Northvolt, pourquoi le roi suédois de la batterie se retrouve à plat
Dec 11, 2024
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Guillaume Guichard, journaliste aux Echos et spécialiste de l'automobile, plonge dans les défis de Northvolt, un pionnier des batteries en Europe. Il décrit comment le retrait de Volkswagen et la démission du PDG ont précipité la chute de cette entreprise autrefois prometteuse. La compétition intense avec des géants comme Tesla, combinée à des erreurs stratégiques, a également joué un rôle crucial. Enfin, il aborde comment cette crise affecte l'industrie des batteries électriques en Europe et la réponse timide du gouvernement suédois face à cette situation critique.
Northvolt a souffert d'une surcharge de projets, ce qui a épuisé ses ressources et conduit à des pertes financières significatives.
L'échec de Northvolt souligne les incertitudes et les défis financiers auxquels fait face l'industrie des batteries en Europe.
Deep dives
Les défis financiers de Norsevolt
Norsevolt, une start-up suédoise spécialisée dans la fabrication de batteries électriques, fait face à des difficultés financières majeures, en grande partie dues à une gestion agrandie de ses projets. L'entreprise avait levé environ 15 milliards d'euros, mais une bonne partie de ces fonds n'a pas été débloquée, laissant Norsevolt avec des pertes significatives. En diversifiant ses efforts pour inclure non seulement la production de cellules de batteries, mais aussi le recyclage et d'autres projets, elle a sous-estimé le besoin de se concentrer sur son cœur de métier. Cette stratégie a conduit à une épuisement rapide de ses ressources financières et à une incapacité à répondre à la demande, notamment en perdant des contrats importants tels que celui avec BMW d'une valeur de 2 milliards d'euros.
La stratégie de diversification hasardeuse
La tentative de Norsevolt de contrôler toute la chaîne de valeur des batteries, de la fabrication à la distribution, a rapidement montré ses limites. Au lieu de se concentrer sur la production de batteries, l'entreprise s'est éparpillée sur de multiples fronts, investissant dans des projets tels que des générateurs électriques, ce qui a entraîné des goulots d'étranglement en matière de compétences et des retards. Des problèmes techniques liés à leurs machines ont, en outre, aggravé la situation, car ils ont eu des difficultés à s'ajuster à des spécifications de production qui n'étaient pas optimales. La surcharge de projets et le besoin constant de financeurs ont mis Norsevolt dans une position précaire, soulignant que trop de diversification peut être destructrice pour une start-up dans un secteur aussi complexe.
Impact sur l'industrie des batteries en Europe
L'échec de Norsevolt a des répercussions sur l'industrie des batteries et l'automobile électrique en Europe, suscitant des inquiétudes parmi les investisseurs et les autres entreprises du secteur. Ces événements soulignent les défis financiers auxquels font face d'autres acteurs comme Vercors et ACC, qui tentent également de se faire une place sur le marché des batteries. L'incertitude croissante autour de la viabilité de Norsevolt peut rendre les investisseurs plus prudents, forçant les nouveaux venus à fournir davantage de garanties pour obtenir des financements. Malgré la réduction des bonus pour l'achat de voitures électriques, le marché pourrait encore être soutenu par l'arrivée de nouveaux modèles moins chers, mais la compétitivité dépendra largement de la capacité des producteurs à sécuriser des approvisionnements stables.
On le voyait comme le fleuron de la batterie européenne, Northvolt est au bord de la faillite. Dans « La Story », le podcast d’actualité des « Echos », Pierrick Fay et son invité Guillaume Guichard analysent l’accumulation d’erreurs qui a mis le champion suédois en grandes difficultés.
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La Story est un podcast des « Echos » présenté par Pierrick Fay. Cet épisode a été enregistré en décembre 2024. Rédaction en chef : Clémence Lemaistre. Invité : Guillaume Guichard (journaliste spécialiste de l’Automobile aux « Echos »). Réalisation : Willy Ganne. Chargée de production et d’édition : Michèle Warnet. Musique : Théo Boulenger. Identité graphique : Upian. Photo : Northvolt/Handout via REUTERS. Sons : Radio-Canada Info, BFM Business, Top Chef, « Les Barbouzes » (1964).
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