520 - Il avait prévu la victoire de Trump. Post-Mortem avec John Antonakis
Dec 7, 2024
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Dans cet échange captivant, John Antonakis, professeur de sciences comportementales à HEC Lausanne, dévoile son modèle de prévision électorale basé sur le charisme. Il explique comment ce modèle lui a permis de prédire la victoire de Trump avec une chance de 70 %, malgré des sondages en faveur de Kamala Harris. Les discussions portent sur les limites des prévisions traditionnelles, les erreurs du Parti démocrate et l'importance d'adapter les modèles scientifiques aux dynamiques politiques contemporaines.
Le modèle de prédiction électorale amélioré par John Antonakis intègre le charisme et a prévu la victoire de Trump avec une précision de 70%.
Les ajustements du modèle, notamment la normalisation des scores de charisme, ont optimisé sa fiabilité en prenant en compte le temps de parole des candidats.
L'analyse des résultats montre que des facteurs économiques comme le PIB et l'inflation ont été déterminants dans la victoire de Trump lors de l'élection de 2020.
Deep dives
Amélioration du modèle de prédiction électorale
John Antonakis a amélioré son modèle de prédiction électorale en se basant sur des traits comme le charisme. Auparavant, le modèle avait prédit la victoire de Trump avec une probabilité de 70%, ce qui s'est révélé exact malgré des sondages contraires. Les ajustements récents incluent l'utilisation d'un modèle de logique fractionnée qui normalise les scores de charisme, en tenant compte du temps de parole des candidats pour réduire les variabilités. Ainsi, les scores de charisme ont été standardisés à 15 mots par phrase, afin de rendre les comparaisons plus équitables et pertinentes.
Analyse des résultats des élections précédentes
Le modèle révisé a été testé en utilisant des données historiques sur 27 élections entre 1916 et 2016, montrant une précision de 94% dans ses prévisions. En particulier, le modèle a mis en lumière les raisons pour lesquelles Trump a gagné, en soulignant des facteurs économiques tels que le PIB et l'inflation au moment de l'élection. Le charisme des candidats a également été un élément crucial, avec une différence de 4% en faveur de Trump par rapport à Kamala Harris. Ces éléments combinés ont permis au modèle de prédire un nombre plus élevé de grands électeurs pour Trump.
Importance des facteurs économiques
Les facteurs économiques se révèlent déterminants pour le résultat des élections, comme l'a illustré la faiblesse du PIB au moment de l'élection de 2020. Pour Trump, un PIB de 1,7% et une inflation de 4,54% ont compliqué la situation pour Harris. En théorie, si l'économie avait été en meilleure santé, Harris aurait eu des chances de gagner toutes autres choses étant égales par ailleurs. Cela démontre que l'économie est un vecteur majeur d'influence dans les décisions électorales, confirmant le principe de 'c'est l'économie, idiot'.
Charisme et perception des candidats
Le charisme a été identifié comme un facteur clé influençant la perception des électeurs envers les candidats. La différence de charisme pouvant exister entre Trump et Harris, déterminée par une évaluation objective, a eu un impact réel sur les résultats. Il a été noté que les électeurs, en particulier des segments démographiques spécifiques, ont des attentes différentes d'un candidat féminin, ce qui a également joué contre Harris. En conséquence, le manque de charisme peut devenir un handicap significatif lors des élections, séparant ainsi les succès des candidats sur la base des caractéristiques personnelles.
Considérations sociopolitiques et culturelles
Une analyse des votes a révélé des schémas intéressants en ce qui concerne le soutien ethnique et de genre envers Biden et Trump. Les femmes blanches, par exemple, ont majoritairement voté pour Trump, tandis que le vote noir se concentrait largement en faveur de Harris. Cette dynamique témoigne d'un réel 'backlash' contre les efforts d'inclusivité qui ont pu isoler certains électeurs. La perception de la masculinité et des rôles de genre a également influencé les résultats, soulignant le besoin d'une approche stratégique plus inclusive pour les candidats à l'avenir.
Jamais 2 sans 3 ! Nous recevons notre ami John Antonakis, professeur de sciences comportementales à HEC Lausanne, qui a continué d’affiner son modèle de prédiction de résultats d’élections basé - entre autres - sur le charisme. Modèle, qui avant le résultat de la dernière élection américaine, donnait Trump vainqueur avec 70% de chance, malgré les sondages qui prédisaient une victoire de Kamala Harris. Malheureusement pour nous, le modèle avait raison. Comment ça marche ? Pourquoi ça marche ? Quelles révisions ont été apportées au modèle pour améliorer son efficacité ? Bref, nous parlons de probabilités, d’hypothèses, de feedback, de corrections et de validation, bref, de science en train de se faire. Et on va sans doute parler un peu politique aussi ; on en a gros !