
La révolution sera féministe 42 Revendications et Impostures
25-11-2020
- Journée Internationale pour l’élimination des violences contre les filles et les femmes. Le mouvement contre les violences faites aux femmes a pris un nouvel essor partout dans le monde : manifestations contre le viol en Inde, mobilisation pour les droits reproductifs en Amérique Latine, manifestations contre toutes les violences en Espagne, luttes des femmes Kurdes contre Daech au Rojava… En France, nous avons obtenu des lois qui condamnent les violences faites aux femmes et de trop rares lois qui ouvrent la protection internationale à des femmes victimes de violences spécifiques. Nous avons obtenu quelques campagnes de prévention contre les violences conjugales, contre le harcèlement sexuel, pour l’égalité filles-garçons et pourtant, les chiffres sont terriblement stables. Tout continue. Ces lois ne sont pour la plupart pas appliquées. Les moyens et la volonté politique manquent. Avec extraits sonores prises de parole par Marie-Paule Grossetete (présidente Osez le Féminisme 13) lors de la manifestation Marseillaise du 21/11/20
- Nous nous confrontons aussi à des dévoiements et à des récupérations qui complexifient nos luttes. Ainsi, le système prostituteur cumul de dominations de violences et d’oppression (sexiste, raciste, colonialiste, pedo-criminel ) se trouve au sommet de l’alliance entre capitalisme et patriarcat. Cette prérogative masculine d’appropriation du corps des femmes , fondement du Patriarcat et de la Culture du Viol réussit pourtant par “le kidnapping du discours féministe” à trouver des allié.es pro-prostitution qui se revendiquent ainsi du féminisme ! Ainsi le collectif Marseille “Féministe” s’allie avec le STRASS et Parapluies Rouges ! Le STRASS est signataire de la charte du GLOBAL Network of Sexwork Project (NSWP), lobby mondial en faveur du Système Prostitutionnel. La charte du NSWP prévoit d'inclure à la fois les femmes prostituées, les "intermédiaires" et les "managers" (autrement dit des proxénètes) sous le vocable de "travailleurs du sexe”, les principales revendications du STRASS portent sur « la dépénalisation du proxénétisme et le refus de pénaliser les “clients”. Les prostituteurs (appelés complaisamment « clients », ce qui valide une analyse purement économique de la « transaction ») se voient reconnaître le droit d’imposer un acte sexuel à une personne recrutée parmi les plus vulnérables, le plus souvent arrachée par la misère à son pays, à sa famille, après avoir été conditionnée à subir son sort tout au long d’un passé de violences et de maltraitances machistes.
• Employer l’expression « travail du sexe », c’est banaliser et normaliser l’exploitation sexuelle des femmes les plus précaires, ce à quoi a abouti la légalisation des bordels en Allemagne ou aux Pays-Bas… Subir des pénétrations à répétition, endurer insultes, humiliations, agressions (toutes les enquêtes montrent que les clients-prostitueurs sont les premiers à exercer des violences contre les personnes prostituées), vivre en permanence dans la méfiance et la peur, est-ce un travail ?.. Telle est pourtant la logique du processus engagé chez ceux de nos voisins européens qui, en voulant légaliser la prostitution, ont en réalité légalisé le proxénétisme, donc le commerce du sexe des femmes, et ont donné à des tenanciers, promus « managers du sexe », un pouvoir sans précédent. En Allemagne, des agences pour l’emploi ont proposé ce « travail » à des chômeuses. Au contraire, en France, la loi de 2016, inspirée de la loi suédoise entrée en vigueur en 1999, représente un immense progrès : elle considère les personnes dans la prostitution comme des victimes à aider, inverse la charge de la pénalisation et réprime les hommes qui leur achètent un acte sexuel ; Elle a permis aussi de renforcer la lutte contre le proxénétisme (+54% d’enquêtes ouvertes pour proxénétisme en 4 ans, selon le rapport interministériel de juillet 2020) Le modele abolitionniste est le seul à lutter contre le système prostitutionnel et a prévoir des parcours de sortie de la prostitution avec l'allocation d'une aide mensuelle et la possibilité d'être logée. Lutte contre la Traite: 85% des prostituees étrangères et victimes de traite grâce a loi 2016 elles obtiendront titre de séjour avec leur parcours de sortie . Militons pour que ces parcours de sortie soient améliorés et bénéficient de plus de financement et surtout pas pour leur disparition comme le voudrait le modele règlementariste prône par les pro-prostitution. Cette loi est protectrice mais insuffisamment appliquée. Là où, avec volonté et moyens les dispositifs sont mis en œuvre, cette loi sauve des vies.
Références
