Ne sait-on plus se parler ?

La parole politique a souffert d'un saccage du langage, notamment depuis 2016 avec l'avènement de l'ère de la post-vérité où le mensonge devient massif et banalisé, au point que les dirigeants mentent "les yeux dans les yeux" sans conséquences. Gérald Garutti souligne que cette dégradation dépasse la politique et s'étend à toute notre vie sociale, où la parole est devenue une arme de destruction plutôt qu'un lien.

Pour réparer ce lien, il faut redonner vie à la parole en recréant des espaces de dialogue authentique et en enseignant dès l'école les "arts de la parole" : théâtre, poésie, éloquence, dialogue et débat. La parole ne se réduit pas à convaincre, elle doit être relation et écoute, car sans accord sur des faits et sans un espace commun, il devient impossible de se comprendre ou de construire la cité démocratique.

Ainsi, réapprendre à se parler implique une éthique de la parole qui privilégie la rencontre et le respect de l'altérité, loin des confrontations destructrices et des bulles numériques qui fragmentent notre réalité.

• La parole politique a été saccagée notamment depuis 2016 avec Trump et le Brexit.
• C'est l'ère de la post-vérité où le mensonge se multiplie et déconnecte la parole du réel.

• La dégradation de la parole traverse sphères intime, publique, professionnelle.
• La parole est réduite à une arme balistique pour détruire, pas à un lien ou un dialogue.