours semblable alors que la péninsule pourrait produire le vaccin russe dès juillet. Dans ce contexte de pandémie, Bruxelles a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour 2021passées de 4,2% à 3,8%, En 2020, son économie s'était contractée de 6,8%. En outre, neuf mois après son adoption, seuls 16 des 27 pays membres de l’Union ont ratifié le plan de relance européen. Avec la Turquie, non plus, les 27 ne sont pas à l'unisson et le récent pataquès protocolaire surnommé sofagate n’a pas montré une parfaite harmonie entre la Présidente de la Commission et celui du Conseil alors qu’ils venaient discuter avec le président Erdogan de l'accord entre son pays et l’Union, de la question de l'union douanière et des visas, ou encore de cette conférence sur la Méditerranée orientale tant voulue le chef de l’État turc. Dans le ciel, plus précisément dans l’espace, l’Europe fait preuve de davantage d’unité. Elle pilote trois programmes : Govsatcom doit permettre les communications gouvernementales par satellite dès 2020 et garantir la sécurité des services de communication aux organisations et aux opérateurs jugés stratégiques pour l'UE. Galileo, système de positionnement par satellites (radionavigation) Copernicus, système d'observation de la terre très important pour l'étude du changement climatique et dont on a pu écrire qu’il « confère à l'Europe un réel pouvoir de persuasion dans les relations internationales, comme en témoigne la couverture des incendies qui ont ravagé la Sibérie et l'Amazonie au cours de l'été 2019 ». En réunissant l’industrie de défense et l’industrie spatiale dans une même Direction Générale, l’Union européenne a d’ailleurs pris acte de la dimension stratégique du secteur spatial.
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Apr 14, 2021 • 24min
Bada # 80 : Si c’est pour la Culture, on a déjà donné (17) ... avec David Elkaïm et Vincent Poymiro (1/2) / 14 avril 2021
Avec David Elkaïm et Vincent Poymiro, principaux scénaristes de la série d’Arte « En Thérapie ». Le succès en boule de neige de cette succession de 35 huis-clos en pleine période de restriction des possibilités de circuler et d’avoir une vie sociale donne la mesure de la densité que lui confèrent sa réalisation, son interprétation, son scénario et ses dialogues. Impressionné, comme près de 3 millions de téléspectateurs, par cette série inspirée d’un original israélien ("Be Tipul"), j’ai voulu faire la connaissance de ce duo de scénaristes seniors, connaître leur formation, leurs influences, leurs rencontres, leur première complicité au lycée Montaigne de Bordeaux et leur incessante collaboration depuis : c’est la 1ère partie de notre bada, mis en ligne le 14 avril. Le 21 avril, nous mettrons en ligne la seconde partie consacrée à « En Thérapie », à leurs méthodes de travail et d’écriture, aux distances prises avec la série matrice, Be Tipoul et avec son avatar étasunien (In Therapy), à leurs rapports avec les comédiens, à leur méthode d’écriture à quatre mains, aux difficultés propres à tel ou tel épisode ou à tel ou tel des 7 personnages principaux.
