Stanislas Dehaene, neuropsychologue et professeur au Collège de France, explore comment nous apprenons et ce qui se passe dans notre cerveau. Il discute des différences entre apprentissage conscient et non-conscient, ainsi que de l'importance de l'âge d'acquisition des langues. Le rôle du sommeil dans l'apprentissage est également mis en avant, tout comme les défis de la dyslexie. De plus, il aborde la perception des quantités numériques chez les bébés, et comment les biais cognitifs influencent notre raisonnement.
L'apprentissage provoque des modifications des connexions neuronales, illustrant l'adaptation cognitive tant chez les humains que chez les animaux.
Il existe une distinction entre les apprentissages conscients et inconscients, soulignant l'importance de l'automatisation dans l'acquisition des compétences.
L'apprentissage nécessite à la fois répétition et engagement, avec le sommeil agissant comme un élément clé pour la consolidation des connaissances.
Deep dives
L'appréhension de l'apprentissage chez les animaux
Les animaux, tout comme les humains, possèdent la capacité d'apprendre, même si celle-ci est moins développée. Par exemple, les fourmis du désert démontrent une habileté remarquable à naviguer dans leur environnement en utilisant un sens de l'espace inné associé à un apprentissage. Lors d'une expérience, des chercheurs ont collé des échasses sur les pattes des fourmis pour étudier leur capacité à ajuster leur mouvement en fonction de la longueur de leurs pas. Cela révèle un dialogue entre les capacités innées et ce qui est appris, soulignant la complexité de l'apprentissage animal.
La modification cérébrale à travers l'apprentissage
Apprendre entraîne une modification des connexions neuronales dans le cerveau, bien que les effets précis de cet apprentissage dans des organismes comme les fourmis restent difficilement mesurables. Des études sur d'autres espèces, comme les abeilles, montrent que ces animaux capables d'apprendre reconnaissent des formes et des quantités de pollen, et même comprennent des concepts abstraits tels que les nombres. Par exemple, les abeilles peuvent être testées sur leur capacité à choisir un tunnel en fonction du nombre de points visibles. Cela démontre non seulement leur capacité d'apprentissage, mais aussi les modifications synaptiques qui accompagnent ce processus.
Conscience et apprentissage inconscient
Une distinction importante émerge dans le domaine de l'apprentissage : celle entre les apprentissages conscients et inconscients. Beaucoup de compétences, comme se tenir debout, sont acquises sans une conscience explicite de la manière dont elles sont apprises. Cela amène à considérer si on peut parler de connaissance lorsque l'apprentissage se fait de façon non consciente, ce qui pourrait être plus adéquatement décrit comme une compétence. Ce mécanisme d'automatisation joue un rôle crucial dans l'apprentissage, surtout chez les enfants, car il permet d'intégrer les compétences fondamentales sans encombrement mental.
L'importance de l'environnement dans l'apprentissage
DU point de vue darwinien, l'apprentissage est nécessaire plutôt qu’un codage d'informations innées, car l'environnement est souvent changeant et imprévisible. Un organisme, même le plus simple, doit être capable de s'adapter à son environnement local pour survivre. Cela conduit à la nécessité d'un développement neuronal flexible et durable, capable de répondre à des conditions variées, ce qui souligne pourquoi les humains possèdent un long développement de l'enfance. Ce prolongement de la période d'apprentissage et de plasticité cérébrale permet l'adaptation à un vaste éventail de situations pouvant survenir au cours de la vie.
L'influence de la pratique sur les capacités cognitives
Une constatation clé réside dans le fait que l'apprentissage n'est pas un acte passif, mais plutôt une activité qui nécessite répétition et engagement. Le rôle du sommeil, en tant que période de consolidation des apprentissages, est également crucial. C'est pendant ces phases de repos que les informations assimilées sont intégrées et affinées, affectant positivement les performances cognitives ultérieures. Cette dynamique implique que, pour acquérir des compétences, comme dans la musique ou les mathématiques, une pratique régulière et des moments de repos sont essentiels pour le développement optimal des capacités cognitives.
durée : 00:59:06 - La Conversation scientifique - par : Etienne Klein - Comment faisons-nous pour apprendre ? Qu’est-ce qui change dans notre cerveau, lorsque nous apprenons à marcher, à parler, à lire ou à jouer du violon ? Et peut-on apprendre à bien apprendre ou à éviter de mal apprendre ? - réalisation : Luc-Jean Reynaud - invités : Stanislas Dehaene Neuropsychologue, professeur au Collège de France
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