Aurélien Duchêne, spécialiste de géopolitique et auteur de « La Russie de Poutine contre l’Occident », plonge dans l’impérialisme moderne du Kremlin. Il explore les échecs diplomatiques de Trump concernant l'Ukraine, les motivations derrière l'annexion de la Crimée, et l'influence de figures comme Ivan Illin sur Poutine. La résistance du peuple russe face à l'histoire, la propagande médiatique déshumanisant les Ukrainiens, et un nationalisme croissant sont également analysés, offrant un éclairage fascinant sur ce conflit moderne.
L'impérialisme moderne de Poutine se manifeste par des interventions géopolitiques justifiées historiquement, marquant une continuité dans l'agression russe depuis les années 1990.
La propagande en Russie, soutenue par les médias traditionnels et les influenceurs, façonne le soutien populaire envers Poutine et exacerbe les stéréotypes impérialistes.
Deep dives
L'impérialisme russe : une menace croissante
La Russie, sous la direction de Vladimir Poutine, manifeste un nouvel impérialisme qui s'est intensifié depuis les années 1990, bien avant son arrivée au pouvoir. Ce phénomène n'est pas uniquement une réponse à l'élargissement de l'OTAN, mais s'inscrit dans un cadre historique plus large, où des événements tels que le soutien à la sécession de la Transnistrie en Moldavie en 1992 montrent une volonté d'expansion territoriale. Les interventions russes en Géorgie, en Tchétchénie et plus récemment en Ukraine, soulignent une continuité dans l'agression russe, qui se justifie par des arguments historiques et culturels sur le monde russe et ses droits. Cette idéologie d'expansion est devenue un élément moteur de la politique russe et des justifications de Poutine sur la scène internationale.
La radicalisation du leadership russe
La radicalisation de Poutine découle d'une interaction complexe avec l'Occident, où ses actions ont souvent été perçues comme des réponses à des concessions et des tentatives d'apaisement. L'invasion de la Géorgie en 2008, par exemple, est survenue après que les leaders européens aient compromis les aspirations de ce pays à rejoindre l'OTAN, ce qui a été interprété par Poutine comme un signe de faiblesse. En outre, des facteurs internes, tels que l'isolement pendant la pandémie de Covid, ont exposé Poutine à des idéologies d'extrême droite, renforçant sa vision autoritaire. La dynamique actuelle en Russie reflète une alliance stratégique entre un leadership rigidement nationaliste et un pouvoir économique et militaire soucieux de préserver la stabilité face aux pressions externes.
Les médias et la propagande en Russie
La propagande en Russie joue un rôle crucial dans le maintien du soutien populaire envers Poutine et la guerre en Ukraine, ciblant divers segments de la population. Les médias traditionnels, notamment la télévision, exercent une influence notable sur les générations plus âgées, tandis que les jeunes sont mobilisés par des influenceurs sur les réseaux sociaux qui diffusent un message militant soutenant le régime. De plus, l'éducation et les organisations de jeunesse, comme l'Unarmia, renforcent les stéréotypes impérialistes et la glorification de la guerre. Ce climat de désinformation et de déshumanisation des Ukrainiens contribue à normaliser les atrocités de la guerre dans la conscience collective russe, rendant difficile toute remise en question du soutien à Poutine.
Le nouvel impérialisme du Kremlin jette une ombre inquiétante sur l’Occident. Dans « La Story », le podcast d’actualité des « Echos », Pierrick Fay et son invité Aurélien Duchêne reviennent sur l’enchaînement des coups de poker géopolitiques menés par Poutine, au pouvoir depuis presque 25 ans.
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« La Story » est un podcast des « Echos » présenté par Pierrick Fay. Cet épisode a été enregistré en avril 2025. Rédaction en chef : Clémence Lemaistre. Invité : Aurélien Duchêne (auteur de « La Russie de Poutine contre l’Occident » aux Editions Eyrolles). Réalisation : Willy Ganne. Chargée de production et d’édition : Michèle Warnet. Musique : Théo Boulenger. Identité graphique : Upian. Photo : Sputnik/Vyacheslav Prokofyev/Pool via REUTERS. Sons : Brut, France 24, Philharmonic of Republic of North Macedonia, Chœurs de l’Armée rouge, « La Sanction » (1972), BFM TV, Oleg Gazmanov « En avant, Russie » (2015).
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