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Apr 11, 2021 • 1h 4min
Thématique : avec Caroline Fourest, autour de Génération offensée (éditions Grasset) / n°188 (11 avril 2021)
Caroline Fourest, Génération offensée - De la police de la culture à la police de la penséeCaroline Fourest, vous êtes journaliste, essayiste et éditorialiste à Marianne. Depuis de nombreuses années, vous militez en faveur de l'égalité et de la liberté, contre le racisme, le sexisme et l'homophobie. Vous êtes rédactrice en chef de la revue ProChoix que vous avez cofondée en 1997 et qui a pour objet « la défense des liberté individuelles contre toute idéologie dogmatique, liberticide, essentialiste, raciste ou intégriste ». En 2018, après de nombreux documentaires, vous avez réalisé votre premier film de fiction intitulé Soeurs d'Armes.En février 2020, vous avez publié chez Grasset « Génération offensée : de la police de la culture à la police de la pensée ». Vous y alertez contre la montée en France d'une gauche moraliste identitaire déjà très répandue aux Etats-Unis. Sa vision confuse de l'anti-racisme la pousse non pas à réclamer l'éradication des préjugés mais un traitement particulier au nom de l'identité. Reprenant à l'extrême droite les thématiques identitaires, elle la fait se placer en défenseure de la mémoire et de la liberté d'expression. Loin de contester les catégories ethnicisantes de la droite suprémaciste, la gauche identitaire s'y enferme. Au lieu de rechercher la mixité et le métissage, elle fractionne nos vies et nos débats entre « racisés » et « non-racisés », monte les identités les unes contre les autres jusqu'à mettre les minorités en compétition.Vous dites qu'il ne faut pas laisser la critique de cette gauche identitaire à la droite conservatrice mais que seul un antiracisme sincère est à-même de lutter contre ses contradictions. Vous vous revendiquez ainsi d'un antiracisme universaliste et d'une approche par le « droit à l'indifférence », qui permet selon vous d'éviter l'essentialisation des identités et à chacun de s'autodéterminer.Dans cet esprit, vous niez le bien-fondé des usages de plus en plus abusifs du concept d'appropriation culturelle et rappelez que la culture, autant que la politique, ne saurait être quelque chose d'exclusif. C'est au contraire le mélange, la source même de la créativité, qui permet de composer un monde commun.Lieu de liberté, vous dites qu'internet est aussi celui de tous les procès, et dénoncez les tentatives d'intimidations de cette gauche identitaire dans le cadre de phénomènes de meutes 2.0 sur les réseaux sociaux. Surtout, vous alertez contre la démarche de plus en plus victimaire de la jeunesse hyper-sensible d'une société qui ne flatte plus le courage ou l'honneur mais le statut de victime et dont l'université n'éduque plus à l'esprit critique. Cette jeunesse se veut « woke » et éveillée à l'injustice, mais les réseaux sociaux la poussent à décontextualiser ses luttes.
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Apr 4, 2021 • 1h 2min
Thématique : avec Pierre Veltz autour de l’économie désirable (éditions du Seuil) / n°187 / 4 avril 2021
PIERRE VELTZ L'ÉCONOMIE DÉSIRABLE Éditions du Seuil Pierre Veltz, vous êtes diplômé de l’école Polytechnique et ingénieur du Corps des Ponts. Président de l’établissement public Paris-Saclay de 2010 à 2015, vous êtes également sociologue et urbaniste. Vous avez été l'auteur en 2008 de La Grande transition, et en 2017 vous avez publié au Seuil un livre intitulé La Société hyper-industrielle dont votre nouvel écrit, L'Économie désirable – sortir du monde thermo-fossile, constitue le prolongement.Après avoir constaté la nécessité de changer en profondeur nos organisations économiques et nos façons de vivre, vous pointez du doigt le hiatus des théories de la décroissance mis en lumière par la crise du Covid-19 : la mise à l'arrêt de nos économies entraîne des dommages gigantesques payés principalement par les plus fragiles. Sans attendre l'avènement chimérique d'un gouvernement mondial, vous écrivez qu'il est urgent d'élaborer des perspectives qui ne passent pas par l'accroissement des inégalités, du chômage et de la précarité de masse.D'abord, vous pointez du doigt la dimension industrielle de la transition et la nécessité d'établir une nouvelle grammaire productive. Vous montrez néanmoins son insuffisance et la nécessité d'une évolution de la demande vers plus de sobriété.Ensuite, vous décrivez le passage d'une économie des choses vers une économie des usages et des expériences, dans laquelle le numérique joue un rôle essentiel. L'économie de demain sera selon vous humano-centrée, compensant les pertes d'emplois des secteurs thermo-fossiles par l'extension des capacités des individus et de la réinvention de nos espaces de vie partagés. Les secteurs de la santé, de l'éducation, de la culture, du divertissement, de la sécurité, de la mobilité et de l'habitat, doivent selon vous être reconnus comme des moteurs essentiels de la création de valeur.Si cette économie doit nécessairement prendre un tournant local, vous mettez en garde contre le localisme et rappelez que la valorisation unilatérale du proche peut devenir problématique lorsqu'elle crée des illusions d'autosuffisance et qu'elle ignore les interdépendances et les solidarités interterritoriales fondatrices de notre contrat social. Vous passez enfin en revue les différentes voies macrosociales du changement, à savoir la fiscalité, la finance, et la technologie vertes. Selon vous, ni les marchés financiers, ni le darwinisme de la technologie, ni la multiplication des projets verts à l'échelle des villes ne sont aujourd'hui capables d'embarquer nos économies dans un véritable changement de modèle. Sans rétablir un lien anachronique entre puissance étatique et centralisation hiérarchique, vous en appelez au retour de l'État qui, plus que simple garant du marché, doit fixer des perspectives stratégiques cohérentes, mettre en place de grandes infrastructures physiques et normatives, investir et veiller à l'accompagnement social des mutations. Comment assurer la soutenabilité écologique du développement de l’économie hyper-industrielle ?
