
Le Nouvel Esprit Public
Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr
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Latest episodes

Mar 5, 2025 • 14min
Bada : Stéphane Lerouge, spécialiste de la musique de films (2/3)
Vous aimez notre peau de caste ? Soutenez-nous ! https://www.lenouvelespritpublic.fr/abonnementUne conversation entre et Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 26 novembre 2024.Dans ce deuxième épisode, Stéphane Lerouge évoque l’autobiographie qu’il a écrit sur et avec Michel Legrand. Il présente la jeunesse et formation de Legrand en évoquant les liens forts qu’il noue avec ses ”parents de musique” : Nadia Boulanger et Henri Challan. Il analyse aussi la collaboration de Legrand et Chevalier, qui marque la première partie de sa carrière. Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Mar 2, 2025 • 1h 3min
La fin de l’OTAN et l’heure de la défense européenne ?
Vous aimez notre peau de caste ? Soutenez-nous ! https://www.lenouvelespritpublic.fr/abonnementUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 28 février 2025.Avec cette semaine :Jean-Louis Bourlanges, essayiste.François Bujon de l’Estang, ambassadeur de France.Marc-Olivier Padis, directeur des études de la fondation Terra Nova.Lucile Schmid, vice-présidente de La Fabrique écologique et membre du comité de rédaction de la revue Esprit.LA FIN DE L’OTAN ET L’HEURE DE LA DÉFENSE EUROPÉENNE ?Le rapprochement russo-américain sur l'Ukraine, les « négociations de paix » amorcées sans Kyiv et le Vieux Continent et la menace de remise en question par Washington de son soutien militaire à l'Europe ont abasourdi ses alliés. Le discours du vice-président des Etats-Unis, J. D. Vance, lors de la Conférence de Munich le 14 février a ébranlé la relation transatlantique : les Européens ont brutalement pris conscience que la sécurité du continent ne dépend que d’eux-mêmes. Après l’annonce par le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, le 12 février à Bruxelles que l'Administration Trump écarterait la possibilité pour l'Ukraine d'intégrer l'Alliance atlantique dans les négociations de paix, la course aux idées pour pallier l'absence de protection américaine a été relancée. Mais, faute d'architecture de défense ou de structure de commandement commune européennes, ces moyens sont limités. Aujourd’hui, les membres européens de l’OTAN ne dépensent que 1,9% de leur PIB dans la défense. Le sommet du 24 au 26 juin à La Haye devrait porter la cible de dépenses de défense à 3% du PIB.À Bruxelles, en attendant de présenter son Livre blanc sur la défense, le 19 mars, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a déjà évoqué une première piste : les États membres pourront demander un traitement budgétaire de faveur pour leurs dépenses de défense, afin de desserrer l’étau des critères de Maastricht d’une dette publique inférieure à 60% du PIB et un déficit public de 3% du PIB maximum. Le recours à cette « clause de sauvegarde nationale » pourrait notamment intéresser les pays sous procédure pour déficit excessif, comme la France, l’Italie, la Belgique, la Hongrie, la Pologne, la Slovaquie, ou Malte. Pour l’heure, le débat sur la bonne utilisation des fonds communautaires se poursuit entre les États qui, comme la France, militent pour une préférence européenne et ceux qui, à l’instar de la Pologne, ne veulent pas exclure des achats aux États-Unis ou en Corée du Sud.En Allemagne, lundi, au lendemain de la victoire de l’Union chrétienne-démocrate aux législatives du 23 février, son leader le probable futur chancelier Friedrich Merz juge nécessaire pour l'Europe de se préparer « au pire scénario » en créant une défense autonome en tant qu'alternative à « l'OTAN dans sa forme actuelle ». Estimant que le temps presse, il se dit prêt ainsi à s'affranchir de 80 ans de tradition atlantiste allemande en matière de défense, allant jusqu’à déclarer vouloir « discuter avec les Britanniques et les Français pour savoir si leur protection nucléaire pourrait également s’étendre à [l’Allemagne] ».A Londres, mardi, devant la Chambre des communes, Keir Starmer a déclaré que son gouvernement porterait le budget de la défense à 2,5% du PIB en 2027. Du jamais vu « depuis la fin de la guerre froide », a précisé le Premier ministre britannique.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Feb 26, 2025 • 16min
