Jean-Marie Muller, philosophe et directeur des études à l’Institut de recherche sur la résolution, aborde la non-violence comme clé de la coexistence pacifique. Il évoque l'impact d'icônes comme Gandhi et Martin Luther King, tout en critiquant la légitimité de la violence dans les manifestations. La discussion se concentre sur la nécessité d'un éveil collectif face aux crises. Muller souligne le rôle crucial de l'éducation et de la communication non violente pour transcender la violence, tout en préconisant des solutions pacifiques face aux injustices.
Jean-Marie Muller souligne que la non-violence est une force positive souvent mal comprise, ancrée dans la sagesse et la réconciliation.
Il critique la culture de violence dans nos sociétés et plaide pour une culture de paix basée sur la bienveillance et la gestion constructive des conflits.
Deep dives
La philosophie de la non-violence
Jean-Marie Muller explique que la non-violence est intrinsèquement liée à la sagesse et qu'elle est souvent mal comprise. Il affirme que la violence est un viol de l'humanité, tant pour ceux qui l'exercent que pour ceux qui la subissent. Muller souligne que la perception négative de la violence doit être cultivée pour valoriser la non-violence, la transformant ainsi en une force positive. En se référant à Gandhi, il note que ce dernier a radicalement changé la manière de concevoir la non-violence, soulignant son rôle de philosophe et de stratège dans ce domaine.
Conflits et agressivité
Muller discute de la nécessité de réhabiliter la notion de conflit et d'agressivité, précisant que ces concepts font partie de notre humanité. Il définit l'agressivité non pas comme un acte violent, mais comme un moyen d'avancer vers l'autre et d'affirmer ses droits. Le conflit, selon lui, est une opportunité pour construire des relations constructives, où l'on trouve un compromis avec autrui. En ce sens, il insiste sur la bienveillance comme un fondement essentiel pour établir des liens et vivre en paix.
La culture de la violence dans la société
Muller critique la culture de violence omniprésente dans nos sociétés, en la liant à une tradition militaire profondément enracinée. Il note que la célébration des forces armées lors d'événements patriotiques, comme le 14 juillet, renforce cette idéologie de la violence. Au lieu de cela, il plaide pour une culture de paix qui passe par des interactions bienveillantes et le contrôle des conflits. Il évoque également le besoin d'une prise de conscience collective face aux violences économiques et sociales, qui ne doivent pas être ignorées.
Actions non-violentes et désobéissance civile
Muller aborde les stratégies d'action non-violente, en se référant à Gandhi et Martin Luther King comme de grands exemples de résistance pacifique. Il insiste sur l'importance de la non-coopération avec les injustices et note que des actions comme le boycott peuvent être des moyens efficaces de contester le système. Pour lui, la désobéissance civile est une forme nécessaire et crédible de lutte contre les abus de pouvoir. Il souligne qu'il est essentiel d'organiser des efforts collectifs pour rendre ces actions significatives et efficaces.