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Mar 31, 2021 • 60min
« Le cinéma et la Der des ders » / Republication d’une émission avec Bertrand Tavernier (31 mars 2021)
Bertrand Tavernier a apporté au Nouvel Esprit public son amitié et son soutien. Sa fascination désolée pour la guerre de 14-18 a guidé deux de ses films majeurs. Sa connaissance du cinéma, des cinémas, lui donnait toute la compétence et toute l’autorité nécessaires pour nous éclairer sur les représentations cinématographiques de ce conflit dévastateur.En remerciement et en hommage, nous mettons en tête de ligne la conversation enregistrée avec lui à l’occasion de la dernière année du centenaire de la prétendue « der des ders ».« C’est la dernière fois que je vous importune avec mes chiffres terribles. Mais par comparaison avec le temps mis par les troupes alliées à descendre les Champs-Élysées lors du défilé de la Victoire (environ trois heures je crois), j’ai calculé que, dans les mêmes conditions de vitesse de marche et de formation réglementaire, le défilé des pauvres morts de cette inexpiable folie n’aurait pas duré moins de onze jours et onze nuits. Pardonnez-moi cette précision accablante. » Telles sont les dernières phrases, lues par Philipe Noiret, de la lettre d’un personnage fictif, le commandant Dellaplane, sorti des imaginations associées de Jean Cosmos et de Bertrand Tavernier pour les besoins de « La Vie et rien d’autre », l’un des films qui aura le plus contribué à la mémoire de la guerre dont nous venons de commémorer l’armistice. « Capitaine Conan », du même scénariste et du même réalisateur, redonne vie à ce « Corps expéditionnaire d’Orient », dont les soldats poursuivirent la guerre dans les Balkans bien après que les cloches avaient fait retentir l’heure de l’armistice. Le succès de ces deux films- que vient amplifier leur audience à chaque passage à la télévision ou sur le câble- est assurément dû à leurs auteurs et à leurs interprètes. Mais ce sont aussi des œuvres qui atteignent en nous quelque chose de profond et souvent d’informulé : le vertige devant l’ampleur de ce que cette guerre aura détruit et le besoin inlassable de savoir, de comprendre et de compatir. Dès les premières années de la guerre, le cinéma fut mis à contribution, tantôt pour répondre à ce besoin, tantôt pour promouvoir telle ou telle vision du conflit. Cent ans plus tard, la Der des ders continue d’inspirer les cinéastes, même s’ils l’abordent sous un angle inédit – celui de la place des femmes dans une société en guerre- comme Xavier Beauvois dans un film de 2017, « Les Gardiennes ».
