Dans ce dialogue captivant, Sigmund Freud, père de la psychanalyse, partage ses réflexions sur la mort avec Dany Nobus, expert en psychanalyse, et Michael Molnar, écrivain et ancien directeur du Freud Museum. Ils évoquent les derniers jours de Freud, sa souffrance et son héritage, tout en abordant son exil à Vienne sous la menace nazie. Marie Bonaparte, soutien crucial dans son exil, est également mentionnée, illustrant la résilience de Freud face à l'adversité et ses réflexions sur l'identité juive. Un voyage émouvant au cœur de la pensée freudienne.
Freud a choisi une cérémonie funéraire simple, révélant son désir de dépouillement et de modernité face à la mort.
La gestion de sa douleur et de sa mort a été facilitée par son médecin, soulignant son souhait de mourir dans la dignité.
Son athéisme militant et sa critique de la religion démontrent sa vision de l'émancipation humaine par la rationalité.
Deep dives
La vision de Freud sur la mort et les funérailles
Freud a toujours eu une perspective pragmatique sur la mort et son propre enterrement. Il a souhaité que la cérémonie funéraire soit simple et économique, indiquant une volonté de dépouillement dans ses dernières volontés. Les cendres, une fois incinérées, devaient être dispersées au jardin du souvenir du crématorium de Golders Green, un lieu de paix qui a été créé pour honorer les défunts sans cercueil ni extravagance. En choisissant la crémation, Freud exprimait une conception moderne et rationnelle de la mortalité, tout en espérant ne pas être embelli par une célébrité inutile post-mortem.
L'impact des obsèques sur les visiteurs
L'endroit où Freud repose est devenu un site de pèlerinage pour ses admirateurs du monde entier, qui viennent rendre hommage à son héritage. Les rites juifs associés à la mémoire des défunts, comme le dépôt de pierres sur la tombe, soulignent le lien émotionnel que les visiteurs ont avec Freud. Certains pleurent, d'autres s'inclinent en sa présence, témoignant ainsi de l'impact durable qu'il a eu sur la pensée moderne. Cette connexion humaine au cimetière illustre comment la mémoire de Freud perdure au-delà de sa vie.
La souffrance et la fin de la vie de Freud
Freud a enduré des années de souffrances dues à un cancer buccal, ce qui a profondément marqué ses derniers jours. La gestion de sa douleur et de sa mort a été discutée avec son médecin personnel, Max Schur, qui a aidé Freud à mourir dans la dignité, une approche souvent controversée liée à l'euthanasie. Lors de ses derniers jours, entouré de femmes aimantes, Freud a exprimé le désir d'une mort paisible avant que son état ne s'aggrave. Son souci de maintenir le contrôle sur sa mort et de choisir le moment de son départ reflète ses idées sur l'autonomie et la volonté individuelle.
La réflexion de Freud sur la religion et l'athéisme
Freud a toujours été critique envers la religion, la décrivant comme une illusion qui empêche la raison de s'épanouir. Il a écrit plusieurs essais sur le sujet, incluant 'L'avenir d'une illusion', où il plaide en faveur d'une humanité libérée des dogmes religieux. Sa vision d'un judaïsme rationaliste et éthique révèle sa lutte personnelle avec son héritage tout en affirmant un athéisme militant. Freud croyait que l'émancipation de l'humanité passait par la compréhension et l'acceptation de la rationalité au détriment des croyances religieuses.
L'héritage de Freud et son importance en psychanalyse
Freud est considéré comme le pionnier de la psychanalyse, un mouvement qui a eu un impact profond sur la psychologie moderne et la compréhension de l'esprit humain. Plusieurs personnalités importantes du milieu psychanalytique ont reconnu son influence, en évoquant comment ses théories sur l'inconscient et le rêve ont transformé notre perception de la psychologie. Ses idées continuent d'être débattues et analysées, prouvant que son travail et son héritage perdurent dans le dialogue contemporain. À une époque où le monde subissait des violences et des guerres, Freud a cherché à fournir un cadre d'interprétation des conflits humains, un legs qui reste pertinent aujourd'hui.
durée : 01:49:00 - Les Grandes Traversées - par : Christine Lecerf - Vienne, 14 mars 1938. Hitler marche sur Vienne. L’étau se resserre autour du père de la psychanalyse, dont les livres ont déjà été brulés en 1933. Freud consulte, écrit plus que jamais, fume cigare sur cigare et semble ne pas voir le péril monter. - réalisation : Julie Beressi - invités : Thomas Aichhorn Psychanalyste; Lisa Appignanesi Ecrivaine; Julia Borossa Psychanalyste; Jean Clair Écrivain et historien de l’art; Christine Diercks Psychanalyste; Daniela Finzi Directrice scientifique du Sigmund Freud Museum de Vienne; Max Kohn Psychanalyste et spécialiste de la culture yiddish; Jacques Le Rider Historien spécialiste de l'Autriche, directeur d'étude honoraire à l'Ecole des Hautes Etudes, ancien directeur de l’institut français de Vienne; Vera Ligeti Psychanalyste; Michael Molnar Ecrivain et ancien directeur du Freud Museum de Londres; Lionel Naccache Neurologue à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, chercheur en neurosciences à l'Institut du Cerveau et professeur à Sorbonne Université; Dany Nobus Psychanalyste; August Ruhs Psychanalyste; Elisabeth Roudinesco Historienne et psychanalyste française; Christfried Tögel Biographe; Eric Willis Gardien du cimetière de Golders Green
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