
13 novembre, la douleur et la menace demeurent - L'intégrale -
C dans l'air
Douleur collective et souvenir tenace
Alain Bauer et invités expliquent pourquoi le 13 novembre demeure une douleur nationale et le caractère singulier du trauma collectif.
C dans l’air du 13 novembre 2025 - 13 novembre, la douleur et la menace demeurent
132 morts en 33 minutes. Dix ans plus tard, la France rend hommage aux victimes des attentats du 13 novembre 2015. Du Stade de France au Bataclan en passant par les terrasses du 11e arrondissement de Paris, Emmanuel Macron se recueille tout au long de la journée sur les différents lieux de l'attaque en présence de nombreuses personnalités, comme François Hollande, Manuel Valls ou Bernard Cazeneuve, trio au sommet de l'État à l'époque. Une cérémonie a été prévue devant la salle de concert du Bataclan, théâtre de l'atrocité des attentats où 90 personnes ont perdu la vie et des centaines d'autres ont été blessées, cette nuit-là. En début de journée, la fille de Manuel Dias, première victime du 13-Novembre, a tenu un puissant discours sur la place de la République : "On nous dit de tourner la page, dix ans après, mais l'absence est immense, le choc est intact et l'incompréhension règne toujours."
Pour C dans l'air, l'ancien ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a accepté de raconter comment il a vécu le 13-Novembre depuis Beauvau. Quand la première explosion intervient aux abords du Stade de France, les questions se bousculent : qui sont les terroristes ? Comment protéger les Français ? Une fois l'attaque terminée, il faut traquer les assaillants qui menacent de fuir le pays. Pendant plusieurs jours, Bernard Cazeneuve vit retranché au sein du ministère de l'Intérieur où les réunions se multiplient, pour gérer les familles des victimes ou encore instaurer l'état d'urgence. Il en garde un souvenir de "course contre la montre". D'autant qu'à l'époque, les moyens de l'État ne sont pas adaptés à la menace terroriste : "Lorsque j'arrive à Beauvau en 2014, la loi sur le renseignement date de 1991. C'est-à-dire d'une époque où il n'y avait ni téléphone portable ni internet".
Dix ans après les événements, la fiction s'est largement emparée de ce bout d'histoire. "Revoir Paris", "Fluctuat nec mergitur", "Le Choix de Sonia", les séries et films se multiplient dans un grand moment de thérapie collective, avec plus ou moins de succès. Dernière en date, "Des vivants", fiction en huit épisodes de Jean-Xavier de Lestrade, a choisi de raconter l'horreur à travers le point de vue des "Potages" (contraction des mots "potes" et "otages"), ce groupe de sept amis qui a vécu la prise d'otage dans le couloir du Bataclan. Si le réalisateur oscarisé a choisi de montrer l'horreur de la prise d'otage, il s'est surtout intéressé à la difficulté de la reconstruction : "On se rend compte qu'on ne sait rien de ce que signifie vivre avec ce traumatisme, cette violence subie, des réveils tous les matins avec une boule au ventre et une peur permanente", raconte-il dans un entretien au magazine Vanity Fair.
Comment se souvenir du 13-Novembre ? Comment a-t-on vécu les événements au sommet de l'État ? Et la fiction peut-elle aider à guérir les plaies de ce traumatisme ?
Nos experts :
- Alain BAUER - Professeur de criminologie - CNAM
- Damien DELSENY - Rédacteur en chef adjoint en charge du service police-justice - Le Parisien
- Anne ROSENCHER - Directrice déléguée de la rédaction - L’Express
- Noémie SCHULZ - Journaliste police-justice à France TV
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