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Mar 28, 2021 • 1h 5min
Pandémie : comment gérer un pari perdu ? / Israël : un puzzle électoral / n°186 (28 mars 2021)
PANDÉMIE : COMMENT GÉRER UN PARI PERDU ?Le 29 janvier, le président de la République s'est affranchi de la demande d'une grande partie du corps médical qui appelait à un reconfinement national. Le 1er mars, il a demandé aux Français de tenir encore « quatre à six semaines ». Puis les contaminations sont reparties à la hausse : Emmanuel Macron a pris acte de ce que le virus restait le « maître des horloges ». Le 18 mars le Premier ministre a annoncé le confinement de 16 départements, portés à 19 le 25 mars. Au mot de « confinement », l'Élysée préfère l’expression « mesures de freinage supplémentaires » et affirme avoir cherché « la proportionnalité et un juste équilibre », incluant « des choix forts », comme le maintien de l’ouverture des écoles. Le 25 mars, Emmanuel Macron a estimé avoir « eu raison de ne pas reconfiner la France » fin janvier. Malgré les avis des épidémiologistes, le télétravail n’est qu’un sujet d’exhortation. Les nouvelles mesures sont peu compréhensibles et prises en désordre : la liste des commerces fermés est passée de 110.000 à 90.000. Les attestations de déplacement qui semblaient issues d’un skectch de Pierre Dac ne sont plus exigibles que dans de rares situations, tandis qu’un nouveau slogan gouvernemental « dehors en citoyen, dedans avec les miens » moissonne les quolibets et les parodies. Cette « troisième voie » choisie par le gouvernement fait l’objet de nombreuses critiques. L'opposition parle d’« échec » de la stratégie sanitaire, de « retard » de la politique vaccinale, des « ratés » du pari européen consistant à grouper au niveau de Bruxelles les commandes de vaccins. En la matière le message est passablement brouillé : ainsi le 14 mars, Jean Castex a affirmé qu'« il faut avoir confiance dans le vaccin Astra Zeneca », avant que le président de la République ne décide, vingt-quatre heures après, de suspendre ledit vaccin, tandis que trois jours plus tard l'Agence européenne du médicament donnait son feu vert à la reprise de la campagne. L'augmentation des livraisons attendues des vaccins Pfizer-BioNTech, Moderna et l'arrivée, mi-avril, du vaccin Janssen, de Johnson & Johnson pourraient, selon l’éxécutif compenser les défaillances d’Astra Zeneca. Dans un rapport du 11 mars, les membres du comité scientifique ont toutefois estimé que quand bien même la vaccination se maintiendrait à un rythme soutenu, elle serait « sans doute insuffisant[e] pour éviter une augmentation importante des hospitalisations » face à la menace que font peser les nouveaux variants. Selon un sondage Elabe, publié le 24 mars, les mesures prises par le gouvernement sont jugées « pas cohérentes » (74%) et « pas efficaces pour lutter contre l’épidémie » (73%). Et contrairement au chef de l’Etat, six Français sur dix pensent que l’exécutif a eu tort de ne pas reconfiner le pays fin janvier.***ISRAËL : UN PUZZLE ELECTORALPour la quatrième fois depuis avril 2019, les Israéliens se sont rendus aux urnes, le 23 mars, afin de tenter de dégager une nouvelle fois une majorité au Parlement israélien, la Knesset. La participation de 67,2 %, est la plus faible depuis le retour de Netanyahou au pouvoir, en 2009. Son parti, le Likoud perd 6,sièges et n’en obtient que 30, en en dépit d’une campagne de vaccination réussie (60% de la population a été vaccinée, un record mondial). Le parti séfarade ultra-orthodoxe Shas conserve ses 9 sièges. Le parti radical Yamina, qui veut dire « A droite » en hébreu, est crédité de 7 sièges. Son chef, Naftali Bennett, ancien ministre de la Défense du cabinet de Nétanyahou, promoteur d'un Grand Israël de la Méditerranée au Jourdain, n'a pas dit clairement s'il soutiedrait un gouvernement anti ou pro-Netanyahou, personnalité dont il partage l'idéologie mais critique la gestion. Le Parti national religieux de Bezatel Smotrich absent de la précédente assemblée a obtenu 6 sièges. Alors que le parti laïc et centriste Yesh Atid (« Il y a un futur ») de YaïrLapid, se place comme le deuxième parti de l’assemblée avec 17 sièges, l’autre parti centriste, le parti « Bleu-Blanc » de Benny Gantz, avec qui Netanyahou était arrivé au coude-à-coude lors des trois derniers scrutins, est crédité de seulement 8 sièges. Annoncés sur le déclin, les petits partis de centre gauche ou de gauche ont connu un sursaut : les sociaux-démocrates du Parti travailliste ont 7 sièges et les partisans du camp de la paix du Meretz progressent avec 6 sièges. Toutes les hypoth èses sont formulées quant aux 10 députés arabes, même si jusqu'ici aucune formation arabe n'a jamais fait partie d'un gouvernement israélien. Le parti Raam, proche des Frères musulmans a obtenu 4 députés, la liste arabe unifiée 6. La communauté arabe d'Israël représente 20 % de la population. La question palestinienne a été absente de la campagne électorale. L’instabilité politique est due au système électoral israélien : le scrutin proportionnel de liste, avec un seuil d'éligibilité à seulement 3,25 %, qui provoque un émiettement du paysage politique. Pour obtenir un siège, il suffit de rassembler 50 000 votes. La prime revient donc à celui qui sera parvenu à nouer des coalitions avec des formations moyennes, voire des micro-mouvements, même si celles-ci ne durent pas plus d'une mandature. Depuis la création de l’État d’Israël, en 1948, aucun parti n’a jamais remporté la majorité absolue, soit 61 sièges des 120 que compte la Knesset. Accusé dans trois affaires de corruption présumée, Benyamin Netanyahouse retrouvera devant les juges le 5 avril prochain.
