Comment la gauche a perdu Internet en 3 étapes : Le capitalisme est mort ! Vive le techno-féodalisme !
Nov 6, 2024
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Yanis Varoufakis, économiste grec et ancien ministre des finances, explore le concept révolutionnaire de techno-féodalisme. Il établit des parallèles entre le capitalisme moderne et les systèmes féodaux du Moyen Âge. Varoufakis discute de l'impact du capital cloud, des grandes entreprises technologiques et de leur influence sur nos comportements de consommation. Il met en garde contre les dangers du techno-féodalisme pour la démocratie et propose des solutions pour transformer ces ressources en bien commun.
Le techno-féodalisme, concept de Cédric Durand, révèle comment la technologie moderne évoque des dynamiques féodales dans notre économie actuelle.
Yanis Varoufakis critique le modèle économique contemporain, affirmant que le capitalisme traditionnel a cédé la place à un capital cloud dépourvu de valeur tangible.
La transformation du capital cloud nécessite une réévaluation de la propriété afin de le gérer comme un bien commun pour le bien-être social.
Deep dives
Introduction au techno-féodalisme
Le techno-féodalisme est un concept introduit par l'économiste Cédric Durand, qui cherche à théoriser l'économie numérique actuelle. Ce terme juxtapose la modernité de la technologie, symbolisée par les géants de la Silicon Valley, à des éléments historiques du féodalisme, tels que la domination des seigneurs sur leurs serfs. Durand illustre comment les structures économiques modernes, avec leurs rentes et travail non rémunéré, rappellent le système pré-révolutionnaire de l'Europe. Cette analyse salutaire incite à réfléchir à la façon dont la technologie transforme notre économie et la société dans son ensemble.
Yanis Varoufakis et la renaissance du concept
L'idée de techno-féodalisme a été reprise par Yanis Varoufakis, ancien ministre des Finances grec, dans son nouveau livre, 'Les Nouveaux Cerfs de l'économie'. Varoufakis, connu pour son opposition aux politiques d'austérité de l'Union européenne, propose une critique du système économique moderne, affirmant que le capitalisme traditionnel s'est effondré et a laissé place à une nouvelle forme de capital dénommée 'capital cloud'. Il met l'accent sur la manière dont ce capital, connecté aux plateformes numériques, ne produit rien de tangible, mais modifie nos comportements de consommation. Cette transformation, pour lui, est représentative d'un retour vers un système féodal où les géants technologiques perçoivent des rentes sans fournir de compensation adéquate aux utilisateurs.
Les caractéristiques du capital cloud
Varoufakis décrit le capital cloud comme une forme de capital qui opère en dehors des normes traditionnelles de production. Contrairement à des biens matériels qui nous fournissent des produits une fois vendus, le capital cloud utilise des algorithmes pour influencer nos choix sans produire de valeur ajoutée tangible. Les grandes entreprises technologiques, telles qu'Amazon et Google, utilisent ce capital pour générer des rentes en contrôlant nos comportements d'achat. Cette dynamique établit un système économique où les utilisateurs agissent comme des serfs, offrant de la valeur sans aucune rémunération.
Instabilité économique et impact politique
Le techno-féodalisme crée une instabilité économique accrue, car les rentes générées par les géants technologiques ne réinjectent pas de fonds dans l'économie locale. Cela nuit à la demande globale, conduisant à des déficits budgétaires croissants et à un mécontentement social. En conséquence, cette situation peut fragiliser les démocraties, car les grandes entreprises ne se soucient guère des systèmes politiques existants, tant qu'ils ne les affectent pas. Varoufakis souligne que cette extraction d'argent et d'énergie par les cloudalistes complique la régulation démocratique et amplifie les tensions politiques.
Vers un nouveau modèle économique
Varoufakis appelle à repenser la propriété du capital cloud afin de le convertir en un bien commun accessible à tous. Il fait référence à l'idée des 'communs', soulignant la nécessité d'une gestion collective des ressources numériques, semblable à ce qui avait été fait avec des biens naturels. Pour lui, la réappropriation du capital cloud pourrait permettre de développer une économie qui maximise le bien-être social plutôt que des profits privés. Cependant, il admet qu'il faut être pragmatique, car la transition vers ce modèle nécessite des efforts collaboratifs et une réévaluation des structures de pouvoir existantes.
durée : 00:53:07 - Le code a changé - C’est toujours assez excitant quand une idée apparaît et propose une nouvelle de regarder ce qui nous arrive. La première fois que Xavier de La Porte a entendu parler de techno-féodalisme, c’était en 2020, sous la plume d’un économiste français qui s’appelle Cédric Durand.
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