Patricia Chaira, correspondante des Echos au Liban, et Yves Bourdillon, journaliste spécialiste des relations internationales, plongent dans les dynamiques du conflit syrien. Ils révèlent comment les rebelles islamistes ont renversé le régime de Bachar Al-Assad en à peine douze jours, alimentés par l'affaiblissement du Hezbollah. Les défis économiques de la Syrie post-Asaad et la situation des chrétiens à Alep sont également abordés. Les implications géopolitiques de cette chute, notamment les réponses de la Russie, de la Turquie et d'Israël, soulignent un tournant majeur dans la région.
La chute du régime de Bachar Al-Assad a ravivé l'espoir parmi les réfugiés syriens, incitant beaucoup à envisager un retour au pays.
L'émergence de divers groupes rebelles, dont Hayat Tahrir al-Sham, reflète la complexité de la situation politique et les craintes persistantes des minorités.
Deep dives
La chute de Bachar al-Assad
La chute de Bachar al-Assad marque un tournant historique en Syrie, après 54 ans de règne de la dynastie des Assad. Les forces rebelles, profitant de l'affaiblissement du Hezbollah au Liban, ont rapidement avancé et pris le contrôle de la capitale, Damas. Cette offensive a provoqué des scènes de liesse populaire dans tout le pays, et a suscité un regain d'espoir parmi les millions de Syriens qui avaient fui le régime depuis le printemps arabe de 2011. En conséquence, la France et d'autres pays européens ont observé des manifestations de joie parmi les exilés, témoignant du soulagement général face à la fin d'un régime autoritaire et répressif.
L'impact sur l'armée syrienne
L'armée syrienne, affaiblie et démoralisée, n'a pas résisté face à l'avancée des rebelles, contribuant à la rapidité du changement de régime. Les soldats se sont rendus sans offrir de résistance, en partie à cause des conditions économiques désastreuses et des bas salaires qui ne dépassent pas 10 dollars par mois. De plus, les rebelles ont promis une amnistie générale aux militaires qui avaient servi sous le régime d'Assad, renforçant ainsi la perception des rebelles comme des libérateurs. Cette situation révèle des similitudes avec d'autres exemples historiques, où des armées ont choisi de ne pas se battre face à des adversaires en meilleure posture.
Les aspirations des réfugiés syriens
La chute du régime a incité de nombreux réfugiés syriens à envisager le retour au pays, espérant échapper à la répression d'Assad. À la frontière entre la Turquie et la Syrie, des milliers de réfugiés ont commencé à rentrer, suscitant l'espoir d'une stabilisation du pays. Cependant, la situation administrative demeure compliquée, avec une absence de personnel pour traiter les formalités de retour. Malgré ces obstacles, les réfugiés expriment un soulagement et une volonté de retrouver leur patrie, espérant que le nouveau régime respectera les droits des citoyens.
Les dynamiques des groupes rebelles
Divers groupes rebelles ont émergé dans le paysage syrien, chacun ayant ses propres idéologies et origines. Le groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTC), dirigé par Abou Mohamed Al-Joulani, a su s'imposer en fédérant divers opposants au régime tout en adoptant un discours modéré. Cette coalition vise à impressionner la communauté internationale et à obtenir une légitimité, tout en maintenant un contrôle strict sur la population. Cependant, la méfiance persiste parmi certains habitants, en particulier parmi les minorités, qui craignent un retour de la radicalisation et des violences, rappelant les traumatismes passés et les promesses non tenues.
Les rebelles djihadistes ont fait tomber le régime de Bachar Al-Assad, mettant fin à plus de cinquante ans de règne d’une dynastie de la terreur. Dans « La Story », le podcast d’actualité des « Echos », Pierrick Fay et ses invités reviennent sur ce qui a rendu possible ce renversement et sur ses conséquences géopolitiques.
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La Story est un podcast des « Echos » présenté par Pierrick Fay. Cet épisode a été enregistré en décembre 2024. Rédaction en chef : Clémence Lemaistre. Invités : Yves Bourdillon (journaliste au service Monde des « Echos ») et Patricia Chaira (correspondante des « Echos » au Liban). Réalisation : Willy Ganne. Chargée de production et d’édition : Michèle Warnet. Musique : Théo Boulenger. Identité graphique : Upian. Photo : Rami al SAYED/AFP. Sons : France 24, @SimNasr, BFM TV, AFP, TV5 Monde.
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