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Mar 24, 2021 • 26min
Bada # 79 : Si c’est pour la Culture, on a déjà donné (16) ... avec Charles Legargasson / 24 mars 2021
SI C’EST POUR LA CULTURE, ON A DÉJÀ DONNÉ…(16) Avec Charles Legargasson, ancien attaché culturel au Gabon. Des spectacles de la Comédie-Française précédés d’un éclairage du metteur en scène sur ses intentions en diffusion publique ou au lycée Blaise Pascal de Libreville, des rencontres de danse urbaine, du rap, des ateliers scientifiques, la prédominance désormais établie de Nollywood, le Bollywood nigérian, les microfictions à base d’histoires locales bricolées grâce aux smartphones et circulant grâce à la 4G, la présence de plus en plus sensible de la politique d’influence culturelle des Chinois à travers les centres Confucius…Charles Legargasson nous donne à voir ce qu’il a vu du paysage culturel d’un pays équatorial de 2 millions d’habitants et de près de 300 000km2 dont 42% de la population a moins de 15 ans.
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Mar 21, 2021 • 1h 4min
La responsabilité sociale et environnementale des entreprises après l’éviction du PDG de Danone / Élections chez les frugaux / n°185 (21 mars 2021)
LA RESPONSABILITÉ SOCIALE ET ENVIRONNEMENTALE DES ENTREPRISES APRÈS L’ÉVICTION DU PDG DE DANONEContesté par des administrateurs et des fonds activistes jugeant trop faible la rentabilité du groupe, le conseil d'administration de Danone a congédié le 14 mars son PDG Emmanuel Faber. Dans un communiqué, ce dernier s’est déclaré « convaincu de la nécessité d'allier un fort niveau de performance économique au respect du modèle unique d'entreprise à mission de Danone ». En juin 2020, Emmanuel Faber avait fait de Danone le premier groupe coté de taille mondiale à adopter le statut juridique d'entreprise à mission, c’est-à-dire portant un projet social et environnemental à côté de l'impératif économique de rentabilité. Cependant, face au recul de son cours de Bourse et à la chute des ventes d'eau en bouteille liée à la pandémie, l’amélioration de la compétitivité est redevenue la priorité de Danone et le 23 novembre, Emmanuel Faber a annoncé la suppression de 2.000 emplois. « Est-ce qu'une entreprise cotée en Bourse peut tenir des engagements sociétaux ? J'ai bien peur que non. », a commenté Hélène Deborde, secrétaire fédérale CFDT. En instituant le nouveau cadre juridique de société à mission, la loi Pacte de 2019 a offert au monde entrepreneurial la possibilité d'affirmer un rééquilibrage entre l'intérêt général et la performance économique. Depuis, la responsabilité sociale et environnementale est devenue le nouveau mantra de la gouvernance des entreprises. Déjà les deux tiers des entreprises du CAC 40 ont défini leur « raison d'être », c’est-à-dire la façon dont elles entendent jouer un rôle dans la société au-delà de leur seule activité économique. Dans le reste du SBF 120 (un indice boursier regroupant les sociétés du CAC 40 et 80 autres sociétés), seules 16% l’ont fait selon une étude de Russell Reynolds. Pour les directeurs de ressources humaines, la responsabilité sociale et environnementale passe avant le développement du télétravail dans les priorités pour 2021, selon une enquête de l’Association nationale des directeurs des ressources humaines réalisée fin septembre, auprès de ses quelque 5.000 entreprises adhérentes(plutôt des grosses PME ) : (53 %) des DRH interrogés prévoient de renforcer les actions dans ce domaine en 2021, contre 27 % en 2020.Le baromètre Mazars publié le 2 octobre a indiqué que 98 % des entreprises ont aujourd’hui une stratégie de responsabilité sociale et environnementale, en insistant sur le volet environnemental. Edwige Rey, en charge de ce dossier chez Mazars a observé notamment qu’« Europcar mesure la part des véhicules lavés sans eau avec des chiffons spéciaux, L’Oréal, la part recyclable de ses emballages, et Total, la teneur en hydrocarbure des rejets d’eau dans les stations offshore ».