Bada : Stéphane Lerouge, spécialiste de la musique de films (1/3)
Vous aimez notre peau de caste ? Soutenez-nous ! https://www.lenouvelespritpublic.fr/abonnementUne conversation entre et Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 26 novembre 2024.Stéphane Lerouge, spécialiste de la musique de film et créateur de la collection de disques de bandes originales ”Écoutez le cinéma !” chez Universal Music France évoque ici la relation entre film et musique. Il réhabilite la musique de film en expliquant qu’elle n’est pas toujours soumise au réalisateur. Il revient notamment sur la figure de Georges Duhamel qui a créé pour Godard et Tavernier mais aussi d’autres compositeurs français. Il s’interroge ainsi sur la relation entre réalisateur et compositeur, qui semblent parler deux langages différents. Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Feb 23, 2025 • 56min
Thématique : le référendum, à quoi ça sert ?
Jean-Louis Bourlanges, essayiste et ancien président de la Commission des Affaires étrangères, Raphaël Doan, haut fonctionnaire et auteur, Antoine Foucher, spécialiste des questions sociales, et Richard Werly, correspondant à Paris, débattent du rôle du référendum dans la démocratie. Ils examinent son utilisation potentielle pour des sujets comme les retraites et le travail. La comparaison avec le modèle suisse apporte un éclairage sur l'engagement citoyen, tandis que les défis de la démocratie directe font émerger des réflexions profondes sur la participation politique.

Feb 19, 2025 • 40min
Bada : les questions du public (politique intérieure et extérieure de Donald Trump)
Vous aimez notre peau de caste ? Soutenez-nous ! https://www.lenouvelespritpublic.fr/abonnementUne émission de Philippe Meyer, enregistrée en public à l’École alsacienne le 16 février 2025.Avec cette semaine :Jean-Louis Bourlanges, essayiste.François Bujon de l’Estang, ambassadeur de France.Lucile Schmid, vice-présidente de La Fabrique écologique et membre du comité de rédaction de la revue Esprit.Michaela Wiegel, correspondante à Paris de la Frankfurter Allgemeine Zeitung.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Feb 16, 2025 • 1h 3min
Politique intérieure et politique extérieure de Donald Trump
Vous aimez notre peau de caste ? Soutenez-nous ! https://www.lenouvelespritpublic.fr/abonnementUne émission de Philippe Meyer, enregistrée en public à l’École alsacienne le 16 février 2025.Avec cette semaine :Jean-Louis Bourlanges, essayiste.François Bujon de l’Estang, ambassadeur de France.Lucile Schmid, vice-présidente de La Fabrique écologique et membre du comité de rédaction de la revue Esprit.Michaela Wiegel, correspondante à Paris de la Frankfurter Allgemeine Zeitung.LA POLITIQUE INTÉRIEURE DE TRUMPDepuis son investiture, il y a quatre semaines, Donald Trump a lancé par décrets une série de politiques avec pour objectifs en politique intérieure de réduire l'État fédéral, de freiner l'immigration et de mettre fin au « wokisme ». Au nom de la lutte contre la dette fédérale qui s’élève à 36.000 milliards de dollars, le patron de Tesla et du réseau X, Elon Musk et une poignée d’ingénieurs, réunis au sein du nouveau département de l’efficacité gouvernementale (DOGE), crée par décret présidentiel, organisent des coupes claires dans l’État fédéral. Une purge qui a lieu sans audit ni implication du Congrès et provoque la désorganisation de