Dans ce podcast, Stéphanie Maupas, journaliste au Monde spécialisée en justice internationale, aborde le sujet brûlant de la qualification du conflit à Gaza. Elle discute de l'héritage du terme 'génocide' et de son utilisation dans le droit international. Maupas explique comment la Cour internationale de justice a identifié un risque plausible de génocide à Gaza, tout en explorant la réticence de la communauté internationale à employer ce terme. Les responsabilités des États et les actions juridiques possibles contre Israël sont également examinées.
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Origine et nature juridique du génocide
Le terme génocide a été créé par Raphaël Lemkin en 1944 pour désigner l'intention délibérée d'anéantir un peuple.
La Convention de l'ONU de 1948 interdit désormais ce crime en tout temps pour toute l'humanité.
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Définition juridique du génocide
Le génocide désigne l'intention de détruire en tout ou en partie un groupe national, ethnique, racial ou religieux.
Ce n'est pas le nombre de morts qui compte, mais la volonté spécifique d'anéantir un groupe.
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Risque de génocide à Gaza selon la CIJ
La Cour internationale de justice a identifié un risque plausible de génocide contre les Palestiniens de Gaza.
Cette évaluation est limitée à Gaza, car la procédure est initiée par l'Afrique du Sud contre Israël pour ce territoire.
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« Ce n’est pas à un responsable politique d’employer ces termes, c’est aux historiens, en temps voulu. » Questionné, sur le plateau de TF1, sur son refus de qualifier la situation à Gaza de génocide, Emmanuel Macron a botté en touche, le 13 mai. Depuis, le ton du président de la République à l’égard des responsables israéliens s’est fait plus menaçant, mais il n’a pour l’heure pas changé de vocabulaire pour caractériser la catastrophe humanitaire en cours dans la bande de Gaza.
Une lourde charge historique pèse sur les responsables politiques lorsqu’ils invoquent cette notion, inventée après la seconde guerre mondiale par Raphaël Lemkin, juriste polonais d’origine juive réfugié aux Etats-Unis. En créant ce mot, Lemkin voulait empêcher la reproduction « de l’innommable » : la Shoah. L’interdiction du génocide a ensuite été adoptée par l’Organisation des Nations unies comme un « principe fondamental qui s’applique en tout et sans exception à toute l’humanité ».
Les juges de la Cour internationale de justice (CIJ) ont estimé, dès le 26 janvier 2024, qu’il existait un risque « plausible » de génocide à Gaza. Alors, quels sont les critères juridiques d’un génocide ? Pourquoi une large partie de la communauté internationale refuse d’employer ce terme pour qualifier le sort des Gazaouis ? Que font les instances juridiques mondiales, telle que la CIJ, face à ce conflit ? Dans cet épisode du podcast « L’Heure du Monde », Stéphanie Maupas, journaliste spécialiste de la justice internationale au Monde, fait la lumière sur cette notion aussi sensible que complexe.
Un épisode de Marion Bothorel et Claire Leys, réalisé par Quentin Bresson. Présentation et rédaction en chef : Claire Leys. Dans cet épisode : extraits de l’interview d’Emmanuel Macron sur TF1 le 13 mai 2025 ; d’une intervention de Raphaël Lemkin dans l’émission « Heure du Culture française » diffusée le 21 octobre 1948 ; d’une émission de l’Université Radiophonique internationale diffusée le 20 janvier 1949 ; des prises de parole du ministre israélien Bezalel Smotrich les 5 et 6 mai 2025 ; d’une vidéo du premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou postée sur ses réseaux sociaux le 19 mai 2025 ; de la déclaration devant le Conseil de sécurité du responsable des affaires humanitaires de l’ONU, Tom Fletcher, le 13 mai 2025 et d’un discours d’Emmanuel Macron prononcé le 30 mai 2025.