***ÉLECTIONS CHEZ LES FRUGAUXLes Néerlandais ont voté massivement du 15 au 17 mars. Malgré la pandémie, 82 % des inscrits se sont rendus aux urnes pour élire leurs 150 députés. Avec ses 35 sièges – 2 de plus que dans l’assemblée sortante- lePremier ministre libéral-conservateur Mark Rutte est en position d’exercer un quatrième mandat, en dépit d’un maigre bilan social après dix ans de pouvoir. Les coupes budgétaires ont réduit le nombre de lits d'hôpitaux. Le niveau scolaire a baissé. Les bénéficiaires de l'aide alimentaire sont passés de 50 000 en 2010 à 151.000 en 2019, alors que les millionnaires, 94.000 il y a 10 ans, sont aujourd’hui 223.000. La surprise a été créée par la deuxième position conquise par le parti centriste, libéral et social, Démocrates 66 emmené par la ministre du commerce et de la coopération, Sigrid Kaag. D66 se caractérise par son fort attachement au projet européen. En revanche, deux importantes formations de gauche, les écologistes de GroenLinks et du Parti socialiste (SP, gauche radicale)ont enregistré un net recul. Le petit parti paneuropéen et progressiste Volt, membre du groupe des Verts à Strasbourg a remporté ses trois premiers sièges.A droite, le Forum pour la démocratie anti-establishment (FvD) obtiendrait 8 sièges, tandis qu’à l’extrême droite, le parti populiste de la Liberté (PVV) de Geert Wilders a perdu 3 sièges. Mi-janvier, le gouvernement dirigé par Mark Rutte avait dû démissionner car son administration des impôts avait accusé à tort de fraude aux allocations familiales des milliers de familles de travailleurs - souvent étrangers - qui se sont trouvées forcées de rembourser ce qu’elles avaient légitimement perçues. Le 23 janvier, de violentes émeutes ont éclaté dans une demi-douzaine de villes, dont Amsterdam, La Haye et Rotterdam, pour protester contre l'instauration d’un couvre-feu, de 21h à 4 h30, mesures pourtant soutenues par 70% de la population néerlandaise. La pandémie a fait 15. 800 morts aux Pays-Bas, soit 95,2 morts pour 100.000 habitants, taux comparable à celui de l’Allemagne, le taux français étant de 136. Deux débats ont dominé la campagne électorale : faut-il construire une nouvelle centrale nucléaire pour faciliter la transition climatique et commentfinancer la « dette Covid ». Pour faire face à la pandémie, le gouvernement a déployé un plan massif de soutien à l'économie, équivalent à 4,2 % du PIB, sans compter les garanties et moratoires sur les impôts. Grâce à cette intervention, la récession a été limitée à un recul de 3,8 % du PIB en 2020. En revanche, en raison d'une seconde vague de l'épidémie beaucoup plus sévère que la première et une campagne de vaccination très lente, la croissance devrait rester négative au premier trimestre 2021, puis atteindre le plus faible niveau de l'Union européenne sur l'année, à 1,8 %. La dette publique, inférieure à 50 % du PIB avant la crise, est repassée au-dessus de 60 %. À comparer à une moyenne de 100 % dans la zone euro, et près de 120 % en France ou 160 % en Italie. Ces divergences pèseront lors des discussions houleuses à venir sur la réforme des critères de déficit et d'endettement de la zone euro.
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