l’administration. L’agence de développement USAid est démantelée et le ministère de l’éduction devrait suivre le même sort. Les syndicats et les organisations de gauche contestent en justice la mise en place d’un plan de départs volontaires – dit « congé administratif », avec salaire assuré jusqu’en octobre – offert à deux millions d’employés du secteur public. Pour l’heure, selon la Maison Blanche, 75.000 fonctionnaires fédéraux ont accepté l'offre de départ volontaire soit 3% du total des effectifs. Elon Musk visait 5 à 10%. Tandis que l’ultimatum donné aux fonctionnaires a été repoussé par un juge fédéral, Elon Musk s’est vu interdire l’accès aux données du Trésor. Mais à ce stade, personne ne peut imaginer à quoi ressemblera l’État fédéral dans six mois.Avec l’immigration, les marqueurs identitaires ont été également au cœur des décrets présidentiels. Une cible prioritaire a été désignée : les programmes DEI (diversité, équité, intégration) ont été fermés, les employés placés en congé administratif, tandis que certains grands groupes privés sabordent leurs propres initiatives. Le dernier marqueur identitaire essentiel est la remise en cause du droit du sol, pour les enfants de migrants illégaux. Il s’agit selon les juristes d’une atteinte évidente au 14ème amendement de la Constitution. Trois juges fédéraux ont déjà suspendu l’application du décret présidentiel.Alors que Joe Biden a laissé un déficit public de 6,3 % du produit intérieur brut, le programme de Donald Trump comporte des mesures très coûteuses qui accentuent les pressions inflationnistes. D’abord les baisses d’impôts, notamment sur les sociétés dont le taux devrait passer de 21% à 15%. Ensuite la multiplication des droits de douane dont Donald Trump rêve qu’ils financent à eux seuls le Trésor. Une politique qualifiée par le Wall Street Journal de « guerre commerciale la plus stupide de l’histoire » qui menace de faire exploser de vastes pans de l’économie, d’éliminer des milliers d’emplois et de mettre en péril la sécurité des États-Unis. Enfin, la perte de la main-d’œuvre bon marché qui fait tourner l’économie des États-Unis contribuera à alimenter l’inflation, le milliardaire ayant promis d’expulser « en masse » des migrants.LA POLITIQUE EXTÉRIEURE DE TRUMPDès son retour à la Maison Blanche, le 20 janvier, Donald Trump a signé un décret exécutif visant à retirer les États-Unis de l’Organisation mondiale de la santé, puis de l’accord de Paris sur le climat. Washington a aussi imposé des sanctions contre les magistrats de la Cour pénale internationale, révisé son engagement au sein de l’Unesco et décidé l’arrêt de sa contribution à l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), qui était déjà gelée. Simple pays observateur, les États-Unis n’assisteront plus aux travaux du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme. En moins de trois semaines, Donald Trump a esquissé une feuille de route sidérante : s'emparer du Groenland et du canal de Panama ; faire du Canada le 51ème État américain, et prendre possession de la bande de Gaza pour la transformer en « Côte d'Azur » du Moyen-Orient.Après avoir imposé des droits de douane de 10 % supplémentaires sur les produits chinois, puis de 25 % sur l’aluminium et l’acier, le président américaina franchi une étape supplémentaire jeudi en annonçant la mise en place de « droits de douane réciproques » sur toutes les marchandises importées. En décidant de s’affranchir des règles de l’OMC, Donald Trump déclare une guerre commerciale au reste du monde.Mercredi, pour la première fois depuis février 2022, un président américain en fonction a eu un appel téléphonique direct avec Vladimir Poutine. Trump a annoncé qu’il pourrait rencontrer son homologue russe en Arabie saoudite, à une date inconnue. Sur l’Ukraine, la négociation s’annonce entre Moscou et Washington sans l’Ukraine ni les Européens. Le même