

Métropoles et périphéries sont-elles irréconciliables ? Avec Christophe Guilluy
L'opposition entre la ville et la campagne n'est pas nouvelle. Ces deux mots ont d'ailleurs un peu vieilli. Ville et campagne renvoyaient à un certain équilibre, à des réalités esthétiques et pittoresques. Rien à voir avec la métropole et la périphérie. La première colonise, domine, relègue la seconde. La périphérie est une banlieue, dans tous les sens du terme, économique, intellectuel, et elle souffre d’une absence de représentation. Loin de se limiter au clivage urbain/rural, la guerre entre les métropoles et les périphéries est de nature culturelle. Les périphéries comprennent des villes moyennes, lesquelles sont malgré tout exclues des flux et du capital abondant les métropoles. Si Christophe Guilluy reconnaît que les métropoles ont créé beaucoup de richesses, leur évolution les amène à se nécroser car, fondée sur la tertiarisation et la délocalisation, leur vitalité ne peut durablement se maintenir. Au reste, les métropoles, au sens métaphorique du terme, prennent un visage orwellien quand, à coup de ZFE et autre DPE, une machine à exclure se met en place, qui permet à ces habitants de se barricader comme une citadelle. Christophe Guilluy s’est fait connaître avec La France périphérique. Avec Métropolia et Périphéria, il entreprend ce qu’il appelle un voyage extraordinaire, sur le mode de la fable, afin de décrire un « grand schisme culturel ». Pour la première fois dans l’histoire, les élites méprisent les gens ordinaires, leur tournent le dos, s’organisent contre une majorité que ces mêmes élites s’emploient à segmenter, à communautariser, afin de continuer à régner. Cette mécanique perverse, estime Christophe Guilluy, prendra fin un jour, sous une forme sociale (type gilets jaunes) ou politique (type populisme).
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