la grève des sardinières de 1924, Joséphine Pencalet, et le prix du litre de lait
Dec 8, 2024
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Dans cet entretien, Fanny Bugnon, historienne spécialisée dans la grève des sardinières de Douarnenez en 1924, explore comment les femmes ont lutté pour des conditions de travail justes. Elle raconte aussi l'histoire de Joséphine Pencalet, pionnière de l'engagement féminin sans droit de vote. Les tensions dramatiques de la grève, notamment lors d'une fusillade, révèlent la violence du conflit social. Bugnon souligne l'héritage de cette lutte à travers la chanson « Peine sardine », symbole de la mobilisation féministe.
La grève des sardinières de 1924 a marqué un tournant dans la lutte pour de meilleures conditions de travail et la reconnaissance des droits des femmes dans le mouvement ouvrier en France.
Joséphine Pencalet, élue au conseil municipal sans droit de vote, a symbolisé l'avancée de la représentation féminine et le changement politique provoqué par ce mouvement social.
Deep dives
La grève des sardinières de Douarnenez
La grève des sardinières de Douarnenez, qui a eu lieu de novembre 1924 à janvier 1925, a été un événement significatif du mouvement ouvrier en France. Cette grève a vu des femmes ouvrières réclamer de meilleures conditions de travail et des augmentations de salaire dans un secteur où elles étaient souvent mal payées. Les sardinières, travaillant dans des conserveries, étaient payées seulement 80 centimes de l'heure, un salaire insuffisant pour subvenir à leurs besoins quotidiens. La grève a rapidement gagné en ampleur, devenant un mouvement de masse mobilisant plus de 2000 grévistes dans la ville de Douarnenez.
L'impact politique de la grève
L'issue de la grève a aussi eu des répercussions politiques notables, avec l'élection de femmes au conseil municipal, comme Joséphine Pencalette. Cette ouvrière, bien qu'élue à une époque où les femmes n’avaient pas le droit de vote, a représenté un tournant en matière de représentation féminine dans la politique locale. La grève a été soutenue par des militants communistes et a permis de mettre en lumière les inégalités sociales et le besoin d'une organisation syndicale pour les femmes. Sa victoire a établi un précédent pour d'autres mouvements ouvriers et a marqué l'histoire du féminisme en Bretagne.
L'organisation de la grève
L'organisation de la grève a été marquée par la création d'un comité de grève mixte, composé d'hommes et de femmes, et soutenu par des leaders syndicaux comme Lucie Colliard. Cette structure a permis de coordonner les efforts des grévistes, de créer un réseau de soutien matériel, et d'organiser des manifestations. En même temps, elle a aussi souligné l'importance de la solidarité entre les grévistes pour maintenir la pression sur les employeurs. Les grévistes ont ainsi bénéficié de soupes populaires et d'autres formes de soutien pour survivre pendant la grève.
Une mémoire collective durable
L'impact de la grève des sardinières se fait encore ressentir aujourd'hui à Douarnenez, avec des célébrations annuelles commémorant cet événement. Des événements organisés par divers collectifs mettent en avant l'importance de cette lutte et de la mémoire ouvrière dans la ville. Cette grève est devenue un symbole de résistance et de solidarité féminine, influençant la culture locale et les mouvements sociaux actuels. L'héritage de la grève continue d'inspirer les nouvelles générations, permettant de revisiter et de célébrer l'engagement des femmes dans le mouvement ouvrier.