Pourquoi certaines personnes ne sentent pas l’odeur d’asperge dans les urines ?

Quand revient la saison des asperges, les amateurs se hâtent d'en remplir leur panier à provisions. Mais, s'il est délicieux, cet aliment comporte cependant un petit inconvénient : il imprègne l'urine d'une odeur désagréable. Tous, cependant, ne la perçoivent pas.

Une odeur nauséabonde

L'asperge contient des substances qui, au moment de la digestion, passent dans l'urine. Elles lui donnent alors une odeur qui n'est pas sans évoquer celle d'un œuf pourri. Cette odeur, guère flatteuse pour nos narines, n'est d'ailleurs pas sans rapport avec celle qu'exhale le putois pour faire fuir ses prédateurs.

Mais tout le monde n'est pas incommodé par cette odeur nauséabonde. En effet, certaines personnes ne la sentent pas. Elles sont même plutôt nombreuses.

D'après une étude américaine portant sur près de 7.000 personnes ayant consommé des asperges, environ 60 % d'entre elles ne percevraient pas, dans leurs urines, l'odeur caractéristique laissée par cet aliment.

Une mutation génétique

Depuis longtemps, Les chercheurs cherchent à savoir comment s'expliquait cette anosmie, autrement dit cette incapacité à sentir une odeur. Ils se sont d'abord demandé si l'organisme de certaines personnes produisait bien les substances liées à la consommation de l'asperge ou si elles suivaient une autre voie que celle de la digestion.

On leur a donc fait sentir l'urine d'autres personnes ayant consommé des asperges. Elles n'y ont pas perçu d'odeur particulière.

Il fallait donc abandonner cette piste. Les scientifiques ont alors songé à une explication d'ordre génétique. En étudiant le génome de plus de 4.700 personnes, ils se sont alors aperçus que cette anosmie particulière était liée à une mutation génétique spécifique.

Elle portait en effet sur des gènes liés à certains récepteurs olfactifs. Ces travaux présentent cependant certaines limites; en premier lieu, les personnes prises en compte sont des Américains d'origine européenne.

Cette recherche ne permet donc pas de savoir si on retrouve cette anosmie dans d'autres populations. Elle ne prend pas non plus en compte sa possible évolution au cours de la vie.

En tant que telle, pourtant, cette étude représente une étape cruciale dans la connaissance du système olfactif.

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