jour, à Bruxelles, le secrétaire à la Défense américain, Pete Hegseth a énoncé les lignes rouges de l’administration Trump, toutes en défaveur de Kyiv. Poutine obtiendrait tout ce qu’il voulait. Territorialement, les Russes devraient garder les 20% du territoire ukrainien qu’ils ont occupé et auront une continuité territoriale vers la Crimée annexée en 2014. Militairement, l’Ukraine ne rejoindra jamais l’OTAN et n’aura pas d'accès à l'arme nucléaire. Politiquement, des élections devront être organisées, préparant la sortie de Zelensky. En précisant que les troupes européennes seront en charge du maintien de la paix en Ukraine, Hegseth ajoute que cette mission ne sera « pas une mission OTAN » et n’entraînera donc pas sa protection - y compris par les Etats-Unis au titre de article 5 du traité sur la solidarité militaire des membres de l’Organisation.Enfin, vendredi à la conférence de Munich sur la sécurité, le vice-président américain, James David Vance, a lancé une virulente diatribe contre les démocraties européennes, accusées d’étouffer la liberté d’expression et la liberté religieuse.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Feb 12, 2025 • 36min
Bada : « La gloire de Notre-Dame », avec Maryvonne de Saint-Pulgent (6/6)
Vous aimez notre peau de caste ? Soutenez-nous ! https://www.lenouvelespritpublic.fr/abonnementUne conversation entre Maryvonne de Saint-Pulgent et Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 4 octobre 2024.Le sixième et dernier épisode de notre série consacrée à Notre-Dame avec Maryvonne de Saint-Pulgent interroge la légende qui fait de Notre-Dame une « cathédrale du peuple », construite par le peuple de Paris. Notre invitée montre que les artisans de Notre-Dame étaient très qualifiés, et que la cathédrale illustre ce qui se fait de mieux pour tous les corps d’état.Enfin, cet épisode évoque la restauration menée par Viollet-le-Duc au XIXe siècle, ainsi que la manière dont il a été amené à travailler à cette restauration. Il aborde les raisons ayant poussé à la création du service des monuments historiques. Sont discutés également les reproches faits par l’Académie des Beaux-Arts à cette restauration.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Feb 9, 2025 • 1h 4min
Élections partielles : une droite revient ? / Rwanda / RDC : de quoi s’agit-il ?
Vous aimez notre peau de caste ? Soutenez-nous ! https://www.lenouvelespritpublic.fr/abonnementUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 7 février 2025.Avec cette semaine :Akram Belkaïd, journaliste au Monde diplomatique.Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l’Institut Français de Géopolitique.Nicole Gnesotto, vice-présidente de l’Institut Jacques Delors.Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin et président de la fondation Terra Nova.ÉLECTIONS PARTIELLES : UNE DROITE REVIENT ?La droite est ressortie le week-end dernier avec trois bons résultats à des élections partielles. Aux municipales de Villeneuve-Saint-Georges dans le Val-de-Marne, Kristell Niasme la candidate Les Républicains, l’a emporté avec 49% des voix contre 38,75 % pour l’insoumis Louis Boyard et 12,25 % pour le maire sortant Philippe Gaudin. Un succès auquel s’est ajouté le même jour, celui de la législative partielle à Boulogne-Billancourt dans les Hauts-de-Seine, où la candidate LR Elisabeth de Maistre est arrivée largement en tête au premier tour, éliminant la macroniste Laurianne Rossi de Renaissance, soutenue par Gabriel Attal ; sans oublier l'élection de la LR Claire Pouzin comme maire à Francheville dans le Rhône. Des résultats, qui s’additionnent aux deux élections partielles qui se sont tenues dans les Ardennes en décembre et en Isère en janvier, permettent d'observer un léger rebond du parti Les Républicains qui lui permet de retrouver le goût de la victoire, après des années de déboires électoraux et le départ de son ancien président Éric Ciotti, désormais allié du Rassemblement national.Ils sont nombreux à droite à expliquer ce regain de forme électorale des Républicains par leur retour au premier plan et au gouvernement après la dissolution. « Les LR ont retrouvé de l'oxygène » grâce à leur retour aux responsabilités, confiait récemment l'éphémère Premier ministre Michel Barnier, en privé, louant la « crédibilité » des ministres issus de LR. Laurent Wauquiez, lui, estime que « la refondation de la droite avance », et fait tout pour rappeler que la droite n'est « pas soluble » dans le macronisme, vis-à-vis duquel il demeure très offensif, malgré le partage du gouvernement. Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau va plus loin : « la droite est vraiment de retour », se félicite-t-il sur X. Il assure que les premiers mois au gouvernement l'ont « convaincu qu'il y avait un espace » pour la droite, observant que sa cote de popularité mordait tant sur l'électorat macroniste que lepéniste.Toutefois, les ressorts du vote d'une élection nationale sont rarement transposables à un scrutin local, martèlent les politologues. Il est délicat de se baser sur deux municipales pour invoquer un regain de forme électorale national, font-ils valoir, et la droite dirigeait déjà les exécutifs sortants. « Il n'y a pas de décalque mécanique des élections nationales vers les élections locales, et d'autant plus vers les élections municipales », souligne Bruno Cautrès, chercheur à Sciences Po et au CNRS.RWANDA / RDC : DE QUOI S’AGIT-IL ?Depuis qu’en novembre 2021 la rébellion du Mouvement du 23 mars, dit « M23 », soutenue par le Rwanda, a relancé les affrontements contre la République démocratique du Congo (RDC) dans l’est de ce pays, près d’1,5 million de personnes se sont réfugiées aux abords de Goma, où vivent déjà un million d’habitants. Le M23 est un mouvement armé composé initialement de miliciens de la communauté Banyamulenge (Tutsis Congolais) intégrés dans l’armée congolaise par l’accord du 23 mars 2009. Ils se sont mutinés en 2012 et ont créé ce mouvement rebelle avec le nom de la date de leur incorporation dans l’armée. La prise de Goma, le 27 janvier, fait courir le risque d’un désastre humanitaire d’une immense ampleur dans une zone marquée par des décennies de conflits.Ce n’est pas la première fois que la capitale de la province du Nord-Kivu tombe aux mains du groupe armé hostile au gouvernement de la RDC, tandis que le Rwanda reprend son soutien à la rébellion. Son armée « a continué d'apporter un soutien systématique au M23 et de contrôler de facto ses opérations », dénonce un sixième rapport des Nations-Unies publié début janvier 2025. Il lui fournit des armes sophistiquées - missiles sol-air, drones, véhicules blindés, tandis que 4.000 soldats rwandais sont actuellement présents dans le Kivu.Paris et Washington ont « condamné » l'offensive du M23 tandis que Londres s'est dit « fortement préoccupé » et a appelé à la « désescalade ». Quant au Conseil de sécurité de l'ONU, s'il a dénoncé le « mépris éhonté » de la souveraineté de la RDC, il s'est contenté de réclamer le retrait « des forces extérieures », sans les nommer explicitement. Car aux yeux des Occidentaux, le Rwanda, le Pays des mille collines est l'incarnation d'une success-story, la vitrine d'une aide au développement qui fonctionne. En face, la République démocratique du Congo, grevée par des conflits depuis plusieurs décennies, gangrenée par la corruption et dotée d'une armée indisciplinée et prédatrice, fait figure de repoussoir pour certains. Quant aux États-Unis, l'Afrique n'est pas actuellement une priorité de l'administration Trump. Le conflit a pour toile de fond le génocide des Tutsis de 1994 que les Occidentaux n'ont à l’époque pas su empêcher et la manne minière de la région. Grande comme quatre fois la France, la RDC abrite 60 à 80 % des