La rĂ©cente visite dâEmmanuel Macron en Chine a placĂ© lâintelligence artificielle au centre des Ă©changes franco-chinois. Au menu : coopĂ©rations Ă©ducatives, donnĂ©es numĂ©riques, voitures autonomes et open source.
Interview : Shanhui Zhang, journaliste Ă China Global Television Network (CGTN)
Vous avez suivi le déplacement du président français en Chine. Que faut-il en retenir sur le plan technologique ?
Cette visite sâinscrit dans une continuitĂ© : câĂ©tait dĂ©jĂ la quatriĂšme fois quâEmmanuel Macron se rendait en Chine. Ă chaque dĂ©placement, le prĂ©sident français aborde plusieurs dossiers clĂ©s - Ă©nergie, gĂ©opolitique, Ă©conomie - mais cette fois encore, la dimension technologique, et en particulier lâintelligence artificielle, Ă©tait centrale. La France joue un rĂŽle important au sein de lâUnion europĂ©enne, notamment dans la dĂ©finition des normes, et cela pĂšse fortement dans les discussions avec la Chine sur lâIA, la gestion des donnĂ©es et les coopĂ©rations industrielles.
Un moment marquant a Ă©tĂ© la tenue de la septiĂšme session du comitĂ© des entrepreneurs franco-chinois, qui rĂ©unit de grandes entreprises des deux pays pour explorer les opportunitĂ©s de coopĂ©ration Ă lâĂšre numĂ©rique. On a vu la prĂ©sence dâacteurs majeurs de lâIA chinoise comme iFLYTEK, un leader de lâintelligence artificielle spĂ©cialisĂ© dans la traduction automatique, lâĂ©ducation et la santĂ©, dont les technologies sont dĂ©jĂ largement utilisĂ©es en Chine et pourraient, Ă terme, sâexporter vers la France et lâEurope.
La coopération éducative et scientifique semble également centrale. Pourquoi ?
Parce que lâintelligence artificielle ne se limite pas aux entreprises : elle se construit aussi dans les universitĂ©s. Lors de son discours Ă lâuniversitĂ© du Sichuan, Emmanuel Macron a clairement Ă©voquĂ© les opportunitĂ©s offertes aux Ă©tudiants chinois de venir Ă©tudier en France, notamment dans le domaine de lâintelligence artificielle et des hautes technologies.
Mais il faut aussi souligner que la Chine a Ă©normĂ©ment investi ces derniĂšres annĂ©es dans lâenseignement de lâIA. Lâavenir ne sera donc pas une coopĂ©ration Ă sens unique, mais plutĂŽt une exploration commune, « main dans la main ». Lâobjectif est un Ă©change Ă©quilibrĂ© de compĂ©tences, de chercheurs et dâĂ©tudiants, bĂ©nĂ©fique Ă la fois Ă la Chine et Ă la France.
Les questions des données et de la méfiance européenne à l'égard de la Chine ont-elles été abordées ?
Oui, câest un sujet absolument central, qui touche au cĆur mĂȘme de la coopĂ©ration technologique entre la Chine et lâEurope. En juillet 2025, un dialogue spĂ©cifique sur lâintelligence artificielle a eu lieu entre le vice-ministre chinois des Sciences et Technologies et lâenvoyĂ© spĂ©cial du prĂ©sident français. Les deux parties ont publiĂ© une dĂ©claration commune insistant sur le dĂ©veloppement dâune IA sĂ»re, Ă©quitable et porteuse de sens, ainsi que sur la nĂ©cessitĂ© dâune gouvernance mondiale de ces technologies.
La Chine cherche aujourdâhui Ă rassurer les EuropĂ©ens, notamment sur la gestion des donnĂ©es, en travaillant avec lâUnion europĂ©enne Ă la crĂ©ation de plateformes bilatĂ©rales et Ă une meilleure organisation des flux de donnĂ©es. LâidĂ©e est de trouver des convergences entre les rĂšgles europĂ©ennes, comme le RĂšglement gĂ©nĂ©ral sur la protection des donnĂ©es (RGPD), et les lois chinoises sur la sĂ©curitĂ© des donnĂ©es, afin de bĂątir un cadre commun acceptable des deux cĂŽtĂ©s.
Voir : China Global Television Network (CGTN)
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