LA VIOLENCE DE L'EXTRÊME CENTRE : le Macronisme est une vieille recette ! - Pierre Serna
Sep 23, 2024
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Pierre Serna, professeur d'histoire de la Révolution française, explore les racines du macronisme et du concept d'extrême centre. Il argue que cette position n'est pas neutre, mais plutôt marquée par une brutalité souvent masquée par un discours modéré. L'entretien met en lumière l'évolution de la gouvernance en France, les dangers d'une dérive autoritaire et les répercussions d'une presse manipulée sur la démocratie. Serna questionne également l'impact du macronisme sur les libertés fondamentales et les tensions politiques actuelles.
L'extrême centre, souvent perçu comme modéré, dissimule une brutalité dans l'exercice du pouvoir tout en critiquant les extrêmes politiques.
Historiquement enraciné dans la politique française, l'extrême centre favorise une élite adaptable qui change selon les intérêts dominants.
Le décalage croissant entre légalité et légitimité entraîne des tensions sociales, illustrées par des mouvements comme celui des Gilets jaunes.
Deep dives
Définition de l'extrême et ses implications
L'extrême est défini comme une rhétorique politique qui se cache derrière une façade de modération. Elle utilise des formes d'invective mais prétend incarner la sagesse, ce qui amène à un brouillage des concepts politiques. Cette rhétorique vise à établir un contrôle sur les discours, justifiant des changements idéologiques sous couvert de raison. Ce phénomène est particulièrement observable dans des contextes de crise politique où les parties traditionnelles sont affaiblies.
Les racines historiques de l'extrême centre
L'extrême centre trouve ses origines dans l'histoire politique française, remonte aux guerres de religion et à la construction de l'État moderne. Cette tendance historique implique une élite servile qui fléchit selon les intérêts du moment, jouant un rôle clé dans les changements de pouvoir. Le concept d'extrême centre n'est pas nouveau; il se manifeste dans la stratégie politique d'Henri IV, où il prônait la construction d'une plateforme commune pour unifier le pays. Ce centre est finalement devenu une force qui favorise l'accumulation des intérêts au détriment des véritables valeurs démocratiques.
L'extrême, la Convention et ses conséquences
Pendant la période de la Convention, une lutte intense est observée entre les deux extrêmes politiques, à savoir les ultra et les citras-révolutionnaires. Robespierre se positionne au centre, cherchant à éviter l'excès des deux côtés, tout en maintenant une certaine légitimité de l'État. Son approche met en lumière la dynamique du pouvoir qui oscille entre législation et gouvernance exécutive. Avec la disparition de Robespierre, une nouvelle période commence, menant à des politiques de répression qui auront des effets durables sur la démocratie.
Echoes of the Past in Modern Politics
Le parallèle entre la politique moderne et les événements historiques souligne des phénomènes récurrents, notamment l'usage de la rhétorique au service de pouvoirs autoritaires. Des mesures d'urgence sont souvent adoptées sous des prétextes sécuritaires, créant un climat propice à des dérives autoritaires. Cette tendance se manifeste avec des gouvernements qui affirment la nécessité d'un pouvoir fort tout en ridiculisant les voix d'opposition. Ces dynamiques historiques montrent que l'extrême centre peut se déguiser en modération tout en imposant des mesures liberticides.
La légitimité face à la légalisation
La distinction entre légalité et légitimité apparaît cruciale dans la discussion politique contemporaine. Légalité implique le respect des lois en vigueur, tandis que légitimité renvoie à la capacité des citoyens à s'exprimer sur le système politique. Les gouvernements actuels, en se basant uniquement sur la légalité, tendent à négliger les aspirations et les besoins du peuple, créant un décalage entre le pouvoir et la population. Ce manque de respect pour l'expression légitime peut mener à des réactions populaires, comme celles des Gilets jaunes, qui dénoncent le fossé entre gouvernement et citoyens.
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Pierre Serna est professeur d'histoire de la Révolution française à l'Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne et membre de l'Institut d'histoire de la Révolution française et de l'IHMC. Théoricien de l'extrême centre, il raconte comment, depuis la révolution, cette conception du pouvoir s'est développée pour aboutir à sa forme chimiquement pure aujourd’hui avec le macronisme. Loin d'être une position neutre et raisonnable, cet extrême centre se distingue par son girouettisme chronique et sa brutalité dans l'exercice du pouvoir, tout en se réfugiant derrière une dénonciation bien hypocrite des "extrêmes" de gauche et de droite.
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