réserves mondiales de coltan, un minerai indispensable à la fabrication des smartphones.Le 29 janvier, le président de la RDC Félix Tshisekedi a promis « une riposte vigoureuse et coordonnée contre ces terroristes et leurs parrains », affirmant vouloir « reconquérir chaque parcelle du territoire ». Pendant que Kinshasa exige, comme préalable, le retrait du M23 de toutes les positions qu'il occupe, Kigali réclame l'ouverture de négociations directes avec les rebelles. Or, pour le président Tshisekedi, discuter avec des « terroristes », ainsi les considère-t-il, est la « ligne rouge » à ne pas franchir. À l'allure où vont les choses, une régionalisation du conflit est à craindre.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. 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Feb 5, 2025 • 17min
Bada : « La gloire de Notre-Dame », avec Maryvonne de Saint-Pulgent (5/6)
Vous aimez notre peau de caste ? Soutenez-nous ! https://www.lenouvelespritpublic.fr/abonnementUne conversation entre Maryvonne de Saint-Pulgent et Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 4 octobre 2024.Dans le cinquième épisode de notre série consacrée à Notre-Dame, avec Maryvonne de Saint-Pulgent, nous abordons la manière dont Notre-Dame est indissociable de l’histoire politique, militaire, religieuse et littéraire de la France. Elle est le lieu de couronnement des rois (Henri IV) et des cérémonies en l’hommage des maréchaux puis des généraux (Joffre, Foche, de Lattre).Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Feb 2, 2025 • 1h 2min
Élections allemandes / Sommet de l’IA : rêves européens, monopole américain
Vous aimez notre peau de caste ? Soutenez-nous ! https://www.lenouvelespritpublic.fr/abonnementUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 31 janvier 2025.Avec cette semaine :Nicolas Baverez, essayiste et avocat.Marc-Olivier Padis, directeur des études de la fondation Terra Nova.Lucile Schmid, vice-présidente de La Fabrique écologique et membre du comité de rédaction de la revue Esprit.Michaela Wiegel, correspondante à Paris de la Frankfurter Allgemeine Zeitung.ÉLECTIONS ALLEMANDESÀ quelques semaines des élections législatives allemandes, le 23 février, le dernier baromètre de la chaîne de télévision ARD, indique que 37 % des Allemands considèrent l'immigration ou l'asile comme l'un des deux problèmes politiques auxquels les politiques doivent s'attaquer en priorité, juste devant l'économie (34 %) et très loin devant la guerre et la paix (14 %), l'environnement et le climat (13 %) et l'injustice sociale (11 %).La succession des attaques au couteau de la part d’étrangers est de nature à populariser le discours antimigrants du parti d’extrême-droite, Alternative pour l'Allemagne (AfD). Partisan de l'avènement d'une politique européenne plus résolue à Berlin, la tête de liste chrétienne-démocrate (CDU) Friedrich Merz, a fait sauter mercredi, le « cordon sanitaire » avec l’extrême droite en proposant un texte plaidant pour un durcissement de la législation en matière d’immigration, qui a obtenu une courte majorité au Bundestag grâce aux voix de l’AfD. Un vote dénoncé par l’ancienne chancelière CDU Angela Merkel. Sur le volet économique, conformément aux prévisions des experts, le produit intérieur brut allemand s’est contracté de 0,2 % en 2024, marquant une deuxième année de récession, après une baisse de l’activité économique de 0,3 % en 2023. Les indicateurs de janvier sont si faibles qu’une troisième année de récession n’est pas exclue. Eclipsée par l’immigration et l’économie, le sujet de la guerre en Ukraine a refait surface à l’approche du scrutin, rappelant la profondeur des clivages qu’il suscite, y compris au sein du gouvernement. Une querelle persistante oppose le chancelier social-démocrate Olaf Scholz (SPD) à ses ministres de la défense, Boris Pistorius, et des affaires étrangères, AnnalenaBaerbock (Verts), au sujet d’une rallonge budgétaire de 3 milliards d’euros destinée à l’Ukraine. Réclamée par les deux ministres, cette enveloppe est bloquée par la chancellerie. Le pays est lui-même divisé sur le sujet : les enquêtes d’opinion montrent qu’une majorité d’Allemands soutient l’aide à l’Ukraine, mais pas la livraison de missiles de croisières Taurus, qui permettrait à Kyiv de frapper le territoire russe en profondeur, et à laquelle Olaf Scholz s’est jusqu’ici toujours opposé.Dans les sondages, l’AfD pointe en deuxième position, gagnant du terrain selon une étude parue le 11 janvier qui crédite la formation de 22 % des suffrages, derrière les conservateurs du camp CDU/CSU autour de 30 % mais devant les sociaux-démocrates du chancelier Olaf Scholz autour de 16 %. La formation à la rhétorique anti-migrants et qui prône un rapprochement avec la Russie a reçu le soutien appuyé d'Elon Musk, allié et appui financier de Donald Trump avec lequel Alice Weidel, investie par l’AfD pour conquérir la chancellerie allemande, a dialogué plus d'une heure lors d'un échange public le 9 janvier sur le réseau social X du milliardaire.SOMMET DE L’IA : RÊVES EUROPÉENS, MONOPOLE AMÉRICAINAprès les sommets de Bletchley Park (au Royaume-Uni) en novembre 2023 et de Séoul au printemps dernier, le sommet de Paris sur l'intelligence artificielle réunira les 10 et 11 février le « Sommet pour l'action sur l'intelligence artificielle », un événement de portée mondiale réunissant chefs d'État et de gouvernement, dirigeants d'entreprise, universitaires, chercheurs, organisations non gouvernementales, artistes et autres membres de la société civile. L'événement a pour ambition de mettre la France et l'Europe sur la carte mondiale de l'IA, mais aussi de rendre compréhensibles pour le grand public les enjeux liés à cette technologie. Les discussions s'orienteront autour de trois objectifs prioritaires, : le développement d'une IA plus durable - cette technologie étant particulièrement énergivore - plus ouverte et au service de l'intérêt général, et la mise en place d'une gouvernance mondiale plus inclusive. Alors que les précédents sommets se concentraient surtout sur les risques, celui de Paris mettra en avant les opportunités qu'offre cette technologie.Deux régulations très différentes s'opposent : alors que les Européens veulent réguler a priori l'IA, les Américains ont opté pour de grands principes certes ambitieux mais non contraignants. La présence d'Elon Musk dans la nouvelle administration américaine, alors que le milliardaire vient de lever 6 milliards de dollars pour son entreprise d'IA, « xIA », risque d'accélérer ce découplage entre les Etats-Unis et l'UE. Dans la lignée du rapport Draghi sur la compétitivité de l'Europe, le Sommet de Paris doit surtout renforcer la place de l'innovation dans l'approche européenne de l'IA, approche que soutient Paris au sein des 28. Il s'agit de limiter drastiquement une approche qui serait principalement centrée sur les risques, encadrant les entreprises innovantes, et qui ne permettrait pas au continent européen de prendre le tournant de cette nouvelle révolution technologique.L’IA est devenue un véritable enjeu de souveraineté pour les États. Donald Trump a annoncé mardi le projet « Stargate », comprenant des investissements « d’au moins 500 milliards de dollars » pour construire des centres d’hébergement et de traitement des données, les fameux « datacenters », indispensables pour faire fonctionner les intelligences artificielles. Selon Bloomberg, les grandes entreprises de la tech américaine vont dépenser 274 milliards de dollars en investissements en capital dans l'IA en 2025. C'est presque deux fois plus qu'en 2023. Avec ses 20 Mds d’euros d’investissement par an, dont 4 Mds en France, l’Europe reste largement distancée par les États-Unis.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.